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Les Critical Mass sous la surveillance de la police zurichoise: doivent-elles être considérées comme des manifestations soumises à autorisation?

Les Critical Mass sous la surveillance de la police zurichoise: doivent-elles être considérées comme des manifestations soumises à autorisation?

Les rassemblements de cyclistes connus sous le nom de Critical Mass, où ils imposent leur nombre au trafic motorisé dans les villes, doivent-ils être considérés comme des manifestations soumises à autorisation? Récemment, la police de Zurich a pris cette décision.

Les Critical Mass sont des cortèges de cyclistes spontanés qui se déroulent chaque dernier vendredi du mois dans différentes villes de Suisse, telles que Sion, Genève, Lausanne, Berne et Zurich. Ce phénomène, apparu à San Francisco au début des années 90, a pour objectif d’être suffisamment nombreux pour pouvoir rivaliser avec la circulation motorisée.

L’Autorité de surveillance de la police de Zurich a récemment décidé de considérer ces rassemblements comme des manifestations, en réponse à une plainte du PLR. Les Critical Mass de la plus grande ville du pays seront donc désormais soumis à autorisation.

Maxime Provini, conseiller municipal PLR de Genève, estime que cette décision est logique. “Les Critical Mass soulèvent plusieurs problèmes, notamment en termes de sécurité et de coordination avec d’autres manifestations. Je comprends la volonté de les soumettre à autorisation, tout comme n’importe quelle autre manifestation qui se déroule dans l’espace public”, explique-t-il lors de l’émission Forum de la RTS.

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Pour cet élu PLR, il ne fait aucun doute que les Critical Mass sont des manifestations. “Dès lors qu’il y a plusieurs centaines ou milliers de personnes qui se rassemblent dans l’espace public, que ce soit à pied ou à vélo, on peut considérer cela comme une manifestation. Je ne vois pas pourquoi il devrait y avoir une distinction. Surtout qu’ils ont des revendications. Donc tous les critères sont remplis.”

Maxime Provini estime qu’il est important d’assurer une égalité de traitement. “Si aujourd’hui on considère qu’une Critical Mass n’a pas besoin d’une autorisation parce qu’elle soutient une noble cause, alors nous pourrions également envisager l’organisation de rodéos urbains sans autorisation pour revendiquer la création d’un circuit de Formule 1 en Suisse.”

Selon lui, les revendications des Critical Mass sont aujourd’hui largement entendues. “On peut affirmer que ces revendications sont largement prises en compte. Que ce soit en Suisse, en Europe ou dans le monde, la mobilité douce est en plein essor, des voies vertes sont développées partout et des itinéraires sûrs sont proposés.”

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Franziska Meinherz, conseillère communale à Lausanne pour Ensemble à Gauche, ne partage pas ce constat. Elle participe régulièrement aux rassemblements de Lausanne. Selon elle, les autorités doivent faire davantage pour assurer la sécurité des cyclistes.

“Il y a encore des décès de cyclistes, de nombreuses personnes n’osent pas faire du vélo en ville. Les infrastructures ne sont pas du tout adaptées, certains parents refusent à juste titre de laisser leurs enfants faire du vélo. Des personnes âgées n’osent pas se déplacer à vélo. Les infrastructures s’améliorent certes, mais elles sont conçues pour des cyclistes confiants et expérimentés.”

Selon elle, les Critical Mass permettent d’inverser la tendance. “L’objectif est de changer la hiérarchie habituelle, où la voiture domine l’espace au détriment des vélos et des piétons, en rendant la circulation dangereuse. L’idée est de montrer que le vélo est un moyen de transport à part entière et de le rendre sûr en ville.”

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Franziska Meinherz estime également que les Critical Mass ne sont pas des manifestations. “Les vélos qui y participent font partie du trafic, ce sont des moyens de transport existants en Suisse. Nous ne créons pas de trafic, nous en faisons partie, nous voulons simplement montrer notre présence, notre existence. Personne ne dirait que les pendulaires qui rentrent du travail en voiture le vendredi soir et qui provoquent des embouteillages doivent demander une autorisation pour manifester en voiture car ils bloquent tout l’espace routier.”

Propos recueillis par Renaud Malik/asch

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