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La facture de streaming pourrait signifier que les succès de Justin Bieber ne comptent pas comme «canadiens» sur Spotify

La facture de streaming pourrait signifier que les succès de Justin Bieber ne comptent pas comme «canadiens» sur Spotify

Justin Bieber est peut-être l’un des musiciens les plus vendus de tous les temps, avec une poignée de Grammy Awards et de Junos à son nom.

L’auteur-compositeur-interprète de 28 ans, né en Ontario, a également été nommé l’une des personnes les plus influentes au monde et l’une des 10 célébrités les plus puissantes.

Mais ses chansons sont-elles suffisamment canadiennes pour le projet de loi sur la diffusion en ligne du gouvernement ?

Spotify, la plus grande plateforme de streaming au monde, où les tubes de Bieber ont été écoutés des millions de fois, a des doutes.

Il dit que les chansons de Bieber et d’autres artistes canadiens bien connus ne peuvent pas être considérées comme officiellement canadiennes en vertu du projet de loi C-11, qui est maintenant en cours d’examen au Parlement.

Selon Spotify, parmi les morceaux peu susceptibles de se qualifier en vertu des règles strictes en matière de contenu canadien figurent “Ghost” de Bieber, “She’s All I Wanna Be” de Tate McRae et “Anybody Else” de la chanteuse maroco-canadienne Faouzia.

Le projet de loi vise à mettre à jour la Loi sur la radiodiffusion afin de soumettre les plateformes de diffusion en continu aux mêmes règles que les diffuseurs traditionnels, notamment en les obligeant à promouvoir le contenu canadien.

Pour être considérées comme canadiennes, les chansons doivent cocher une série de cases.

Selon les règles actuelles, une chanson doit répondre à deux des critères suivants pour être considérée comme canadienne : être entièrement écrite par un Canadien; exécuté principalement par un Canadien; être diffusé ou exécuté en direct au Canada; ou avoir des paroles entièrement écrites par un Canadien.

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Le “Ghost” de Bieber, par exemple, ne répond qu’à l’une de ces exigences – ce qui signifie que les diffuseurs traditionnels ne peuvent déjà pas le considérer comme du contenu canadien, et si le projet de loi est adopté, Spotify et les autres plateformes de diffusion en continu ne pourront pas non plus.

Spotify affirme que sans une définition plus flexible de ce qui est considéré comme du contenu canadien, il pourrait finir par promouvoir moins de morceaux d’artistes du pays qu’il ne le fait actuellement sur ses listes de lecture canadiennes.

« Il est important de comprendre que le monde de la musique d’aujourd’hui est de nature internationale, impliquant la collaboration d’artistes du monde entier », déclare Nathan Wiszniak, responsable du marketing des artistes et labels canadiens chez Spotify.

“Selon les définitions actuelles du contenu canadien, de nombreuses chansons que nous connaissons et aimons d’artistes canadiens ne seraient pas classées comme canadiennes.”

Cependant, les règles actuelles pourraient changer. Le ministre du Patrimoine, Pablo Rodriguez, a annoncé son intention de demander au régulateur de la radiodiffusion, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, de revoir la définition du contenu canadien.

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Il a dit qu’il communiquerait l’orientation stratégique au CRTC après l’adoption du projet de loi au Parlement. À ce moment-là, le CRTC serait chargé de réglementer les plateformes de diffusion en continu et de s’assurer qu’elles font la promotion du contenu canadien qui se qualifie.

Spotify organise 90 listes de lecture mettant en vedette des artistes canadiens dans une gamme de genres, y compris la country, le rap québécois et les classiques francophones.

La plateforme indique qu’elle utilise actuellement une gamme de sources de données pour déterminer si une chanson est canadienne, y compris l’auto-déclaration de l’artiste.

“Cela signifie que nous proposons une catégorie beaucoup plus large de pistes que nous avons identifiées comme canadiennes par rapport à ce que nous pensons être classé comme canadien selon les définitions actuelles”, a déclaré Wiszniak.

Les listes de lecture sont adaptées aux goûts musicaux de l’auditeur, en partie en fonction de ce qu’il a tendance à écouter. Ils sont également conçus pour présenter aux gens des musiciens et des genres canadiens qu’ils n’ont peut-être jamais entendus auparavant, dit-il.

“Nous craignons qu’à moins que les exigences en matière de contenu canadien ne soient mises à jour, ce projet de loi pourrait limiter l’exposition des artistes canadiens émergents et bien-aimés et, à son tour, entraîner la surexposition des autres, repoussant les auditeurs.”

Michael Geist, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit d’Internet à l’Université d’Ottawa, affirme que les critères actuels de ce qui compte comme une chanson canadienne peuvent « conduire à des bizarreries étranges ». Il dit que la définition de contenu canadien doit être mise à jour dans le projet de loi.

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« (Cela) a mené à ce que des artistes étrangers interprétant des reprises de chansons canadiennes produites à l’extérieur du Canada soient définis comme canadiens, parce qu’ils respectent les normes en matière de musique et de paroles », dit-il, « tandis que des artistes canadiens interprétant des chansons écrites par des non-Canadiens et produites à l’extérieur du Canada ne compte pas comme Canadien parce que seule l’exigence d’artiste est remplie.

Le projet de loi C-11 a été adopté à la Chambre des communes et fait l’objet d’un examen minutieux au Sénat, où il sera discuté lorsque les sénateurs reviendront de leurs vacances d’été.

Les sénateurs ont été inondés d’appels téléphoniques, de courriels et de lettres d’opposants au projet de loi qui prétendent qu’il pourrait avoir un impact sur les vidéos amateurs publiées sur YouTube.

Mais les partisans du projet de loi affirment qu’il met à jour les lois canadiennes sur la radiodiffusion et aidera à promouvoir les artistes canadiens.

Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 8 juillet 2022.

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