(New York) La Bourse de New York évoluait en légère baisse peu après l’ouverture jeudi, digérant sans mal l’annonce d’un rebond de l’inflation, les opérateurs restant convaincus que la hausse des prix va continuer à se modérer à moyen terme.
Vers 10 h 05 (heure de l’Est), le Dow Jones s’effritait de 0,29 %, l’indice NASDAQ abandonnait 0,15 % et l’indice élargi S&P 500 reculait de 0,20 %.
L’indice CPI des prix a montré un sursaut de l’inflation en décembre, à 0,3 % sur un mois, contre 0,1 % seulement en novembre. Le chiffre a surpris les économistes, qui tablaient sur 0,2 %.
Sur un an, les prix ont progressé de 3,4 %, soit plus que les 3,2 % attendus.
« Ces données vont conforter la Fed (banque centrale américaine) dans l’idée que la politique monétaire doit rester ferme pour quelque temps encore », a commenté, dans une note, Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics.
Le marché obligataire a accueilli cette publication avec flegme. Le rendement des emprunts d’État américains à 2 ans, le plus représentatif des attentes des opérateurs quant à la trajectoire de la politique américaine, ressortait ainsi à 4,34 %, contre 4,35 % la veille en clôture.
« Ces chiffres ne sont pas suffisants pour changer les anticipations d’une Fed qui commence à baisser ses taux au premier semestre ou pour effrayer les investisseurs », a réagi Dan North, d’Allianz Trade Americas.
Quant aux actions, elles ont aussi fait preuve de fermeté.
« La posture, c’est de continuer à avancer, quels que soient les obstacles », selon Sam Stovall, de CFRA. « Le marché veut décrocher de nouveaux records » pour les indices majeurs « et est convaincu que même si l’on va connaître quelques soubresauts côté inflation, la tendance restera à la décélération. »
Après l’autorisation, publiée mercredi après Bourse, de cotation d’un nouveau fonds de placement en bitcoins, appelé ETF, le marché des cryptomonnaies était en pleine effervescence.
Ce nouveau produit offre la possibilité à tous les investisseurs de s’exposer aux monnaies numériques tout en conservant leurs fonds en dollars et en pouvant s’en retirer à tout moment.
Il est considéré, de l’avis général, comme un tournant majeur pour l’adoption plus large des cryptomonnaies.
Parmi les 11 déclinaisons de cet ETF qui ont reçu le feu vert de l’autorité américaine des marchés financiers (SEC) figurent plusieurs géants de Wall Street tels BlackRock, Fidelity ou Franklin Templeton.
Ils ont commencé à coter dès jeudi à l’ouverture.
Initialement hésitant après l’annonce de mercredi, le bitcoin reprenait de l’élan et gagnait 6,44 %, à 48 037 dollars l’unité. Il est même brièvement monté jusqu’à 49 021 dollars, une première depuis plus de deux ans.
Les quelques acteurs cotés du secteur des cryptomonnaies connaissaient néanmoins des fortunes diverses, à l’instar de la plateforme d’échanges Coinbase (-2,54 %), du « mineur » Marathon Digital Holdings (+0,94 %) ou de Bitcoin Depot (+1,89 %), qui gère des distributeurs automatiques convertissant des dollars en bitcoins ou l’inverse.
Ailleurs à la cote, Chesapeake Energy Corporation (+4,76 %) avançait après l’annonce de sa fusion prochaine avec son concurrent Southwestern Energy (-0,53 %), qui va unir deux des dix plus gros producteurs de gaz naturel aux États-Unis.
Citigroup était sanctionné (-3,04 %) après avoir révélé que ses résultats du quatrième trimestre seraient lestés par 3,3 milliards de dollars de charges exceptionnelles et 1,3 milliard de provisions.
Ces charges sont liées notamment à la dépréciation du peso argentin ainsi qu’à une contribution exceptionnelle au fonds américain de garantie des dépôts.
Netflix grimpait (+2,29 %) après que la responsable de la publicité Amy Reinhard a indiqué au site du magazine spécialisé Variety que la plateforme comptait désormais plus de 23 millions d’abonnés à son offre avec réclames.
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