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Les revendications du fascisme, ennemi de la liberté. Le duel entre Croce et Gentile en 1925 – Corriere.it

Les revendications du fascisme, ennemi de la liberté.  Le duel entre Croce et Gentile en 1925 – Corriere.it

2024-01-29 12:49:20

De MARCO MONDINI

Les affiches opposées des deux grands philosophes sont reproposées par la marque Fuoriscena. Ce qui les divisait, c’était leur opinion sur l’Italie libérale et le régime littorio qui s’instaurait.

Giovanni Gentile soutient que le fascisme n’est pas seulement un mouvement politique qui veut rétablir l’ordre, ni même l’expression la plus authentique et la plus courageuse de la vraie Italie (celle qui a émergé des tranchées et Vittorio Veneto). Le fascisme est aussi une religion. Et comme toute secte, intransigeant. Surtout s’il s’agit d’une religion qui invite au sacrifice, sacrifice volontairement accepté par ses jeunes adeptes pour refonder la nation, car telle est leur mission.

le 21 avril 1925 et le Manifeste des intellectuels fascistes, que le philosophe (et théoricien du nouveau pouvoir) a rédigé et fait signer par deux cents savants, artistes et journalistes. Probablement le texte le plus sous-estimé de l’histoire de l’Italie fasciste. Dommage, parce que un bon résumé des prétentions du nouveau régime, à commencer par celle d’être le plus pur héritier de l’esprit italien et, en même temps, ce qui se rapproche le plus d’une base doctrinale pour la dictaturequi existe depuis l’automne 1922 et qui est désormais officiellement achevé.

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En quelques mots, Gentile légitime la violence des escouades ex post pendant les années de guerre civile (des jeunes résolus, armés, en chemise noire, organisés militairement, sont allés contre la loi pour établir une nouvelle loi, contre l’État pour fonder le nouvel État), revendique la nécessité historique de détruire les libertés individuelles, salue fièrement l’anéantissement de l’opposition et célèbre la fondation d’une patrie régénérée capable de retrouver l’élan idéal de la Grande Guerre, toute discipline et obéissance.

Certainement, comme l’écrit Alessandra Tarquini en introduisant le texte de Gentile dans l’édition des deux Affiches par Gentile et Croce proposé par Fuoriscena (Giovanni Gentile, Manifeste des intellectuels fascistesprésenté par Tarquini – Benedetto Croce, Manifeste des intellectuels antifascistesintroduit par Giovanni Scirocco), lire ce document est une bonne façon d’aborder l’Italie des vingt ans. Nous sommes confrontés, entre autres, à la mobilisation massive des intellectuels en faveur du régime.: ceux qui ont signé ce manifeste n’étaient pas seulement les fanatiques du parti et les extrémistes de notre nationalisme, les Arpinati et les Preziosi, mais aussi Pirandello, Ungaretti, Ojetti, Lionello Venturi.

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Page peu pratique pour quelques monstres sacrés des futures anthologies scolaires républicaines : après 1945, de nombreux voiles pitoyables auraient été tirés, invoquant l’absence d’une culture fasciste (ou consensuellement fasciste). Mais c’est précisément l’adhésion enthousiaste des savants, convaincus de participer à un projet historique de reconstruction radicale des Italiens, qui restaure avant tout l’âme totalitaire du fascisme.

Benedetto Croce et ceux qui, comme l’écrivait Giovanni Amendola, pensaient qu’on ne pouvait pas se taire, prirent parti contre cette tendance.qu’il fallait au moins utiliser les armes des mots pour le salut moral de notre pays, au prix de la rupture définitive de partenariats de longue date, comme ce serait arrivé aux deux anciens amis Croce et Gentile.

Bien entendu, comme le souligne Giovanni Scirocco, l’un des signataires du Manifeste des intellectuels antifascistes, publié le 1er mai de la même année, beaucoup ont également constaté qu’ils avaient initialement soutenu le fascisme (comme Luigi Albertini) ou l’avaient toléré comme un phénomène histrionique (comme Croce lui-même). Mais au moins, en fin de compte, ce sont eux qui ont témoigné que, parmi les sages et les cultivés de la péninsule, quelqu’un est resté avec assez de courage pour proclamer que c’est la foi dans le libéralisme qui a jeté les bases d’une Italie moderne.. Et que l’amour de la liberté, pour citer Croce, promettait bien plus aux Italiens que la foi grotesque dans la Grande Italie fasciste qui avait tant séduit les signataires du manifeste des chemises noires.

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29 janvier 2024 (modifié le 29 janvier 2024 | 10:48)



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