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«Le soleil du futur», Nanni Moretti s’interroge au couchant des certitudes du passé (note 8 et 1/2)- Corriere.it

«Le soleil du futur», Nanni Moretti s’interroge au couchant des certitudes du passé (note 8 et 1/2)- Corriere.it

2023-04-18 21:30:26

De Paul Mereghetti

Le réalisateur entre arrière-pensées et amertume qui n’excluent pas l’ironie et l’amusement

Ce n’est pas un film testament et ce n’est même pas un film récapitulatif (malgré le défilé final de visages). C’est plutôt un film interrogatif, mélancolique interrogatif : avec “Il sol dell’avvenire” il semble vraiment que Moretti ait voulu s’interroger et surtout son public, non pas pour établir une sorte d’équilibre mais plutôt pour se demander et demander quel sens il peut ont encore fait des films «à la Moretti».

Evidemment le dénouement pas très brillant du dernier «Trois étages» (la première fois où le réalisateur s’appuyait sur une histoire écrite par d’autres, où même sa présence était très limitée) et le fait que beaucoup de spectateurs s’étaient plaints de l’absence de cet arsenal de blagues et de gags à introduire dans l’usage, a dû l’inciter à réfléchir. Dans ses manières, évidemment, qui n’excluent pas l’ironie et l’amusement (d’ailleurs, il rit beaucoup dans le film) mais qui impliquent aussi pas mal de remords et d’amertume.

Je commence juste par le sujet, l’histoire croisée du réalisateur Giovanni (Moretti, ça va sans dire) et du film qu’il réalise. On le voit préparer le tournage, discuter avec sa femme Paola (Margherita Buy) qui produit ses films depuis quarante ans et avec sa fille Emma (Valentina Romani) à qui il a confié la musique, puis avec les comédiens et l’équipe technique et faire des nuits d’inspections de chantier en scooter avec le coproducteur français (Mathieu Amalric). Et puis, des scènes de tournage on passe directement à celles du film, situé en 1956, lorsque le directeur d’une section suburbaine du PCI romain (Silvio Orlando), flanqué de sa femme tout aussi militante (Barbora Bobulova), a invité le Le cirque hongrois Budavari, qui plantera ses tentes juste au moment où les Hongrois se rebelleront contre le régime, pour être écrasé par les chars soviétiques en quelques jours.

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Alternance continue des deux plans temporels et des deux étages, Moretti (qui a écrit le scénario avec Francesca Marciano, Federica Pontremoli et Valia Santella) parvient à raconter le privé et le professionnel, le décor et le film, le mari et le réalisateur en mêlant, avec une liberté narrative qui renvoie à « Cher journal », le morétisme et la réflexion sur le cinéma, l’ironie (et à dose massive l’auto-ironie) et la mélancolie. Car on aurait tort de s’arrêter à l’échantillon “habituel” de manies et d’idiosyncrasies : les rituels superstitieux, le mépris des sabots et des pantoufles, la réitération des claps, le désir d’intervenir dans la vie des autres et dans les films des autres, la passion pour l’italien chansons principalement.

C’est tout là ainsi que quelques auto-citations évidentes, mais après le rire quelque chose d’autre surgit, que le visage d’acteur de Moretti souligne sans équivoque : c’est comme s’il obéissait à une sorte de compulsion de répétition, « forcé » pour satisfaire un public qui ne voudrait que ce genre de plaisir. Ce n’est peut-être pas un hasard si le sujet du film dans le film est le tourment des militants communistes face à l’invasion soviétique et à l’orthodoxie du PCI, presque comme si Moretti se sentait comme quelqu’un qui avait été contraint de retourner dans les rangs. d’orthodoxie et non de suivre la passion qui triomphe au contraire dans le signe utopique qui clôt le film.

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Il le réitère également du point de vue du protagoniste auquel le ballet et le défilé de mode final ne peuvent cacher son double échec, humain en tant que mari et professionnel en tant que metteur en scène : sur les deux fronts, elle devra faire face à une défaite sans équivoque. Certes Moretti n’est pas une personne qui abandonne facilement, dans le dialogue qu’il établit avec le spectateur il fait preuve d’un entêtement qui ne veut pas accepter la défaite et quelque part un point en sa faveur le marque (par exemple avec les fiancés réticents qui regardent « La dolce vita ») mais les certitudes de fer du passé se sont depuis longtemps estompées. Mais sans s’apitoyer sur son sort ni se laisser aller à des nostalgies inutiles : le soleil qui éclaire l’avenir, semble nous dire le film, continuera de se lever mais ne pourra plus cacher les blessures qu’il a et qu’il nous a faites.

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18 avril 2023 (changement 18 avril 2023 | 20h30)



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