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L’Alcool : un sujet tabou dans les cabinets médicaux

L’Alcool : un sujet tabou dans les cabinets médicaux

L’alcool, bien qu’il présente des risques dès la première consommation, reste un sujet tabou dans les cabinets médicaux, malgré sa consommation répandue. Les autorités sanitaires estiment pourtant nécessaire d’en discuter avec tous les patients.

L’alcool est la substance psychoactive la plus consommée en France, mais aussi la plus tabou. Les lobbies de l’alcool et les addictologues s’affrontent dès qu’une action de santé publique est envisagée pour prévenir ses ravages ou qu’une critique est émise sur sa représentation. Par exemple, la vidéo montrant Emmanuel Macron buvant une bière lors d’un match de rugby a choqué les addictologues, et la dernière campagne du ministère de la Santé à destination des jeunes a été moquée, tandis que d’autres campagnes destinées à l’ensemble de la population ont été annulées avant leur lancement.

La Haute autorité de santé (HAS) estime que l’alcool mérite d’être un sujet de santé pour tous. Elle diffuse donc un ensemble d’outils à destination des professionnels de santé pour les aider à repérer systématiquement, précocement et régulièrement tous les consommateurs, et pas seulement ceux dont la consommation est jugée problématique. Selon la HAS, toute consommation d’alcool doit pouvoir être remise en question, y compris les consommations dites “à moindre risque” (maximum 2 verres par jour, pas tous les jours).

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L’alcool est considéré comme un produit festif et patrimonial, malgré les risques qu’il comporte pour celui qui boit et son entourage. Près de 87% des personnes de plus de 18 ans et 77% des jeunes de 17 ans le consomment, dont près de la moitié pratiquent le “binge drinking”. C’est donc une substance risquée pour l’individu et la société, mais qui est appréciée de tous.

La HAS souligne que malgré sa consommation répandue, l’alcool reste absent des consultations entre les soignants et leurs patients. Pourtant, il est la première cause d’hospitalisation, la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac, la deuxième cause de cancer évitable, et sa consommation pendant la grossesse entraîne des troubles neurodéveloppementaux dans 0,5 à 1% des naissances vivantes. De plus, il est impliqué dans 30% des accidents mortels de la route et dans 30% des cas de violences physiques, psychiques ou sexuelles. La majorité des dommages causés par l’alcool concerne des personnes qui ne sont pas addictes à cette substance. Pourtant, de nombreux professionnels pensent que l’alcool n’est une question légitime qu’aux stades avancés du trouble de l’usage d’alcool.

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La HAS va au-delà des recommandations de la Direction générale de la santé et plaide pour un dépistage systématique, précoce et régulier de tous les usages d’alcool, ainsi que l’accompagnement de chaque personne. Elle publie un guide à l’intention de tous les professionnels de premier recours, tels que les médecins, les dentistes, les travailleurs médico-sociaux, les pharmaciens, les pédiatres, etc. La HAS rappelle également que le professionnel peut s’appuyer sur un réseau de partenaires compétents. C’est l’avantage d’un pays très consommateur d’alcool : le maillage des bars et des structures d’accueil pour les personnes abusant de l’alcool est également resserré.
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2023-10-26 17:56:27

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