Nouvelles Du Monde

Le Canadien | « L’Europe, ce sera pour plus tard »

Le Canadien | « L’Europe, ce sera pour plus tard »

Brandon Gignac n’a jamais cessé d’y croire. Il est maintenant récompensé.



L’attaquant nouvellement membre du Canadien était un des centres d’attention en ce retour au travail à Brossard, dimanche après-midi. Martin St-Louis et Rafaël Harvey-Pinard se sont relayés pour donner des fleurs à Gignac.

Harvey-Pinard était particulièrement en verve. Après avoir vanté la vitesse de son nouveau coéquipier, il a enchaîné. « Il joue en désavantage numérique, il est bon aux mises en jeu. C’est vraiment un joueur complet. »

Puis, il a pris une pause, réalisant peut-être que sa voix porte un brin et que Gignac, assis trois mètres à sa gauche, entendait chacun de ses mots. « Bon, là, je suis en train de pomper ses pneus ! »

Ces compliments étaient mérités. Gignac a signé un contrat de deux ans avec le Canadien, a annoncé l’équipe dimanche matin, une entente qui couvre la fin de la présente saison et la campagne 2024-2025.

Ce contrat devrait donc lui permettre d’atteindre son objectif des dernières années : revenir dans la LNH. Le 9 mars 2019, il disputait son premier match dans la grande ligue, avec les Devils du New Jersey. Sauf que le compteur est resté coincé à 1 depuis ce jour.

Si tout va bien, ce chiffre va doubler mardi.

« J’ai eu ma game dans la Ligue nationale et je me suis dit : je ne peux pas croire que je vais en avoir juste une dans ma carrière. Donc, je me suis accroché à ça, a mentionné Gignac après l’entraînement du Canadien. Je me suis dit que j’allais tout faire pour revenir. Au début, je voulais juste dénicher un contrat dans la Ligue américaine. Puis, je devais me refaire un nom. Ça va de mieux en mieux. »

Lire aussi  Une délégation de São Tomé et Príncipe rencontre le Presbytère d'Unilab

Un détour par l’ECHL

S’il y en a un qui comprend par où Gignac est passé, c’est son bon ami Pascal Aquin.

Cet attaquant québécois, qui joue maintenant à Hanovre, en Allemagne, connaît Gignac depuis l’enfance. Ils se sont affrontés dans la grande région métropolitaine de Repentigny, ont été coéquipiers dans des ligues estivales, puis avec les Cataractes de Shawinigan.

Mais en 2021, ils se sont retrouvés à Jacksonville, dans l’ECHL, là où le rêve d’atteindre la LNH s’éteint plus souvent qu’il ne naît. Dans les mots de Gignac, c’était « un petit coup de pied dans le derrière ».

Aquin et Gignac étaient alors coéquipiers et colocataires. « Quand il est arrivé, il n’était pas découragé, assure Aquin, en entrevue téléphonique avec La Presse. Il savait c’était quoi, son but. C’était un pas en arrière pour en faire deux vers l’avant. Il avait la bonne attitude en partant. »

Jamais repêché, Aquin s’est envolé vers l’Allemagne au terme de cette saison. Gignac s’est quant à lui accroché et s’est entendu avec le Rocket de Laval. Il y joue pour une troisième saison, même s’il aurait très bien pu tenter sa chance en Europe, où il aurait pu toucher un meilleur salaire.

Lire aussi  Soldats israéliens déploient pour reprendre le contrôle près de la bande de Gaza au troisième jour des affrontements les plus meurtriers depuis la création d'Israël

« Dans sa tête, il voulait s’accrocher à son rêve, et Jacksonville ne voulait pas dire la fin de son rêve. Il savait qu’avec l’acharnement, ça arriverait », poursuit Aquin.

« Je me suis dit : l’Europe sera toujours là, ajoute Gignac. Mais pour la LNH, la porte est tellement petite, je voulais tout donner pour l’atteindre. L’Europe, ce sera pour plus tard. »

Une inspiration ?

Son contrat fait en sorte qu’il est automatiquement rappelé et fait partie de la formation des 23 joueurs. Ce rappel était impossible auparavant, puisqu’il détenait un contrat de la Ligue américaine seulement, ce qui le rendait inadmissible à la LNH. Gignac a donc participé à l’entraînement de dimanche avec le numéro 74 dans son dos.

Comme il devra passer par le ballottage avant d’être cédé à Laval, ses chances de terminer la saison dans la LNH semblent plutôt bonnes, sachant à quel point Kent Hughes évite le ballottage comme la peste.

Dans une fin de saison qui s’annonce morose à Montréal, Gignac pourrait amener un certain enthousiasme.

« Ce qui me frappe le plus, c’est son attitude en s’entraînant », estime Harvey-Pinard, qui s’entraînait avec Gignac à Boisbriand ces dernières années. « Il a toujours du fun, il amène de la bonne énergie au groupe, il encourage les autres. Un lundi matin, ça ne tente pas toujours à tout le monde. Mais lui va arriver avec le gros sourire. »

Lire aussi  Fondatrice de Fratelli d'Italia porte plainte contre Brian Molko pour insultes lors d'un concert

Et sur la glace, « sa combativité et son patin sont de niveau Ligue nationale. Tout part de ça, affirme Martin St-Louis. C’est incroyable de voir la carrière que des gars qui compétitionnent peuvent connaître. On parle beaucoup d’habiletés en ce moment. C’est un élément, mais j’ai tellement vu de gars talentueux avec des carrières plus courtes que des gars qui compétitionnent. Et je ne dis pas ça pour dire que Gignac n’a pas d’habiletés.

« C’est un bel exemple. On essaie de bâtir une culture, et ça prend des exemples comme lui. On l’a vu l’an passé avec [Alex] Belzile, avec Harvey-Pinard. Ce sont de bons exemples et ça nous aide. »

Qui est Brandon Gignac ?

  • Centre gaucher, âgé de 26 ans, originaire de Repentigny
  • Choix de 3e tournée (80e au total) des Devils du New Jersey en 2016
  • Au 1est rang du Rocket de Laval, et à égalité au 5e rang de la LAH, avec 42 points (14 buts, 28 aides) en 43 matchs cette saison
  • A disputé 267 matchs dans la Ligue américaine, dont les 140 derniers avec le Rocket

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT