2024-03-19 02:12:28
Le Japon va lancer une étude sur l’impact sur la santé des produits chimiques potentiellement nocifs connus sous le nom de PFAS, a annoncé lundi une source gouvernementale, après que leur détection à travers le pays ait alimenté l’inquiétude des résidents locaux.
Des PFAS, ou substances polyfluoroalkylées, utilisées dans divers produits tels que les revêtements de poêles à frire et les vêtements hydrofuges, ont été détectées en concentrations élevées à proximité des forces d’autodéfense et des bases militaires américaines ainsi que des zones industrielles.
Certains chercheurs mettant en garde contre des effets néfastes sur le corps humain, notamment un risque accru de cancer, l’étude, prévue sur trois ans à partir de juin environ, sera menée par trois institutions.
Photo prise le 21 février 2023, montrant une femme (à droite) subissant une analyse de sang à Fuchu, Tokyo, pour des recherches sur l’impact des substances per- et polyfluoroalkyles. (Kyodo)
Dans cette étude, l’université d’Hokkaido utilisera les données sur les niveaux de concentration de 39 types de PFAS contenus dans le sang d’environ 700 personnes, du stade fœtal jusqu’à la fin de l’adolescence, pour examiner l’impact de ces substances sur leur métabolisme et leur développement des graisses, a indiqué la source.
L’Université médicale de Hyogo mènera des expériences sur des souris pour déterminer si les substances suppriment le système immunitaire et réduisent l’efficacité des vaccinations, tandis que l’Institut national des sciences de la santé cherchera à élucider le mécanisme de leur toxicité au niveau moléculaire, a-t-elle indiqué.
PFAS est un terme général désignant un groupe de plus de 10 000 produits chimiques artificiels qui comprennent le PFOS, ou acide perfluorooctanesulfonique, et le PFOA, ou acide perfluorooctanoïque.
Le Japon a interdit en principe la fabrication et l’importation de substances PFOS, couramment utilisées dans les extincteurs à mousse, en 2018 pour toutes les applications, ainsi que celles classées comme PFOA en 2021. L’acide perfluorohexane sulfonique, ou PFHxS, a été ajouté à la liste en 2023.
L’étude menée par le gouvernement intervient alors que 12 assemblées locales réparties dans huit préfectures ont exhorté la Diète à prendre des mesures pour lutter contre la contamination après la détection de niveaux de concentration élevés de PFAS ces dernières années dans diverses régions du pays.
Une photo d’archive prise en avril 2020 montre des extincteurs à mousse qui contiendraient de l’acide perfluorooctanesulfonique qui s’est déversé dans une rivière depuis la base aérienne du Corps des Marines des États-Unis, Futenma, à Ginowan, Okinawa. (Photo gracieuseté de la ville de Ginowan)(Kyodo)
Des niveaux dépassant la norme gouvernementale ont été signalés près de la base aérienne de Yokota, à l’ouest de Tokyo, et de la base de la marine américaine à Yokosuka, au sud-ouest de Tokyo, ainsi que dans un canal de drainage d’un parc industriel de la préfecture de Fukushima et dans les zones entourant une usine chimique de la préfecture de Shizuoka.
Les PFAS sont décrits comme des polluants organiques persistants, ou des produits chimiques éternels, car ils sont presque indestructibles. Comme ils ne se dégradent pas avec le temps contrairement à la plupart des autres produits chimiques, ils peuvent s’accumuler dans l’environnement et dans le corps humain.
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