La Bourse suisse devrait être soutenue par les attentes de l’inflation américaine

La Bourse suisse devrait commencer la séance de jeudi sur une note positive. Alors que les investisseurs attendent la publication cet après-midi des chiffres de l’inflation américaine (IPC) de septembre. Une augmentation plus élevée que prévu aux États-Unis pourrait convaincre la Réserve fédérale (Fed) d’augmenter ses taux d’intérêt dans moins de 3 semaines. Surtout que les Minutes de la banque centrale américaine laissent entrevoir une telle décision.

Les principaux indices américains ont terminé légèrement en hausse hier soir malgré la publication des Minutes de la Fed considérées comme favorables à une politique monétaire plus stricte. “En effet, une majorité de décideurs de la Fed a estimé qu’une nouvelle augmentation du taux des fonds fédéraux lors d’une prochaine réunion serait probablement appropriée, tandis que certains ont jugé qu’aucune autre augmentation ne serait justifiée, selon le rapport de septembre 2023”, observe John Plassard, de Mirabaud Banque.

Toutefois, tous ont convenu que la politique devrait rester restrictive pendant un certain temps jusqu’à ce que l’inflation redescende durablement à 2%. De plus, les participants s’attendaient à ce que les données des prochains mois aident à clarifier dans quelle mesure le processus de désinflation se poursuivait et les marchés du travail atteignaient un meilleur équilibre, ajoute l’expert.

Dans le même temps, la trajectoire future de l’économie est considérée comme très incertaine et de nombreux participants ont souligné la volatilité et les révisions potentielles des données, ainsi que la difficulté d’estimer le taux neutre de la politique monétaire, pour justifier la prudence dans la détermination de l’ampleur d’un resserrement supplémentaire de la politique monétaire. Pour rappel, lors de sa réunion de septembre 2023, la Fed a maintenu la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à 5,25%-5,5%, son niveau le plus élevé depuis 22 ans.

Outre l’inflation aux États-Unis, les investisseurs se pencheront ce jeudi sur la croissance britannique en août et la production industrielle au Royaume-Uni, également pour le même mois.

Vers 08h10 à la Bourse suisse, le SMI poursuivait sa tendance positive de cette semaine, s’établissant à 11’063,80 points, soit une augmentation de 0,20%, selon les calculs avant-Bourse de la banque Julius Bär. Les vingt valeurs constitutives de l’indice phare progressaient.

Logitech (+0,7%) occupait la première position, devant le poids lourd Roche (+0,4%) et son ancienne filiale Givaudan (+0,3%).

Daniel Borel, fondateur du fabricant vaudois de périphériques informatiques et actionnaire à hauteur de 1,5% du capital, demande à Wendy Becker, la présidente du conseil d’administration, de quitter ses fonctions avant le 31 mars 2024. “Une transition est nécessaire sans ego pour le prochain exercice au plus tard”, a déclaré mercredi M. Borel dans les colonnes du journal “Le Temps”.

Givaudan a accentué son repli sur neuf mois, le géant genevois des arômes et parfums voyant ses revenus poursuivre entre juillet et fin septembre l’érosion déjà constatée au cours des six premiers mois de l’année. Le phénomène s’est même accéléré, faisant passer la contraction sur les neuf premiers mois de l’année à 3,5% – contre 3,2% à mi-parcours – pour un chiffre d’affaires de 5,27 milliards de francs suisses.

Les deux autres plus grandes capitalisations du marché, Nestlé et Novartis (+0,2% toutes deux), se trouvaient en fin de classement, juste devant la lanterne rouge, la défensive Swisscom (+0,1%). En difficulté mercredi dans un contexte défavorable pour les valeurs du luxe suite à la publication des résultats de LVMH, leader mondial du secteur, Richemont (+0,2%) tentait de rebondir.

Hors SMI, le fabricant saint-gallois de soupapes à vide VAT Group (+0,7%) a connu un troisième trimestre difficile, enregistrant une forte baisse de ses commandes et de ses revenus. Le chiffre d’affaires a chuté de 31% en un an, à 305,5 millions de francs suisses. Les commandes ont quant à elles diminué de près de la moitié (-48%), à 312,2 millions.

Les autres valeurs du secteur des semi-conducteurs telles que Comet (+1,2%), Inficon (+0,7%) et U-Blox (+0,7%) étaient à la hausse.

En revanche, Bossard (-3,6%) plongeait. Le spécialiste des vis et autres dispositifs de fixation a continué de voir la demande baisser au troisième trimestre, alors que la dynamique s’affaiblissait en Europe et en Asie. Entre juillet et septembre, les ventes ont reculé de 14,3%, à 249,8 millions de francs suisses. Le consensus des analystes consultés par AWP visait quant à lui des ventes de 268,5 millions.

vj/fr
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