L’équipe de France réalise un joli coup face au Panama et se qualifie pour les 8e de finale

Si en encaissant trois buts face au Panama mercredi soir à Sydney, la 52e nation mondiale, ce n’était pas l’idéal, l’équipe de France a rempli ses principaux objectifs. Sa victoire en préservant ses leaders, en ménageant certaines titulaires et en offrant de la confiance aux plus jeunes est un joli coup. Direction, les 8e de finale. Analyse. Martin Charmasson (édité par Titouan Moal) • Publié le 3 août 2023 à 09h31, mis à jour le 3 août 2023 à 09h39 Passer six buts en Coupe du Monde : l’équipe de France ne l’avait jamais fait. Le précédent record datait de 2015 en poule avec un succès 5-0 face au Mexique. Mercredi soir au Sydney Football Stadium, devant 40 000 spectateurs, dont de très nombreux étrangers arborant leurs couleurs, les Bleues d’Hervé Renard se sont lâchées contre le Panama. On recensait pourtant cinq changements dans le 11 de départ par rapport au dernier duel gagné face au Brésil. En ménageant la capitaine Wendie Renard en défense et la buteuse Eugénie Le Sommer sur le front offensif, le sélectionneur tricolore a pris un risque. Des choix qui s’ajoutaient à la nécessité de préserver trois joueuses sous le coup d’un carton jaune (la latérale Karchaoui et les milieux Toletti et Dali) et de titulariser à leur place: Estelle Cascarino sur le flanc gauche, Léa Le Garrec dans l’axe du milieu de terrain et Vicki Bècho sur le côté droit. “C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de changements pour ce match, mais si on est ici c’est qu’on a toutes notre place, et une carte à jouer. On a toute quelque chose à apporter à ce collectif. On a réussi à gagner ce soir, donc on retiendra cette victoire et la qualification”, témoignait Clara Matéo, à l’issue de la rencontre. Clara Matéo est l’unique sélectionnée à travailler à côté. La Nantaise est ingénieure en matériaux. • ©Christian Favennec / NC la 1ère Faire tourner, un raisonnement plein de bon sens pour préparer au mieux l’éventuel 8e de finale qui se profilait en cas de succès. Il a semblé cependant beaucoup moins judicieux après les vingt premières minutes. En cause : ce coup de froid, provoqué par le coup franc exceptionnel, en pleine lucarne, de la Panaméenne Cox, après 60 secondes de jeu seulement. Le manque de rythme offensif et une série de frappes non cadrées ont prolongé l’inquiétude, avant un réveil salvateur. En jouant plus court, plus rapidement entre elles, les Bleues ont fait craqueler la défense adverse. De la 20e à la 48e minute, elles ont claqué quatre buts : un corner de Matéo déposé sur la tête de Lakrar et prolongé dans son propre but par la stoppeuse panaméenne Natis, un centre en retrait parfait de Bècho repris par Diani d’une Majer et conclut en deux temps, et le centre brossé excentré de Le Garrec dont la trajectoire a surpris tout le monde. Avec un avantage de 4-1 à la pause, même contre un rival novice à ce niveau défait lors de ses quatre derniers matchs internationaux (17 buts encaissés et aucun marqué), il y avait de quoi se réjouir. Ce luxe a d’ailleurs permis à Hervé Renard de faire sortir deux de ses titulaires : Selma Bacha et Grace Geyoro. Sur la pelouse, les jokers à qui il a fait confiance le lui ont bien rendu, Matéo déposant un corner sur la tête de Bècho dont la déviation était contrée du bras par la malheureuse Natis. Une occasion rêvée pour Diani d’inscrire son deuxième penalty, de s’offrir un triplé et d’emmagasiner un maximum de confiance pour la suite, avant de laisser sa place. Scénario parfait. Le bémol de cette prestation ? Les deux buts encaissés par la suite. Un penalty concédé par Elisa De Almeida après une faute évitable et converti par Pinzon, et un troisième but panaméen signé Cedeno à la suite d’un long coup franc. “On a pas mal de choses à corriger sur le match, pas mal d’erreurs défensives. Il faudra regarder ça à la vidéo et les corriger parce que le niveau va monter d’un cran maintenant, analysait Elisa De Almeida, qui a débuté en charnière centrale. “On marque six buts, mais on en prend trois. J’aurais préféré m’imposer 6-0”. Elisa De Almeida, défenseuse centrale de l’équipe de France. Passionnée de football, Elisa De Almeida passe ses week-ends à regarder des matchs à la télé. • ©Christian Favennec / NC la 1ère Bècho atténuera cette déception en reprenant superbement un centre de Périsset pour porter l’avance à 6-3, en fin de match, un score record. “C’est une très bonne chose de marquer six buts, ça prouve qu’on a fait preuve de beaucoup d’efficacité. Il faut régler les soucis défensifs, mais on retient le positif et cette réussite offensive”, concluait Matéo. Revoyez les plus belles actions du match ici. En 8e de finale, le 8 août prochain à Adelaïde, la France, 1ère du groupe F, jouera contre le 2e du groupe H. Une place occupée actuellement par l’Allemagne. Elle jouera ce jeudi contre la Corée du Sud son dernier match de poule alors que la Colombie, en tête du classement, sera opposée au Maroc. “On a des mauvais souvenirs de l’Allemagne (NDLR : les Bleues ont perdu 2-1 contre cette sélection en demi-finale du dernier Euro), mais cela peut être l’occasion pour nous de prendre une revanche. Avoir la chance de jouer un match comme ça, ce serait exceptionnel”, a réagi Elisa De Almeida.
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