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La menace sur l’approvisionnement en gaz irlandais depuis la Grande-Bretagne est une cause d’inquiétude – The Irish Times

La menace sur l’approvisionnement en gaz irlandais depuis la Grande-Bretagne est une cause d’inquiétude – The Irish Times

Les dirigeants européens tentent de toute urgence de faire face à la crise ukrainienne et aux retombées sur l’économie européenne au sens large. Si l’approvisionnement en gaz russe, qui couvre 30 à 40 % des besoins européens, devait être coupé, l’impact serait dramatique. Une telle mesure pourrait réduire les revenus allemands jusqu’à 5 %.

Pour faire face à cette crise potentielle, le reste de l’Europe travaille sur des protocoles pour partager la douleur de toute coupure de gaz russe et minimiser le coût pour les économies et les sociétés à travers le continent. Cependant, selon un article paru mercredi dans le Financial Times, le Royaume-Uni prévoit de se retirer de cette solidarité. Si Poutine coupe le gaz vers l’Europe, selon le rapport, le Royaume-Uni prévoit de suivre son exemple en fermant ses propres gazoducs vers d’autres pays.

Il existe deux pipelines de ce type entre la Grande-Bretagne et l’Europe continentale. Le Financial Times rapporte que la première chose que le Royaume-Uni fera en cas de grave pénurie de gaz sera de lever le pont-levis en fermant les pipelines. Si ce rapport est vrai, ce serait encore un autre exemple de la planification du Royaume-Uni de violer ou d’annuler le droit et les accords internationaux.

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Jusqu’à présent, les projets de légiférer pour violer le protocole d’Irlande du Nord et annuler la Convention européenne des droits de l’homme sapent déjà les engagements internationaux solennels. Mais à ce jour, le Royaume-Uni n’a pas encore abrogé les contrats en vertu du droit britannique.

Une partie importante du gaz entrant au Royaume-Uni provient d’un gisement norvégien qui n’est pas connecté à la Norvège : le seul débouché passe par le Royaume-Uni. Actuellement, la société norvégienne vend le gaz à des acheteurs irlandais et d’autres acheteurs de l’UE, en les approvisionnant via les gazoducs du Royaume-Uni. Cependant, si le gouvernement britannique ferme ces gazoducs, le Royaume-Uni empêchera le propriétaire de ce gaz d’approvisionner ses clients non britanniques.

Une telle action du Royaume-Uni augmenterait la disponibilité du gaz pour ses propres consommateurs, permettant ainsi des prix plus bas qu’ailleurs en Europe où les approvisionnements deviendraient plus rares. À une époque de forte inflation au Royaume-Uni, il y a une tentation évidente de le faire. Cependant, en militarisant les approvisionnements en gaz pour endommager les voisins du Royaume-Uni, Johnson imiterait Poutine.

Si le Royaume-Uni devait fermer les trois pipelines entre l’Irlande et l’Écosse, cela aurait de profondes conséquences pour nous. Le Royaume-Uni pourrait choisir de continuer à répondre aux besoins en gaz de l’Irlande du Nord. Si c’était le cas, nous pourrions potentiellement en bénéficier dans une certaine mesure via le gazoduc Nord-Sud.

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Un autre scénario pourrait voir le Royaume-Uni exempter l’île d’Irlande, tout en bloquant les approvisionnements vers l’Europe continentale. Cela pourrait voir nos prix relatifs du gaz tomber en dessous de ceux de l’Europe continentale.

L’Irlande reçoit 30 % de ses approvisionnements en gaz de Corrib, et le reste passe par le Royaume-Uni. Si l’Irlande devait perdre les 70 % du gaz transitant par la Grande-Bretagne, les conséquences économiques et sociales seraient vraiment terribles. L’impact serait bien plus important que la menace pour l’Europe d’une perte de gaz russe. Tout au plus, l’Europe obtient 40 % de son gaz de la Russie — 70 % du nôtre provient du Royaume-Uni.

Alors qu’un approvisionnement en gaz très limité pourrait permettre à notre système électrique de continuer à fonctionner, les ménages et les entreprises qui utilisent le gaz en souffriraient énormément. Si l’approvisionnement en gaz des ménages tombait à zéro pendant l’hiver, il y aurait un risque sérieux de décès excessifs dus à l’hypothermie. La perte de gaz, sur laquelle repose notre industrie de la transformation alimentaire, pourrait forcer des fermetures.

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Le gouvernement irlandais ne peut pas faire grand-chose cette année pour compenser les dangers de perdre l’accès au gaz du Royaume-Uni, à part compter sur la bonne volonté de nos voisins les plus proches. Un facteur important est qu’actuellement l’énergie est une responsabilité déléguée sous le contrôle des gouvernements écossais et nord-irlandais. Le gouvernement écossais pourrait être moins satisfait de la gâchette que Londres quant à la réduction des approvisionnements de l’Écosse vers l’Irlande. Ils pourraient être plus enclins à assurer l’application continue des contrats commerciaux rédigés en vertu du droit britannique, qui sous-tendent notre approvisionnement en gaz.

Bien sûr, le gouvernement de Londres pourrait contrer cela en retirant ces pouvoirs délégués au gouvernement écossais. Cependant, ils pourraient être réticents à ouvrir un nouveau front dans la guerre constitutionnelle avec l’Écosse.

L’Autorité d’Irlande du Nord pour la réglementation des services publics réglemente le gazoduc entre l’Irlande du Nord et l’Écosse et, conjointement avec la Commission de réglementation des services publics, le gazoduc Nord-Sud. Sur notre île commune, cette agence et l’exécutif d’Irlande du Nord, quelle que soit leur formation, peuvent être plus disposés à maintenir ouverts ces liens vitaux.

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