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La Cour suprême rétablit temporairement la loi de l’Idaho interdisant les soins d’affirmation de genre pour les mineurs

Mandel Ngan/AFP via Getty Images

La Cour suprême des États-Unis est photographiée le 28 février.

Mandel Ngan/AFP via Getty Images

La Cour suprême des États-Unis a accédé lundi à la demande d’urgence de l’Idaho visant à rétablir temporairement une loi de l’État interdisant les soins d’affirmation de genre pour les enfants de moins de 18 ans.

La loi, qui érige en infraction pénale le traitement médical de la dysphorie de genre chez les mineurs, entrera désormais en vigueur, sauf dans le cas de deux plaignants anonymes qui étaient jusqu’à présent traités aux hormones et pourraient continuer à recevoir un traitement.

Dans le cas de l’Idaho, l’État était pas demander au tribunal d’aborder de front les droits des transgenres. Au lieu de cela, l’État a demandé aux juges de déterminer si la portée de l’ordonnance du tribunal inférieur bloquant l’application de la loi était appropriée. Idaho a fait valoir que le juge du tribunal de district avait uniquement le pouvoir d’empêcher l’application de la loi aux deux plaignants dans le procès, et non d’empêcher son application dans tout l’État.

Une majorité des juges ont semblé adopter cette nouvelle théorie juridique sur la manière de traiter de telles demandes d’urgence auprès du tribunal, bien qu’il semble y avoir deux camps différents divisant les conservateurs et aucune définition claire de ce que sera désormais la règle. Le juge en chef John Roberts n’a donné aucune indication sur son point de vue et n’a rejoint ni les longues opinions des juges Neil Gorsuch, Clarence Thomas et Samuel Alito, ni l’opinion des juges Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett. Le juge Ketanji Brown Jackson, rejoint par la juge Sonia Sotomayor, était dissident. La juge Elena Kagan a souligné qu’elle aurait rejeté la demande de sursis mais ne s’est pas jointe à la dissidence.

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Néanmoins, le fouillis d’opinions semblerait, au moins potentiellement, avoir des conséquences considérables en limitant considérablement les effets de toute contestation constitutionnelle d’une loi étatique ou fédérale.

Même si l’action d’aujourd’hui est temporaire, les actions des tribunaux inférieurs l’étaient également, qui ont empêché l’entrée en vigueur de la loi pendant que l’affaire était en instance. Suite à l’action de la Cour suprême lundi, la loi entrera en vigueur immédiatement et restera en vigueur pendant le litige en cours sur sa constitutionnalité.

Plusieurs autres interdictions similaires à celle en cause dans l’Idaho attendent dans les coulisses. Deux d’entre eux – du Kentucky et du Tennessee – ont déposé des requêtes devant la Cour suprême demandant un examen complet, par opposition à l’examen préliminaire dans l’affaire de l’Idaho. Les lois du Kentucky et du Tennessee interdisant les soins d’affirmation de genre pour les mineurs sont actuellement en vigueur.

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L’année dernière, le tribunal a choisi de ne pas entendre deux litiges liés aux questions transgenres, l’un concernant les mauvais traitements infligés à un prisonnier transgenre et l’autre concernant l’interdiction par l’État de la participation des étudiants transgenres à des activités sportives.

Quelque 21 États ont adopté l’année dernière des lois restreignant les soins d’affirmation de genre pour les mineurs. Tous affirment qu’ils protègent les enfants de traitements dangereux et non éprouvés qu’ils pourraient regretter plus tard.

Les défenseurs des droits transgenres sont en désaccord catégorique avec cette caractérisation des normes médicales largement acceptées en matière de soins pour la dysphorie de genre. Ils préviennent que les options de traitement médical sont essentielles pour lutter contre l’anxiété et la dépression chez les jeunes trans et prévenir le suicide. Les deux parties conviennent que tous les traitements ne conviennent pas à tous les âges. Reste à savoir qui a le droit de décider ce qui est approprié pour chaque patient : les parents et les médecins, ou le pouvoir législatif de l’État ?

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Les plaignantes dans cette affaire sont deux filles trans anonymes qui ont utilisé des bloqueurs de puberté et qui prennent actuellement des œstrogènes pour traiter la dysphorie de genre. Les dossiers judiciaires de l’Idaho les appellent « adolescents ». Le tribunal de district a estimé que l’interruption de leurs soins entraînerait « une grave détresse psychologique ».

Le tribunal de district a déclaré que l’ensemble de la loi devait être suspendu pour éviter un flot de poursuites de la part de toute personne souhaitant poursuivre son traitement et pour permettre aux deux plaignants de recevoir effectivement les soins médicaux demandés. Les avocats des plaignants ont également fait valoir que les médecins et les pharmaciens seraient réticents à risquer jusqu’à 10 ans de prison pour soigner quiconque, plaignant ou non, à moins que la loi ne soit suspendue. La décision de la Cour suprême de lundi testera cette théorie.

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