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La procrastination stratégique a préféré la stratégie Indo-Pacifique • Troy Media

La procrastination stratégique a préféré la stratégie Indo-Pacifique • Troy Media
Temps de lecture: 4 minutes

Les plans sont inutiles, mais la planification est indispensable
Dwight Eisenhower

J’ai récemment été invité à présenter mon point de vue sur la stratégie indo-pacifique du Canada lors d’une discussion avec des ambassadeurs asiatiques à Ottawa. J’ai noté qu’il valait mieux ne pas retenir son souffle en attendant un document de politique gouvernementale. C’est pourquoi l’approche privilégiée par le Canada en matière de politique étrangère en temps normal est ce que j’appellerais atermoiement stratégique.

En réalité, il faut souvent une crise pour générer du mouvement. Une attaque chinoise contre Taïwan propulserait certainement l’action indo-pacifique vers l’avant. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie maintient notre attention sur les engagements euro-atlantiques. Huit mois après son entrée en fonction, la ministre des Affaires mondiales Canada, Mélanie Joly, a récemment eu recours à la tactique dilatoire classique consistant à nommer un groupe d’experts pour la conseiller sur l’Indo-Pacifique.

Un retard dans la formulation des politiques peut en fait être très utile. Il peut fournir une latitude pour permettre aux situations de se développer plus clairement. Un bon exemple est la décision tardive d’interdire Huawei des réseaux 5G.

Cependant, certains commentateurs craignent que le Canada ne soit exclu de l’accord dit AUKUS entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis. L’Australie paiera un minimum de 70 milliards de dollars, et plus probablement bien plus de 100 milliards de dollars, pour les sous-marins nucléaires dans le cadre de cet accord. . Nous avons d’autres priorités.

Le dialogue quadrilatéral sur la sécurité (Quad) est un autre arrangement où certains observateurs déplorent l’absence du Canada. Réunissant les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie, Quad vise à contrer la montée des revendications maritimes expansionnistes de la Chine. Le Canada déploie déjà des frégates dans la région chaque année, participant plus récemment à l’exercice naval Quad’s Sea Dragon. Accélérer cela de manière notable, par exemple en établissant une présence permanente en Asie, serait très coûteux et difficile à justifier sur une base coûts-avantages.

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En l’absence de guerre, je m’attendrais donc à ce que le gouvernement limite ses engagements à un niveau peut-être légèrement accru de déploiements navals, ainsi qu’à une intensification des visites politiques et militaires et à une augmentation progressive du personnel des ambassades.

Une initiative de fond serait de préconiser une nouvelle organisation indo-pacifique sur le modèle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) afin de réunir tous les gouvernements (y compris la Chine, la Corée du Nord et la Russie) pour un dialogue permanent sur les questions de sécurité.

Sur le plan économique, l’Asie offre certainement des opportunités. Mais tout n’est pas rose. On peut soutenir qu’il existe déjà trop d’accords commerciaux distincts dans la région. Une initiative canadienne visant à les combiner en un seul ensemble de règles commerciales harmonisées serait plus ambitieuse que de les rejoindre toutes.

Un handicap bien plus important est la rivalité américano-chinoise. Les politiques expansionnistes agressives du gouvernement chinois, y compris le refus de se conformer au droit maritime, la En fait La prise de contrôle de Hong Kong et les menaces de prendre le contrôle de Taïwan par la force conduisent à une réponse de confinement de la part des États-Unis et de leurs alliés. Cela augmente les risques de guerre.

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La stratégie indo-pacifique du Canada devrait suivre une autre voie. Alors que nous devrions travailler avec les États-Unis pour ramener des chaînes d’approvisionnement stratégiques en Amérique du Nord, le Canada devrait également conclure des accords sectoriels avec la Chine sur l’agriculture et l’énergie. Le commerce agricole devrait être dépolitisé, en particulier face aux pénuries alimentaires attendues à l’échelle mondiale.

Les exportations d’énergie sont beaucoup plus controversées. Nous partageons la même atmosphère mondiale, alors le fait que la Chine génère plus de 30 %, l’Inde 7 % et le Japon 3,5 % des émissions mondiales de CO2, comparativement à 1,5 % pour le Canada, signifie que fonder notre politique énergétique sur les seules émissions canadiennes ignore nos responsabilités mondiales. La Chine continue d’augmenter ses importations de charbon. Le remplacer par du GNL canadien, deux fois moins émetteur de CO2, favoriserait la transition vers un mix énergétique plus propre incluant également des énergies renouvelables. Bien sûr, une telle stratégie dépend de la préparation de notre propre offre pour répondre à la demande, ce qui a été vexatoire.

En réalité, des soutiens plus modestes aux entreprises canadiennes apparaîtront probablement dans l’éventuelle Stratégie indo-pacifique, combinés au renforcement de nos capacités de soutien au commerce et à l’investissement dans la région et au pays.

Ambitieuse ou non, une stratégie n’est qu’un point de départ. Les facteurs politiques, sécuritaires et économiques en Asie sont dynamiques et pourraient changer rapidement. La guerre de Taïwan est certainement dans le domaine du possible, tout comme plusieurs autres scénarios de conflit et de catastrophe naturelle.

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Si cela se produit, la procrastination stratégique pourrait s’avérer une fois de plus la sage approche.

Randolph Mank est un ancien ambassadeur du Canada à trois reprises en Asie et directeur général pour la région, qui a été directeur des politiques lors du dernier examen de la politique étrangère. Dans le secteur privé, il a été vice-président Asie pour BlackBerry et président Asie pour SICPA. Il dirige actuellement MankGlobal Consulting, siège au conseil d’administration et est membre de l’Institut canadien des affaires mondiales et de la Balsillie School of International Affairs.

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