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La situation au Renoz : témoignage d’un habitant sur fond de dettes et de coupures de courant

La situation au Renoz : témoignage d’un habitant sur fond de dettes et de coupures de courant

Depuis 13 ans, un homme habite au Renoz dans un charmant chalet. Souhaitant préserver son anonymat, nous l’appellerons Michel. Il nous offre son analyse de la situation, entre ceux qui ne paient pas leurs factures d’eau et d’électricité et les collèges de liquidateurs accusés de voleurs par certains. Il apporte une perspective nuancée.

Contrairement à de nombreux résidents du hameau, Michel n’a pas de dettes. Pourtant, tout comme les autres, il a dû subir une coupure de courant lundi car son compteur à budget était à sec. Il explique : “J’ai dû jeter tout le contenu de mon congélateur. Et comme la température à l’intérieur est seulement de 16 °C, j’ai dû allumer mon poêle à bois… Je ne peux pas cuisiner, donc je mange des plats froids préparés…”

Comment en sommes-nous arrivés là ? C’est la question que tout le monde se pose, mais les réponses divergent selon les personnes. Michel explique : “Quand j’ai acheté en 2013, le notaire lui-même m’a dit qu’il ne comprenait rien à la situation de la copropriété. Je n’ai pas fait attention. À l’époque, il y avait une bonne ambiance ; les gens faisaient des fêtes ensemble. J’ai remarqué que plusieurs personnes revendaient, mais je n’ai pas été soupçonneux immédiatement…”

Climat de terreur

Cependant, l’ambiance a rapidement changé avec l’arrivée de gens du voyage. Michel raconte : “Ils venaient parfois entassés dans de petites caravanes. Certains sont toujours là. Ils sont minoritaires mais répandent la terreur. Ils crient et mettent la musique à fond jusqu’à tard dans la nuit. On appelle la police et quand elle arrive, ils ont tout éteint et font comme si de rien n’était…”

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Selon notre interlocuteur, ces individus ne représentent qu’une minorité, mais une minorité crainte par les autres résidents et les autorités publiques. Il dénonce : “Ils jettent leurs poubelles n’importe quand et dans des sacs non conformes. En conséquence, les sacs n’ont pas été collectés et sont restés là pendant un mois. L’agent sanctionnateur de la Commune est passé. Elle a enquêté en fouillant les sacs. Elle a réussi à identifier les coupables, mais elle a été menacée!”

Bien sûr, nous dit-on, ces habitants ne paient pas régulièrement leurs factures d’eau et d’électricité. Mais ils ne sont pas les seuls. Michel souligne : “Un certain nombre de personnes ont été influencées et ont refusé de payer leurs factures sous prétexte que les liquidateurs de la copropriété les arnaquent. D’accord, mais à un moment donné, s’ils utilisent de l’électricité, ils devront bien la payer un jour… Il est tellement normal de payer son électricité.”

Pas très professionnel

Notre interlocuteur reconnaît que la situation est très complexe et que tout n’est pas en noir et blanc. Ce n’est pas une opposition entre les mauvais payeurs et les gentils liquidateurs. D’ailleurs, Michel estime que ces derniers ont aussi leur part de responsabilité dans cette situation qui s’est détériorée. Il critique : “Il est clair qu’ils ne font pas correctement leur travail. Il y a 4 ans, lors d’une réunion, on nous annonce que 11 000 € ont été retrouvés, puis quelques mois plus tard, ces 11 000 € ont de nouveau disparu. Ce n’est vraiment pas professionnel de la part d’un comptable et d’un réviseur d’entreprise. De plus, Olivier Hamal, le président du collège des liquidateurs, nous a dit en réunion qu’il fallait vendre des parcelles pour récupérer de l’argent. Cela non plus n’est pas professionnel car les terrains dont il parlait n’appartiennent pas à la copropriété. Lui qui travaille dans l’immobilier et qui est le président national du syndicat national des propriétaires et des copropriétaires devrait quand même être au courant…”

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Alors comment sortir de cette impasse ? La suggestion de la Commune que les habitants désignent un nouveau représentant parmi eux pour gérer les paiements est-elle viable ? Michel pense que non : “Non, c’est impossible. Il faudrait être armé pour cela… Selon moi, la solution réside dans l’installation de compteurs individuels. Ainsi, chacun serait responsable de sa consommation.”

En attendant, bien qu’il soit à jour dans ses paiements, Michel doit quand même payer pour les dettes des autres : “Il y a quelques mois déjà, alors que nous étions menacés de coupure de courant pendant Noël, j’avais versé 600 € que je ne reverrai jamais. Et maintenant, comme les autres résidents, je dois payer 150 € pour alimenter le compteur à budget, sachant qu’un tiers de cette somme sert à rembourser la dette des autres.”

Quelques jours d’électricité

Ce mardi matin, alors que nous rencontrions Michel, l’électricité est revenue au Renoz. En effet, comme l’avait annoncé le bourgmestre la veille, le liquidateur Denis Leboutte a effectué un paiement à RESA pour alimenter le compteur à budget. Un versement de 2 400 €, mais qui ne suffira que pour quelques jours. Le bourgmestre Frédéric Bertrand déplore : “Seulement 8 habitants ont versé les 150 € demandés. Il y aura donc encore des coupures de courant si davantage d’habitants ne paient pas.”

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Toutefois, le bourgmestre voit une lueur d’espoir à l’horizon. Il souligne : “La Commune va racheter des parcelles communes et le parking. Les actes seront bientôt signés… Cela apportera une somme de 22 000 € à la copropriété.” De plus, avec la rénovation des routes, la Commune souhaite équiper chaque résidence de compteurs individuels d’eau et d’électricité. Le maire prévient : “Nous allons lancer un appel d’offres et espérons que les travaux auront lieu au printemps prochain. Cela coûtera près de 100 000 € à la Commune, mais les propriétaires devront tout de même débourser environ 3 000 € chacun pour leur compteur.”

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