Le parquet général de Dijon a annoncé mercredi qu’un des « corbeaux » ayant écrit une lettre anonyme aux grands-parents du petit Grégory Villemin a été identifié, mais il s’est avéré être une fausse piste. La lettre, datée du 24 juillet 1985, menaçait Monique et Albert Villemin en disant : « Je vous ferez (sic) à nouveau votre peau ». Le meurtre du petit Grégory, âgé de 4 ans, avait été commis neuf mois plus tôt, le 16 octobre 1984, et son corps avait été retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges).
Dans le cadre de nouvelles expertises demandées par les parents de l’enfant, Christine et Jean-Marie Villemin, l’ADN retrouvé sur la lettre anonyme a été comparé aux données du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) en janvier 2021. Il s’agissait de recherches utilisant l’ADN de parentèle, une méthode permettant de relier une empreinte génétique à d’autres issues de la même parenté afin de vérifier leur conformité avec celles présentes dans le FNAEG.
Cette comparaison a permis d’identifier l’auteur de la lettre, une femme vivant à Paris à l’époque. Interrogée, elle a admis l’avoir écrite mais a nié toute implication dans le meurtre. Selon François Saint-Pierre, l’un des avocats des parents de Grégory, il s’agit d’une personne désœuvrée sans lien avec l’affaire, et non pas de la lettre revendiquant le crime. L’enquête, menée par la cour d’appel de Dijon, s’est focalisée au fil des années sur un autre « corbeau », auteur de nombreuses lettres anonymes menaçantes envers les Villemin.
En 2017, des expertises en graphologie avaient attribué une lettre de 1983 à Jacqueline Jacob, la grand-tante de Grégory. Elle et son mari Marcel avaient été mis en examen, mais les poursuites avaient été annulées en mai 2018 pour vice de procédure. Les époux ont toujours nié toute implication dans cette affaire.
Le Monde avec AFP
