Nouvelles Du Monde

Le scandale de hockey Canada : un règlement qui tarde

Le scandale de hockey Canada : un règlement qui tarde

Peu à peu, les affaires reprennent leur cours normal à Hockey Canada et dans le programme d’Équipe Canada junior. Toutefois, dans les derniers jours de l’année 2023, incroyablement, les anciens joueurs de l’équipe nationale junior soupçonnés de s’être livrés à un présumé viol collectif en 2018 n’ont toujours pas été identifiés, ni sanctionnés, ni accusés par qui que ce soit.

Avec raison, les amateurs de hockey québécois ont célébré mercredi le dévoilement de la formation d’Équipe Canada junior (ECJ), qui comprendra six joueurs nés au Québec. C’est une première en six ans. Mieux encore : c’est la première fois depuis 2002 que deux gardiens du Québec sont retenus, et la première fois depuis 1989 (!) que trois défenseurs québécois se taillent un poste en même temps avec l’ECJ.

Maintenant, parlons des vraies affaires.

Au printemps 2022, Hockey Canada a conclu en toute vitesse une entente financière confidentielle de plus de 3 millions de dollars avec une jeune femme qui alléguait avoir été agressée sexuellement par huit joueurs d’Équipe Canada junior. La présumée agression a eu lieu dans une chambre d’hôtel de London en juin 2018. En signant cette entente et ce chèque, la fédération mettait donc les présumés auteurs d’un viol collectif à l’abri de toute accusation.

Il en a résulté un scandale épouvantable qui a provoqué le désistement des commanditaires de la fédération, le départ du PDG de Hockey Canada, Scott Smith, et la démission de l’ensemble des membres du conseil d’administration.

Au cours de la dernière année, la nouvelle équipe de dirigeants de HC a déployé énormément d’efforts pour améliorer la gouvernance de la fédération et pour tenter de regagner la confiance des commanditaires et des membres.

Ainsi, le Globe et Mail rapportait jeudi matin que des commanditaires nationaux comme Tim Hortons, Esso, Bauer et Telus ont joyeusement effacé l’ardoise et afficheront fièrement leur soutien à Hockey Canada durant le mondial junior qui se mettra en branle le 26 décembre. Et pas plus tard que la semaine dernière, le gouvernement ontarien a annoncé en grande pompe une subvention de 4 millions de dollars au comité organisateur du mondial junior de 2025, qui sera disputé à Ottawa.

Lire aussi  Pourquoi James Outman et Bobby Miller sont la clé de la course d'étirement des Dodgers

Bref, tout va comme dans le meilleur des mondes malgré le fait que le problème de base n’est toujours pas réglé. Malgré trois enquêtes menées simultanément par la police de London, par la LNH et par une tierce partie désignée par Hockey Canada, les présumés auteurs de cette agression sexuelle collective ont été très peu inquiétés.

En août dernier, avant l’ouverture des camps d’entraînement de la LNH, j’estimais surréaliste le fait que le rapport commandé par Gary Bettman à l’été 2022 n’avait pas encore été rendu public et qu’aucune sanction n’avait encore été prise.

Or, nous sommes en décembre et rien n’a encore bougé.

Il suffit de coller bout à bout les déclarations des dirigeants de la LNH sur cette affaire pour constater à quel point ils semblent peu pressés de la régler.

En janvier dernier, il y a près d’un an, Bettman a dit que l’enquête de son service de sécurité tirait à sa fin.

Au début de juin, le commissaire adjoint Bill Daly a déclaré que l’enquête commandée par la Ligue au sujet de cette présumée agression sexuelle avait été complétée et, qu’en conséquence, les dirigeants de la LNH s’attendaient à recevoir un rapport au début de l’été.

Tout récemment, en novembre, Bettman a réitéré que la LNH était « très, très près » de la fin de ce processus.

Puis, il y a quelques jours, l’estimé confrère Pierre Lebrun (TSN, Athlétique) a révélé que la LNH tentait de négocier d’éventuelles mesures disciplinaires avec l’Association des joueurs et avec les agents des joueurs concernés.

Lire aussi  Le PSG n'aura qu'un jour de repos après sa défaite face à Lorient

On croit rêver.

On parle ici d’une ligue, d’une association de joueurs et d’agents qui sont montés aux barricades en septembre dernier et qui ont foutu l’entraîneur Mike Babcock à la porte, main militaire parce qu’il avait violé la vie privée des joueurs des Blue Jackets de Columbus en fouillant dans leurs téléphones cellulaires.

Et ces mêmes gens trouveraient approprié de négocier afin d’atténuer la sévérité de sanctions imposées aux présumés auteurs d’un viol collectif? Quand on y pense, n’est-ce pas semblable à ce que les dirigeants de Hockey Canada avaient fait en 2022?

Sérieusement Gary, où est ce fameux rapport que vous avez entre les mains depuis des mois?

En ce qui a trait à Hockey Canada, je le répète, les nouveaux dirigeants et le nouveau conseil d’administration en ont fait beaucoup pour redresser la barre au cours de la dernière année. Par contre, à part le retour de certains de leurs plus gros commanditaires, ils n’ont toujours rien livré de concret par rapport à ce révoltant scandale.

Il y a un mois, Hockey Canada a fait savoir qu’un comité indépendant, formé de deux anciens juges et d’une avocate renommée, avait rendu sa décision dans cette affaire. Le comité devait déterminer si les présumés agresseurs avaient dérogé au code de conduite de la fédération et, si tel était le cas, infliger des sanctions appropriées.

Or, la décision du comité a été portée en appel dès qu’elle a été rendue. En conséquence, dans un autre bel exemple de justice confidentielle dont semble raffoler le monde du sport, cette affaire a aussitôt été réexpédiée dans les limbes, sans doute pour plusieurs mois.

On ignore en quoi consistait la décision du comité indépendant et on ne sait pas qui a fait l’appel.

Êtes-vous rassurés?

Enfin, le plus gros joueur dans cette saga, le service de police de London, est encore plus inquiétant que les deux autres.

Lire aussi  Calendrier NASCAR 2024 : Grant Park 220 prévu du 6 au 7 juillet à Chicago

La police de London figurait ces dernières années parmi les services de police canadiens qui portaient le moins d’accusations pour agressions sexuelles par rapport au nombre de plaintes qui lui étaient soumises. La situation était à ce point grave qu’on avait formé un comité spécial pour contre-vérifier les décisions de ce corps policier quand il abandonnait des enquêtes en matière d’agressions sexuelles.

En 2018, au terme d’une enquête superficielle, les policiers de London avaient décidé qu’il n’y avait pas matière à porter d’accusations envers les membres d’Équipe Canada junior. Le confrère Rick Westhead, de TSN, a toutefois révélé qu’à l’époque, ce dossier n’avait pas été remis au comité de surveillance, alors qu’il aurait dû l’être.

Toutefois, quand cette présumée agression est devenue un scandale national, en 2022, on a réouvert l’enquête. Cette fois-là, les policiers de London ont changé leur fusil d’épaule.

En octobre 2022, dans une requête présentée à la cour, les policiers ont prétendu qu’ils avaient de bonnes raisons de croire que cinq joueurs avaient agressé sexuellement la présumée victime. En conséquence, ils ont demandé à la cour de leur donner accès à certaines preuves et pièces à conviction.

C’était il y a 14 mois. Et depuis, c’est silence radio.

En fin de compte, peu importe par quel bout de la lorgnette on décortique cette affaire, il crève les yeux qu’elle se caractérise par un nombre anormalement élevé d’embûches, de délais, de précautions, de manœuvres dilatoires et d’excuses.

Et on peut raisonnablement se demander si cette saga aurait été aussi longue si les présumés agresseurs avaient été n’importe qui d’autre que des membres de l’équipe canadienne junior.
#Gary #où #est #rapport #sur #Hockey #Canada #2epartie
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT