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Les éleveurs du Jura vaudois face aux prédations des loups : Entre prévention et régulation

Les éleveurs du Jura vaudois face aux prédations des loups : Entre prévention et régulation

Ce matin-là, au-dessus du lac de Joux, tout le monde est présent. C’est un soulagement pour Kim Berney, qui a déjà perdu une quinzaine de bêtes en deux ans. Cette saison, il y a eu au moins deux attaques en plein jour, ce qui n’était jamais arrivé auparavant.

Au-delà des pertes de temps et d’argent, c’est le moral de l’éleveur des Bioux (VD) qui en a pris un coup. “C’est surtout dans la tête que c’est difficile, avoir une boule au ventre en montant travailler n’est pas agréable”. C’est pourquoi Kim Berney a décidé de remplacer progressivement ses vaches Highlands – qui étaient pourtant sa signature depuis plus de 20 ans – par une autre race de bovins plus robuste.

À la Vallée de Joux, Marc-André Golay et Clément Magnin testent quant à eux un parc de protection nocturne permanent. Dès le retour du loup, ces deux associés ont pris les devants. “Pour l’instant, nous n’avons pas eu d’attaque”, se réjouissent-ils, conscients que le risque zéro n’existe pas. “Si quelque chose se produit, au moins nous aurons fait quelque chose…”.

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Sur leur alpage des Grands Plats de Vent, deux hectares ont été clôturés avec sept fils électrifiés atteignant près de deux mètres de haut. L’opération a coûté 8000 francs et constitue un projet pilote financé par le canton de Vaud et la Confédération.

À ce jour, le Jura vaudois ne compte que trois parcs de protection permanents. Bien que la demande soit présente, elle se heurte régulièrement à des obstacles liés à la protection de la nature et à un manque de subventions.

En attendant, certains misent sur la prévention. Dans la commune de Le Vaud, François-Lionel Humbert a par exemple réduit la taille de son troupeau à trente têtes par alpage. “Au-delà, le troupeau se désynchronise. Et lorsque les vaches sont réparties dans tout le pâturage, la surveillance est beaucoup plus compliquée”.

Malgré ces mesures, la grande majorité des éleveurs reste convaincue que la régulation reste la meilleure solution, alors que la population de loups continue de croître dans la région.

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