Prison ferme pour le gynécologue de Chartres poursuivi pour viol

Prison ferme pour le gynécologue de Chartres poursuivi pour viol

L’affaire a remué le landerneau chartrain lorsqu’elle est sortie, en décembre 2020. Deux gynécologues ont été mis en examen pour viols aggravés sur plusieurs de leurs patientes.

Deux dossiers différents, dont celui du docteur Afif Meddeb, jugé lundi devant le tribunal correctionnel, pour lequel l’incrimination de viol n’a pas été démontrée. Il a été jugé pour agression sexuelle sur l’une de ses patientes, âgée de 19 ans.

Deux gynécologues de Chartres poursuivis pour viol

Elle ressort à 19h17 du cabinet totalement ivre

Que s’est-il passé entre 16h26, le 7 novembre 2020, heure à laquelle les caméras de vidéosurveillance de la ville de Chartres ont enregistré cette jeune femme, alors qu’elle entrait dans le cabinet du médecin ; et 19h17, heure à laquelle elle est sortie, totalement ivre ?

La jeune femme ne se souvient pas des détails.

Devant les juges, le gynécologue évoque, dans un premier temps, « un moment de partage », sous-entendant un flirt consenti :

« Je lui ai proposé un café, et après, du pastis. Elle a accepté. Nous avons discuté et elle m’a suivie dans mon salon attenant à mon cabinet. On s’est embrassé et elle s’est jetée sur la bouteille. Elle en a bu deux verres, sans eau. J’étais scotché ! »

Afif Meddeb, gynécologue (vide)

L’expression « un moment de partage » fait bondir d’indignation l’une des juges assesseurs :

« Vous parlez de partage avec une jeune fille de 19 ans, qui est votre patiente, alors que vous aviez 74 ans ! Et vous n’avez pas eu l’idée de l’arrêter de boire ? Ça a duré trois heures, Monsieur ! »

Une juge assesseur

Il a fallu tout le tact de Me Maud Touitou, l’avocate de la défense, pour que le prévenu reconnaisse qu’une femme alcoolisée ne peut pas être consentante. Il assure lui avoir simplement caressé la poitrine. « Ce que j’ai fait n’est pas normal, surtout à cause de notre différence d’âge. »

La juge assesseur poursuit :

« Et vous pensiez vraiment qu’une jeune femme de 19 ans pourrait avoir du désir pour un homme de 74 ans ? Avouez que c’est plutôt rare ! »

Une juge assesseur

« J’ai cru », répond le praticien. « Mais je ne l’ai pas agressé, ni bousculé. »

« Essayez de terminer votre carrière par le haut », poursuit son avocate. « Est-ce que vous pouvez entendre qu’une jeune femme qui a bu ne puisse pas donner son consentement ? » « Absolument », répond le gynécologue. « Je regrette énormément ce que j’ai fait. »

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Me Sonia Gameiro, l’avocate du conseil départemental de l’Ordre des médecins, estime que « ce genre de comportement aggrave le sentiment de malaise » de nombreuses patientes, appelées à consulter un gynécologue.

De son côté, Me Emmanuel Gomez, l’avocat de la jeune femme, estime « qu’elle est tombée dans un piège ».

Le docteur Meddeb, qui a fait valoir ses droits à la retraite, est condamné à deux ans de prison, dont un ferme. Une peine aménagée en détention au domicile, avec port d’un bracelet électronique.

Jacques Joannopoulos
Twitter : @jjoann – lit

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