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La websérie “Le Chemin d’Emilie” : une approche légère et subtile pour aborder le cancer du sein

La websérie “Le Chemin d’Emilie” : une approche légère et subtile pour aborder le cancer du sein

Comment faire semblant d’ignorer une belle-mère envahissante qui veut vous vendre les perruques de votre grand-mère pour alléger votre “après-chimio” ? Comment faire comprendre à vos proches, prompts à passer à autre chose, que vous n’êtes pas guérie mais en “rémission” de votre cancer du sein ? Ou comment expliquer à votre cher et tendre – engagé, puisqu’il s’est rasé la tête par solidarité – que vous n’avez pas envie de reprendre le travail, du moins pas celui d’avant ? La web-série Le Chemin d’Émilie, dont la troisième saison sera diffusée lundi sur YouTube, à l’occasion d’Octobre rose, répond à sa manière, à la fois légère et subtile, à ces situations pourtant lourdes en émotion. Et surtout bien réelles. Car de véritables patientes, suivies à l’Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT-Oncopole), ont validé les scénarios. Tout comme des spécialistes authentiques en oncologie ont élaboré les “pastilles” de conseils, qui surgissent dans le quotidien d’Émilie, distillant parfois eux-mêmes sous les traits d’une serveuse ou d’un client impoli d’une agence immobilière.

Avec finesse et sans clichés

“L’idée de départ était de faire tomber les tabous sur une maladie cachée, qui fait peur”, souligne Charlotte Vaysse, chirurgienne à l’Oncopole (lorsqu’elle ne fait pas serveuse pour le cinéma), “mais avec finesse, tout en prenant le temps de faire passer des messages”. Notamment sur la nutrition, pour combattre les “idées reçues” que certains gourous s’approprient sur les aliments anticancéreux.

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Cette aventure collaborative entre patients, praticiens et monde du cinéma ne devait durer qu’une saison. Mais c’était sans compter sur le succès de visionnage (70 000 vues à ce jour pour les cinq premiers épisodes) et d’estime rencontré par le premier volet, qui a remporté de nombreux prix. Et surtout sur la réaction des personnes les plus concernées. “Cela est utile pour les professionnels de la santé, en particulier pour les infirmières qui font des consultations d’annonce et s’appuient sur Les chemins d’Émilie“, explique l’oncologue Françoise Dalenc. “Et cela est utile pour les patientes, car regarder la série avec des amis ou en famille leur permet souvent d’expliquer des choses.”

“C’était moi. C’était nous !”

Eliane ne dira pas le contraire. Treize ans après son cancer, son “tsunami” comme elle l’appelle, elle fait partie de ces patientes qui reprennent toujours le chemin de l’Oncopole. Pour son suivi évidemment, mais aussi pour aider, témoigner et intervenir lors de conférences, “parce que nous voulons donner un sens à la force que nous avons acquise pour lutter”. Lorsque Françoise Dalenc lui a soumis le premier scénario, Eliane l’a accepté dans l’intention de le lire sérieusement et efficacement. “Mais je n’ai pas arrêté de pleurer, tellement je me suis reconnue”, raconte-t-elle, “c’est tout simplement criant de vérité”. Cette personne qui parle en connaissance de cause de la différence entre guérison et rémission, assise derrière l’héroïne dans la saison 2, a été submergée par une deuxième vague d’émotion sur le tournage. “Cette Émilie, ses postures, sa façon de penser, de parler, c’était moi, c’était nous !”. Eliane a été particulièrement touchée par les questions délicates du réalisateur Martin Le Gall et des acteurs. “On sentait bien que leur préoccupation principale était de coller à notre réalité.”

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Des reconversions fréquentes

D’ailleurs, c’est à la demande des patientes de l’IUCT que la saison 3 est consacrée au “retour au travail”. Émilie y fait face aux séquelles physiques du traitement, avec ses pertes de mémoire et ses troubles de concentration. Sans spoiler, elle ne peut pas échapper à une remise en question, qui est assez fréquente dans la vraie vie. “Les reconversions ne sont pas rares. Beaucoup de femmes ne se retrouvent plus dans leur ancienne profession. Elles n’y trouvent plus de sens et se tournent vers des métiers très différents, souvent en ayant davantage de contacts avec les autres”, témoigne Françoise Dalenc. Eliane confirme une fois de plus. “Un cancer ne peut pas être simplement une parenthèse”, insiste-t-elle. “Je vis différemment, je fais d’autres choses. Je fais du sport et je profite de chaque coucher de soleil.”

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2023-10-01 11:32:37

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