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Le bulletin de Mereghetti Le chef-d’œuvre d’Orson Welles et les multiples visages de la vérité (note 10) – Corriere.it

Le bulletin de Mereghetti Le chef-d’œuvre d’Orson Welles et les multiples visages de la vérité (note 10) – Corriere.it

2024-03-17 22:23:49

De Paolo Mereghetti

La version restaurée et originale du premier film du réalisateur américain sera en salles à partir du 24 mars

On pourrait dire : bienheureux ceux qui n’ont jamais vu Citoyen Kanele premier film d’Orson Welles (en italien Quatrième pouvoir), et ils pourront le découvrir et l’apprécier dès maintenant, en version originale, dans l’édition restaurée et sous-titrée qui sortira en salles le jeudi 24 mars. Je me demande des photos. Bienheureux car s’ils n’ont pas les yeux abîmés par trop de mauvais films ils se rendront compte qu’ils sont devant un chef-d’œuvre qui malgré ses 83 ans (il les tournera le 1er mai) a encore beaucoup à dire. Dès les premiers coups de feu à l’approche du Château de Xanad il ruine cette illusion de réalité sur laquelle reposait le cinéma d’hier mais aussi celui d’aujourd’hui (à quoi servent les effets numériques les plus sophistiqués sinon pour nous donner l’impression que ce que nous voyons est vrai).

Le château avec son fenêtre ouverte toujours là, en haut à droite du cadre, mais ce qu’on voit au premier plan change continuellement : un portail décoré, une cage de singes, deux gondoles dans l’eau, un pont-levis, un golf, un temple antique, tout le cap à part toute crédibilité: comment cette fenêtre reste-t-elle toujours au même endroit si le point d’observation change ? Parce que – nous dit Welles – il n’existe plus un seul point visuel à partir duquel regarder et l’objectif de la caméra peut tromper, il peut dire quelque chose de plus contradictoire
et plus complexe. Et ce sera le cas tout au long du film, soucieux de démanteler l’habitude du spectateur de accepter passivement ce que l’écran lui dit.

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Il le fait d’un point de vue narratif, libérant un journaliste découvrir le sens du dernier mot prononcé par le milliardaire Charles Foster Kane sur son lit de mort : Bouton de rose. Et ce n’est certainement pas un spoiler de dire qu’il ne le saura pas (contrairement au spectateur) car c’est ce que le film veut nous dire, que il n’y a pas une seule vérité, car il nous a montré qu’il n’y a pas qu’une seule façon de photographier la même fenêtre éclairée. Chacun des témoins interviewés par le journaliste raconte une facette différente de Kane, contradictoire, surprenante, parfois irritante et parfois émouvante. Tout au long du film, Welles, qui s’est donné le rôle de Kane en confiant les autres rôles à ses compagnons du Mercury Theatre – Joseph Cotten, Everett Sloane, Dorothy Comingore, Agnes Moorehead, Erskine Sanford, Ray Collins, Ruth Warrick -, s’articule autour du personnage central un multiplication des refletsde perspectives, de combinaisons déroutantes.

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Le monde connu, le monde que nous avons l’habitude de voir au cinéma (que nous avions l’habitude de voir en 1941 mais que nous avons encore l’habitude de voir maintenant) disparaît. Ou plus précisément, il apparaît sous un camouflage constant, d’autant plus étranger précisément qu’il s’agit toujours du même monde. Et il fait aussi ce renversement d’un point de vue visuel, en demandant au directeur de la photographie Gregg Toland de porter ses expérimentations sur profondeur de champ. Jusque-là (et même après), l’image projetée sur l’écran a tendance à se concentrer uniquement sur la personne ou l’objet sur lequel le réalisateur veut attirer l’attention, laissant vague ce qui se trouve autour ou derrière. Et à la place, la recherche de ajuster l’objectif de l’appareil photo à l’œil humain (qui met toujours au point tout l’espace) devient l’outil pour lire l’espace dans le cadre d’une manière nouvelle, détruisant cet objectif unique sur lequel tout le cinéma hollywoodien a été construit.

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Pas seul, bien sûr, car aussi le montage de Robert Wise, les décors de Perry Ferguson, la musique de Bernard Hermann (le compositeur tant aimé par Hitchcock a commencé ici, avec Welles) ainsi que le scénario de Herman Mankiewicz (auquel Welles a collaboré) a joué un rôle fondamental dans la construction de ce film, sous la direction du réalisateur. Portrait faustien d’un cent pour cent américain, le film – disait Truffaut – qui a donné naissance à pi les vocations cinématographiques dans le monde parce qu’il est considéré Le plus beau d’entre tous.

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17 mars 2024 (modifié le 17 mars 2024 | 20h23)



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