Nouvelles de l’ONS•hier, 20:09
La forte baisse du taux de la livre sterling suscite de vives inquiétudes au Royaume-Uni. Jamais auparavant la valeur de la monnaie britannique par rapport au dollar américain n’a été aussi faible que ce matin.
La baisse a suivi la réduction d’impôt d’un milliard de dollars annoncé par le nouveau gouvernement vendredi dernier. À la suite de ce paquet controversé, qui profite principalement aux riches, la méfiance des investisseurs à l’égard de l’économie britannique en difficulté s’est encore accrue.
Livre presque égale au dollar
Depuis vendredi, la valeur de la livre a chuté de plus de 5% par rapport au dollar. Après le plus bas sans précédent de 1,0373 $ la livre tôt ce matin, la devise britannique s’était légèrement appréciée dans la soirée aux alentours de 1,06 $.
Une livre en baisse fait encore monter les prix au Royaume-Uni, car les importations deviennent plus chères. Tout comme aux Pays-Bas, de plus en plus de Britanniques ont du mal à joindre les deux bouts en raison des prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie.
La banque centrale, la Banque d’Angleterre (BoE), dit suivre de près la situation de crise. La BoE “n’hésitera pas” à remonter les taux d’intérêt si nécessaire pour juguler l’inflation. Certains médias britanniques ont spéculé à l’avance que la banque centrale pourrait intervenir dès aujourd’hui, mais ce n’est pas le cas.
Le ministre des Finances, Kwarteng, a déclaré que la réduction d’impôt de 45 milliards de livres sterling entraînerait une croissance économique à long terme. Dès que l’économie croît grâce à la réduction d’impôts, l’argent sera récupéré, c’est le raisonnement du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Truss.
Mais on craint que le plan n’exacerbe une inflation déjà élevée. Les critiques craignent que la livre ne se déprécie encore plus, ce qui obligerait le gouvernement britannique à dépenser plus d’argent en intérêts sur les obligations d’État.
La dépréciation de la livre, mais aussi des autres devises par rapport au dollar, dure depuis un certain temps. Début mars, la livre valait encore 1,35 $, soit plus de 30 cents de plus que tôt ce matin.