Le Lac Retba, également connu sous le nom de Lac Rose, est un grand lagon peu profond situé à quelques centaines de mètres de l’océan, entouré de dunes et de filaos. Il a également été l’ultime étape du rallye Paris-Dakar.
Il est célèbre et réputé pour sa couleur rose dorée, due à la présence de micro-organismes et à la forte concentration de minéraux, combinée à l’intensité des rayons solaires.
Cependant, depuis août 2022, les touristes commencent à déserter ce lac qui a perdu sa couleur rose. La raison en est l’ouverture d’une brèche qui a déversé toutes les eaux de la banlieue évacuées après de fortes pluies. Cela a en réalité doublé le volume d’eau du lac et dilué les micro-algues qui lui donnaient sa coloration rose.
Pourtant, c’est cette coloration qui attirait de nombreux touristes. Une visite sur place nous a permis de constater l’impact de ces eaux d’évacuation.
Ibrahima Mbaye, président de l’Association Arr Lac Rose, nous a fait visiter les environs du lac qui ont subi de nombreuses menaces. Depuis plus d’un an, les travailleurs du lac ont vu toutes leurs activités se réduire au strict minimum.
Le secteur de la production de sel est le plus touché. Plus d’une centaine de personnes qui dépendaient du lac se retrouvent sans revenus. Les inondations ont en effet détruit 7 000 tonnes de sel, ce qui équivaut à une perte de plusieurs milliards de francs CFA.
Par ailleurs, les saliculteurs ne sont pas les seuls à s’inquiéter, les piroguiers et les vendeurs de souvenirs craignent également pour leur avenir. Au village artisanal, de nombreux magasins ont été récupérés, notamment celui de Younouss.
Pour Mor Guèye, président des artisans du lac Rose, les choses ne sont plus comme avant. “Avant la Covid, ça marchait bien, on pouvait gagner entre 80 000 et 100 000 francs CFA par jour. Actuellement, pour gagner 5 000 francs par jour, c’est très difficile”, déplore-t-il…
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