Avec les deux grues installées en contrebas du pont des Alliés, impossible d’ignorer la construction du futur parking silo de 721 places et des 79 logements et espaces tertiaires englobés dans ce projet baptisé Thionville Gare. Ces travaux marquent d’une pierre blanche la reconquête des friches SNCF.
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Aujourd’hui à 07:00
Reconstruire la ville sur elle-même, densifier le centre : le pari engagé par la municipalité de Thionville est en train de prendre forme. Selon l’objectif poursuivi par l’équipe de Pierre Cuny, la rive droite de la Moselle est promise à une urbanisation sans précédent à l’horizon 2030-2032. Les deux grues installées rue des Abattoirs depuis trois mois illustrent parfaitement le propos. Nous sommes ici à l’endroit où, il y a encore quelques mois, un parking provisoire permettait aux frontaliers de stationner en journée. Aujourd’hui, c’est un parking de 9 niveaux qui est en train de sortir de terre. Un parking attendu mais qui constitue seulement la partie immergée du projet.
Car c’est bel et bien un ensemble immobilier proposant des logements locatifs et des locaux tertiaires qui est inscrit dans les plans de Linkcity, la filiale promotion du groupe Bouygues construction. Le nom de code est tout trouvé : Thionville Gare. La pose officielle et symbolique de sa “première brique”, en fin de semaine dernière, marque un tournant dans la reconquête des friches SNCF.
Des frontas et des habitants
Les frontaliers seront les premiers bénéficiaires du parking : 629 places précisément leur seront réservées. Les autres seront mises à disposition des occupants des 79 logements prévus ainsi qu’aux utilisateurs des bureaux. Parmi ces derniers, on trouvera notamment les agents territoriaux du conseil régional, ce dernier ayant acquis sur plan un peu plus de 1 000 m² de surface pour installer une Maison de la Région (ils sont actuellement hébergés dans des locaux rue du Vieux-Collège). Cette option est en réalité un engagement très fort du Grand Est qui suit Thionville et son bassin de vie de très près.
L’agglomération thionvilloise est à un tournant de son évolution mais le virage ne pourra être pris que si l’on règle le problème de la mobilité.
Des logements pour qui ?
La dynamique frontalière profite à Thionville mais le revers est rude : un marché immobilier particulièrement tendu, et une offre locative toujours insuffisante et aux tarifs prohibitifs. C’est dans cette recherche d’alternatives que ICF Habitat Nord Est et CDC Habitat ont prévu d’acquérir respectivement 35 et 44 logements. Le premier bailleur compte déjà 206 logements à loyers modérés à Thionville (512 sur l’agglomération) et s’est montré séduit par l’idée d’être un des premiers bailleurs du nouveau quartier Rive Droite. De son côté, CDC Habitat mettra sur le marché de la location des logements à tarifs « abordables conventionnés » ; soit 11 € le m², parking compris. Une bonne nouvelle pour les classes moyennes, qui sont clairement visées par le projet. « Depuis trois ans, nous réorientons nos projets sur l’axe Metz, Thionville, Luxembourg », a souligné Philippe Blech, directeur interrégional, lors de la pose de la première pierre. Thionville, secteur à enjeux ? C’est indiscutable.
Le quartier des frontaliers
À l’horizon 2030-2032, la municipalité prévoit de faire de la Rive Droite un quartier de 1 300 logements, desservi par le bus à haut niveau de service et doté d’équipements publics dont une école. Aujourd’hui, ce renouveau urbain prend un fort accent frontalier ; c’est un fait : le maire Pierre Cuny n’exclut pas, à terme, de proposer l’installation de la Maison du Luxembourg (actuellement située rue de la Grande-Duchesse Charlotte) à côté de la Maison de la Région. Une idée à suivre.
2023-06-07 08:00:00
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