Le pourboire a toujours été une gratification volontaire donnée par un client pour un service reçu. Un nouveau sondage nous parle du malaise des consommateurs concernant certaines nouvelles pratiques.
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En Amérique du Nord, le montant attendu pendant longtemps était de 15%. Ce taux représentait le pourboire normal attendu pour un service normal. Dans le cas d’une qualité de service supérieure, le client avait le loisir de faire sentir son appréciation en se montrant plus généreux que la norme.
Dans le cas d’un mauvais service, le client avait aussi le loisir de s’exprimer par le pourboire. Si un employé finit chaque quart de travail avec moins de pourboire que ses collègues, il réfléchira. L’idée lui viendra peut-être de revoir son attitude ou de mettre plus de soin dans son travail.
Parmi les choses qui ont changé depuis la pandémie, il y en a de bonnes. Il semble que spontanément, les clients soient plus généreux sur le pourboire. Aux États-Unis comme ici. Tant mieux, les gens qui travaillent dans les services améliorent leurs revenus, eux qui ne sont généralement pas de hauts salariés.
Abus
Mais il y a une différence entre constater une générosité accrue parmi ceux qui en sont capables et un effort peu décent pour arracher trop d’argent à tout le monde tout le temps. Excusez-moi, mais à certains endroits, on exagère.
Les terminaux de paiement par carte sont évidemment l’outil rêvé de ceux qui forcent la note. Les pourcentages précalculés deviennent des suggestions qui seront reçues comme une pression par plusieurs clients.
Souvent, j’ai vu trois choix sur le clavier: 18%, 20% ou 25%. Parfois pour du service «de base». On peut faire penser au client de donner davantage, mais ne même plus proposer le 15% comme une des options relève de l’exagération. La personne qui programme le clavier crée consciemment un malaise, une pression.
Entourloupette
Dois-je ajouter que le pourboire devrait être calculé sur le montant avant taxe. La taxe est un montant qui va directement au gouvernement. Rien à voir avec le repas et le service. Or sur le terminal, on vous présente généralement des pourcentages qui seront appliqués au montant total, taxes incluses.
Déjà si vous choisissez le 15%, vous le payez sur une somme gonflée. Le pourcentage réel que vous versez est de 17,25% sur le repas. Si vous optez pour 20% sur le clavier, vous donnez en réalité un pourboire de 23%.
L’autre tendance, encore pire, c’est le clavier qui vous suggère un pourboire lorsque vous faites un achat à un comptoir. Pas vraiment de service, mais un pourboire demandé. J’achète un jus de pomme et un sandwich, on me suggère du pourboire sur le terminal de paiement.
À ce compte-là, je devrais donner du pourboire au pomiculteur, au cueilleur, au camionneur, à l’extracteur de jus et à l’embouteilleur. C’est grâce à eux que j’obtiens ce jus!
Ne soyez pas gêné(e) de tracer votre ligne entre générosité et abus..
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