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La promotion de l’activité physique pour la santé : un enjeu majeur pour la France

La promotion de l’activité physique pour la santé : un enjeu majeur pour la France

La grande cause nationale pour 2024, selon le président de la République, Emmanuel Macron ? La promotion de l’activité physique et sportive. Forcément, l’année des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, ça s’impose. Mais les JO ont un peu bon dos. S’ils servent de point d’arrimage du fait de l’actualité, ils trouvent de bons ambassadeurs dans les résultats de nombreuses études cliniques très sérieuses, qui n’en démordent pas : les malades se portent mieux quand ils font du sport. De ce fait, les acteurs du Sport Santé, nombreux à La Réunion, espèrent que le PLFSS, en débat au Parlement, envisagera une prise en charge par la sécurité sociale pour les patients en ALD. Le fait est que le poids des maladies chroniques s’alourdit année après année jusqu’à représenter en France 61% des dépenses de santé (soit 86 milliards d’euros). Dans moult congrès et autres prises de paroles, des médecins tirent la sonnette d’alarme, n’hésitant pas à parler de “ tsunami sanitaire ” d’ici 2030 en raison du manque d’activité physique et de la sédentarité. “ Dans son rapport de 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que près de 500 millions de nouveaux cas de maladies chroniques évitables apparaitront dans le monde entre 2020 et 2030. En France, les prévisions sont de 150 000 à 200 000 cas en plus par an entre 2020 et 2025. si le manque d’activité physique se maintient, ce qui posera forcément des problèmes pour la prise en charge médicale de ces personnes ! ”, souligne le Dr Bruno Lemarchand, médecin rééducateur et médecin du sport au CHU sud. Selon le rapport (consultable en ligne, NDLR), près de la moitié de ces nouveaux cas (47 %) résulteront de l’hypertension et 43 % de la dépression. Le coût économique le plus important devrait s’observer dans les pays à revenu élevé, qui supporteront 70 % des dépenses de santé consacrées au traitement des maladies résultant de l’inactivité physique.

Ça bouge à La Réunion
Selon l’observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), 47 % des femmes et 29 % des hommes sont physiquement inactifs en France. A La Réunion, une étude régionale publiée par la Région et l’Université ouvre un peu l’horizon : la marche et la course sont des activités pratiquées au moins une fois par an par 81% des personnes de plus de 15 ans résidant sur l’île. Oui, bon… pas de quoi rassurer les observateurs de santé publique, il faut bien le reconnaître. D’autant que l’étude indique également que plus le foyer est touché par la précarité – et subit donc souvent une alimentation déséquilibrée – moins la pratique de l’activité physique est observée.
Quant aux pratiquants déclarés, ils sont tout de même 73% à pratiquer de manière intensive, ce qui représenterait 393 173 individus. Les pratiquants réguliers d’une (ou plusieurs) activité physique non intensive ne sont que 6% (soit 31 731 personnes).
Les Réunionnais qui déclarent une activité physique régulière sont plutôt accros : 73% pratiquent plus d’une fois par semaine, 10% une fois par semaine et 17% moins d’une fois par semaine. Parmi les pratiquants réguliers, 51% sont des femmes. Quant aux sportifs occasionnels, 7% (soit 35 650) seulement déclarent pratiquer l’activité physique pendant leurs vacances. Des chiffres encourageants mais qui ne doivent pas faire perdre de vue que jeunes et moins jeunes passent au minimum trois à quatre heures par jour devant les écrans. Et de nombreuses heures assis devant un bureau. Ce qui est délétère pour l’état de santé.

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Des bénéfices réels sur la santé
Ce qui motive ces sportifs réunionnais actifs, c’est essentiellement la santé (76%), le bien-être (73%) et l’entretien physique (60%). Plutôt bien vu, car de nombreuses études scientifiques, publiées dans des revues de référence, tel The Lancet, attestent des effets indéniables du sport sur la prévention des maladies mais aussi dans l’amélioration de l’état des malades et dans la diminution du risque de mortalité (voir infographie). “ Le principal symptôme après un cancer, c’est la fatigue. Or bouger diminue sensiblement la fatigue ”, précise le Dr Bruno Lemarchand, médecin rééducateur et médecin du sport au CHU sud. Qui dégaine plus vite que son ombre une méta-analyse (mise en commun de nombreuses études scientifiques, tri des meilleures pour en ressortir des moyennes, NDLR) de 71 études cliniques réalisée en 2015 pour nous donner des chiffres parlants : une heure de marche, c’est trois fois moins de risque de cancer, une heure de footing, six fois moins de risque, une heure de sport intensif, dix fois moins. Trois heures de marche par semaine, c’est une diminution de 20% du risque de cancer. Vous lorgnez vos baskets ? Vous avez raison ! D’autant que les chiffres sur les cancers déclarés sont tout aussi parlants : cinq heures de sport intensif ou dix heures de sport modéré par semaine, c’est un risque de mortalité par cancer divisé par deux. Autrement dit 50% de risque en moins. Ça ne se refuse pas… Sur le cancer du sein, trois séances de sport, c’est 30% de risque de mortalité en moins.
Selon que vous restez assis quatre heures ou dix heures par jour, votre risque de mortalité peut se diviser par deux en choisissant la première option. Ainsi, une autre méta-analyse, datée de 2021 celle-ci, traque le nombre de pas pour évaluer la diminution du risque de mortalité : 5 000 pas/jour, c’est 50% de risque de maladie en moins, 7 500 pas, c’est 50% de risque de mortalité en moins, 10 000 pas, c’est 75% de risque en moins. Elle est pas belle la vie à pied ? D’autant que le Dr Lemarchand n’en démord pas : “Ça marche pour tout le monde ! ”. Et encore mieux si à l’activité physique on ajoute deux heures de musculation par semaine. Certes, le sport ne remplace par les traitements prescrits par la Faculté en cas de pathologie. Mais l’activité physique les accompagne et renforce les résultats.

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Des économies conséquentes
De quoi inciter l’Assurance-maladie à prendre en charge l’activité physique adaptée pour les personnes souffrant d’une maladie chronique ? On n’y est pas encore, mais le gouvernement s’intéresse en effet aux moyens d’une meilleure prévention par le sport. Sachant que les bénéfices sur le déficit de l’Assurance-maladie pourraient être conséquents. Rien qu’un AVC prévenu par une bonne hygiène de vie dont l’activité physique permet d’éviter une dépense de 203 528 euros jusqu’à la fin de la vie de la personne qui en a été victime. La maladie de Parkinson coûte à la sécurité sociale 190 315 euros jusqu’au décès du patient atteint. Le diabète ? 184 156 euros/personne. Alzheimer : 135 524 euros. Et tutti quanti… Mais les bénéfices à tirer d’une meilleure pratique de l’activité physique ne concernent pas que l’Assurance-maladie. Ainsi, selon une projection réalisée par l’Anses et Santé Publique France, une personne sédentaire de 40 à 75 ans devenant active selon les recommandations de l’OMS (lire par ailleurs) permettrait d’économiser 23 277 euros par an (dont 81% en dépenses de santé, 12% en non-mise en invalidité, 2% de non-perte de productivité, et 5% pour la mortalité) !
L’économie est évidemment moins spectaculaire chez les personnes sédentaires de 20 ans 39 ans : 843 euros par an. Et le gain en qualité de vie pour les personnes concernées et pour leurs proches serait maximal. Alors, on s’y met ?

95 %
C’est le taux de personnes en France concernées par une détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps assis trop prolongé.

> “ La musculation renforce les bénéfices de la cardio ”

Dr Bruno Lemarchand, médecin du sport

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Deux séances d’une heure de musculation par semaine permettent de faire baisser de 15% le risque de maladies. Une demi-heure à une heure par jour de musculation diminue de 20% le risque de mortalité toutes causes confondues. L’association cardio/musculation donne de meilleurs résultats sur le risque de mortalité, et aussi sur le diabète : dans 80% des cas, les prédiabétiques ne deviennent pas diabétiques. Sur les maladies respiratoires, la pratique aérobie régulière et soutenue permet de faire baisser de 60% le risque de pathologies respiratoires, comme la Covid-19.


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2023-12-24 03:16:00

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