2024-02-23 21:41:41
SÉOUL, CORÉE DU SUD –
Les hôpitaux publics de Corée du Sud vont étendre les heures de travail, a déclaré vendredi le Premier ministre, tout en élargissant le recours à la télémédecine pour alléger la pression croissante sur les services de santé après un débrayage massif de milliers de médecins stagiaires cette semaine.
Les hôpitaux ont refusé des patients et annulé des opérations chirurgicales après qu’environ les deux tiers des jeunes médecins du pays ont débrayé pour protester contre un projet du gouvernement visant à accroître les admissions dans les facultés de médecine, faisant craindre de nouvelles perturbations.
“Le fonctionnement des institutions médicales publiques sera augmenté au maximum”, a déclaré le Premier ministre Han Duck-soo lors d’une réunion de gestion des catastrophes, affirmant que ces hôpitaux resteraient ouverts plus longtemps ainsi que les week-ends et les jours fériés pour absorber le trop-plein.
Alors que le mouvement de grève entame son quatrième jour, le ministère de la Santé a déclaré qu’il autorisait tous les hôpitaux et cliniques à proposer des services de télémédecine, tels que des consultations et des prescriptions, jusqu’à présent disponibles uniquement sur une base limitée.
Plus de 7 800 internes et médecins résidents ont débrayé, a ajouté le ministère.
Cela ne représente qu’une fraction des 100 000 médecins que compte le pays, mais ils jouent un rôle clé dans les opérations quotidiennes des hôpitaux universitaires, où ils peuvent représenter plus de 40 % du personnel, car les économies de coûts les rendent attractifs pour les grands hôpitaux.
Ils effectuent des tâches cruciales dans les salles d’urgence, les unités de soins intensifs et les salles d’opération des grands hôpitaux qui traitent les patients référés par les petits hôpitaux et les cliniques privées.
Les infirmières ont averti qu’elles étaient contraintes d’effectuer des interventions dans des services et des blocs opératoires qui sont normalement réservés aux médecins stagiaires.
“La responsabilité première de quiconque dans la profession médicale est de prendre soin de la santé et de la vie des patients”, a déclaré Tak Young-ran, président de l’Association coréenne des infirmières, exhortant les médecins à retourner au travail.
La pression croissante sur les hôpitaux a incité le gouvernement à relever vendredi son état d’alerte sanitaire de “sévère” à “prudent”, après que les services d’urgence des plus grands hôpitaux aient été saturés depuis le début de la manifestation mardi.
Les médecins protestataires affirment que le véritable problème réside dans les salaires et les conditions de travail, et non dans le nombre de médecins.
Mais le plan du gouvernement vise à remédier à une pénurie de 15 000 médecins attendue d’ici 2035, parmi l’une des populations les plus vieillissantes au monde, où les médecins vieillissent également.
Les médecins de haut niveau et l’Association médicale coréenne, qui représente les praticiens privés, sont restés à l’écart du mouvement de grève, mais ont organisé des rassemblements pour exhorter le gouvernement à abandonner son projet.
Un autre grand rassemblement est attendu dimanche à Séoul, la capitale.
Le Premier ministre a renouvelé son appel aux jeunes médecins à ne pas ternir par leurs actions le souvenir de leur sacrifice et de leur dévouement pendant la pandémie de Covid-19 qui leur a valu le respect du public.
Il a demandé aux membres de la communauté médicale de cesser de « pousser les jeunes médecins » et a déclaré que le gouvernement était toujours ouvert aux négociations.
De nombreux Coréens soutiennent le projet visant à augmenter les admissions dans les facultés de médecine, un récent sondage Gallup Corée montrant qu’environ 76 % des personnes interrogées sont favorables, quelle que soit leur affiliation politique.
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