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Lettre ouverte « Cher Federico ». Par Peppe dell’Acqua – Forum sur la santé mentale

2023-11-11 17:07:55

Après l’interview accordée par Fedez à Fabio Fazio lors de l’émission « Che tempo che fa », Peppe Dell’Acqua lui a écrit.

Cher Federico,
J’ai écouté votre interview dans l’émission de Fazio.
Cela m’a fait l’effet d’une bombe lorsqu’à la fin de votre discours vous avez dit, presque en volant la parole à l’hôte, que l’année prochaine serait l’anniversaire de la naissance de Basaglia. Et vous l’avez dit avec des mots que personne ne dit aujourd’hui, en parlant d’un homme qui a concrètement passé sa vie, lutté contre la stigmatisation de la maladie mentale, en espérant et en attendant de vous que notre pays en soit fier et qu’il s’en souvienne l’année prochaine. .

Vos mots… une voix dans le désert. Car si hier tout le monde en parlait, aujourd’hui on dit “celui qui a fermé les hôpitaux psychiatriques pourtant”… il y a toujours un mais. Ces derniers temps, parler de Basaglia de cette façon, comme vous l’avez fait, avec une telle clarté est rare. Vos propos sur la maladie, alors… Cette interview m’a fait découvrir une personne que je connaissais très peu, quelques choses que j’avais lues ici et là dans les médias. Je me suis retrouvé face à un jeune homme qui communique ses émotions, avec une sensibilité profonde et très riche. Pour moi, c’était aussi une belle découverte : qu’un jeune homme de votre âge parle de votre maladie comme vous l’avez fait. J’utilise toujours le mot propreté, que je n’en trouve pas d’autre.

L’objectivité avec laquelle vous abordez cette question, sans l’ombre d’une rhétorique ou me lamenter, cela a capté toute mon attention.

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Et je voulais te rencontrer, te parler, t’écouter. Je suis un vieux tromblon et qui sait si cela arrivera un jour, mais je veux vous faire part de mon souhait. Pourquoi est-ce que je veux te parler ? Tout d’abord parce que je voudrais vous en dire plus sur Franco Basaglia.
Mais surtout parce que je pense que cette campagne, dont vous parlez aussi, ce discours continu sur les adolescents, sur leurs souffrances, sur le suicide… la façon dont elle s’inscrit dans le débat commun est quelque chose qui nous emmène très loin de quel est le caractère concret de la vie quotidienne, de la réalité. Parler des adolescents comme d’une génération désespérée, perdue, souffrante et dont il faut prendre soin, signifie retirer les enfants et les citoyens des relations, de la communauté, des réunions, des affrontements, du concret, parfois douloureux, de la « banalité ». de la vie chaque jour. Médicaliser, psychologiser devient le seul sens de la réponse que nous finissons par donner.

On parle beaucoup d’alertes suicide. Le suicide chez les adolescents est extrêmement rare, mais il existe. chez les adolescents, cela arrive à faible fréquence, certainement très douloureux, mais ce n’est pas une alarme. L’alarme est la tentative, l’automutilation, la pensée du suicide, combien d’entre nous dans nos années de lycée ont rêvé de nos funérailles au milieu des cris de nos camarades de classe, mais le suicide en tant que tel a toujours été là. Dans notre pays, le taux de suicide général est d’environ 6 pour cent, en Europe il est presque le double et le taux d’adolescents n’est ni en augmentation ni significatif. Malgré mes recherches, je ne trouve aucune étude qui me dise que les suicides ont augmenté.

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Tous ces discours nous éloignent du concret de ce qu’il faut faire en premier lieu pour comprendre les adolescents. Ne pas prévenir, interdire, réduire, hospitaliser et construire des murs. Au contraire, nous sommes appelés, comme face à un torrent exubérant, à construire des digues et à protéger le cours tumultueux de cet âge si particulier de la vie. Même de loin. Et laisser place aux fantasmes, aux projets, aux peurs, aux retraites qui sont souvent nécessaires. Croyez-moi, il n’est pas nécessaire d’avoir un psychologue pour comprendre l’adolescence. Je pense à ma grand-mère qui, face aux nombreux bouleversements de nous, les enfants, disait à ma mère “et grandis là-bas…”. Laissez-le grandir, il doit grandir.

L’adolescence est un âge de la vie qui apporte avec lui le beau et le laid, le bon et le mauvais, le courage et la peur, la timidité et l’insolence, vouloir devenir astronaute et berger, tomber amoureux d’une fille et se sentir jaloux de la camarade de classe… Bref, je pense aux pas en avant que nous pourrions faire si la campagne pour notre bien-être se déplaçait non pas tant vers les psychologues (très utiles, bien sûr, comme le sont évidemment les traitements) mais vers une attention sérieuse à ceux qui sont des politiques pour les jeunes. Je veux dire une approche différente de l’école, qui est à temps plein pour tout le monde, avec des installations à la disposition du quartier et du quartier. Je pense aux psychologues et aux éducateurs, mais qui savent être sur la place, dans la cour du supermarché, pour partager, discuter avec les enfants.

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J’exagère peut-être, mais cela me fait penser à Naples, à Scampia, à la dégradation dont il semblait absolument impossible de se remettre. Au lieu de cela, il y a eu des interventions prudentes, non pas tant du psychologue que de la part d’une librairie, d’une bibliothèque, d’espaces de lecture pour les plus petits. Et puis les terrains de football, la salle de karaté, la salle de boxe aussi pour les filles, un bout d’université qu’ils ont eu le courage d’emménager là-bas. Tout cela c’est la santé, c’est le bien-être. Ensuite, pour ceux qui ont besoin de parler… Je me souviens toujours des paroles d’Azzurro “pas même un prêtre avec qui discuter”. Et au contraire, je pense qu’il y a toujours un prêtre, un compagnon, un ami prêt à vous écouter.

La réalité est que le bien-être du pays ne dépend pas des psychologues ou des psychiatres. Le bien-être du pays doit passer par la politique.

Et j’aimerais vous parler de ce chemin, de cette politique qui devrait être.



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