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La maladie des cerfs zombies : un risque de transmission inquiétant

La maladie des cerfs zombies : un risque de transmission inquiétant
Les cerfs infectés présentent une dégénérescence du système nerveux central, induisant une léthargie, des trébuchements, une désorientation, une perte de poids ou encore une production excessive de salive
Tristan Bergen Tristan Bergen 6 minutes

Les cas de maladie débilitante chronique des cervidés (MDC)ou maladie des cerfs zombiesse multiplient à travers le monde ces dernières années. Si celle-ci ne concerne pour le moment que les animaux, certains chercheurs s’inquiètent d’une éventuelle transmission à l’humain à l’instar d’une autre maladie à prions : la vache folle.

La maladie des cerfs zombies

La MDC n’est pas provoquée par une bactérie, ni par un virus ou un champignon mais par une protéine à la configuration anormale appelée « prion ». Ce fonctionnement atypique est d’ailleurs similaire à celui de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), plus connue sous le nom de « maladie de la vache folle ».

Cette maladie affecte le système nerveux central des cervidés (cerfs, rennes, élans, wapitis ou encore caribous) en provoquant une dégénérescence de celui-ci. Lorsqu’elle se déclare, les animaux présentent une perte de poids marquée, des tremblements, des trébuchements, une production excessive de salive ainsi que d’autres symptômes neurologiques faisant penser à des zombiesd’où son surnom.

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Son taux de mortalité est maximal puisque tous les animaux concernés finissent par mourir à échéance plus ou moins longue.

Outre son taux de contagion également très élevé, le prion est en plus particulièrement résistant. Celui-ci est en effet capable de persister sur des surfaces pendant des années et résiste aux désinfectants, à l’incinération à 600°C … et même aux radiations !

La MDC n’est toutefois pas une nouvelle maladie puisque celle-ci est présente sur le continent européen depuis 2016 et se propage notamment parmi les rennes et les élans du Nord de l’Europe depuis. Néanmoins, de plus en plus de cas sont recensés ces derniers mois du côté de l’Amérique du Nord comme récemment au parc de Yellowstone, marquant un potentiel tournant dans l’épidémie.

Un risque pour l’Homme ?

Il est aujourd’hui avéré que la maladie se propage progressivement sur le Nord de l’Amérique mais également dans le Nord de l’Europe (Norvège, Suède et Finlande notamment) depuis plusieurs années ainsi qu’en Corée du Sud. Cette propagation lente mais de plus en plus importante inquiète la communauté scientifiquenotamment en raison des taux de mortalité et de contagion de la maladie.

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En effet, certains chercheurs s’inquiètent de la possibilité que cette maladie ne finisse par infecter l’être humain à l’instar de la maladie de la vache folle au Royaume-Uni. Cette épidémie avait en effet touché plus de 190 000 animaux entre les années 1980 et le début du 21è siècle et avait évolué pour devenir transmissible à l’Homme, causant la mort de 231 personnes entre 1996 et 2016 à la suite de la consommation de produits carnés.

Si aucun cas chez l’Homme n’a pour le moment été détecté, il est probable que des cas humains de maladie débilitante chronique associés à la consommation de viande contaminée soient relevés dans les années à venir. Pour bon nombre de scientifiques, la transmission à l’Homme n’est en effet qu’une question de temps comme ce fut le cas pour la maladie de la vache folle.

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Les chercheurs alertent en effet sur le fait que cette maladie est invariablement mortelle, incurable et hautement contagieuse et nous ne disposons pas aujourd’hui d’un moyen simple et efficace pour l’éradiquer, que ce soit au niveau des animaux qu’elle infecte mais également de l’environnement qu’elle contamine.

Une vigilance renforcée

Si pour le moment cette maladie ne s’est pas propagée jusqu’à l’Homme, il convient d’y accorder une vigilance toute particulière afin de limiter le risque que ce phénomène ne puisse se produire. Aucun chercheur n’est aujourd’hui capable d’affirmer que ce sera effectivement le cas dans un avenir plus ou moins proche, mais il est important que les gens y soient préparés.

De nombreux cervidés sont abattus et consommés par l’Homme lors des périodes de chasse, notamment du côté des États-Unis. Les autorités appellent de ce fait à la prudence et recommandent de ne pas consommer la viande d’un animal semblant malade. De plus, il est également demandé de manipuler la viande avec des gants et de la faire tester avant tout contact.

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