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La Bisbal d’Empordà récupère une Passion en catalan du XVIIIe siècle interdite par Franco

La Bisbal d’Empordà récupère une Passion en catalan du XVIIIe siècle interdite par Franco

Il 14 mars 1943 dans l’après-midi, La Passion devait être jouée au Bisbal d’Empordà. C’était la première fois que cela se faisait depuis avant l’explosion Guerre civile -bien que la tradition remonte à 18ème siècle– et la municipalité l’a complètement renversé. Pas plus une heure avant la premièreavec les billets vendus, les costumes et les décorations prêts, la Garde civile s’est présentée au Teatre Principal avec un télégramme du gouverneur civil l’interdire. Parmi les raisons : que c’était dans catalan et reposait sur la evangelis aprocrifs. Ce 2 avril, 80 ans plus tarddes acteurs des Pastorets et de l’Orchestre et Chœur Carreras Dagas s’en remettront vingt scènes rendre hommage à cette “représailles” en franquisme

Il est enregistré qu’il était représenté dans la municipalité depuis le 18ème siècle et qu’à partir de 1850, il commença à être joué au Teatre Principal, qui ça a brûlé dans les années 1960. La dernière fois que cela a été fait, c’était l’any 1932 et avec la guerre civile, la tradition a été interrompue. En 1942, un groupe de Bisbalans qui l’avaient fait dans les années 1930 étaient ravis de le reprendre. Ils n’avaient pas tout le texte, mais le théâtre les a gardés décoré

C’est alors que Maria Gispert, connue sous le nom de Marie de la presse. Dans le but de récupérer le texte, il fait passer un à un les acteurs vivants pour qu’ils lui dictent leur rôle afin qu’il puisse récrire et l’adapter, en partie, aux règles de Pompeu Fabra. Avec le travail à moitié fait, ils ont localisé un copie de 32 et il vient de le terminer.

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Ils avaient déjà tout : le armoire louée à Barcelone, les décorations et les billets vendus Ils avaient également obtenu le soutien du « Conseil local de l’éducation et des loisirs », mais le jour de la première, les illusions de ce groupe d’acteurs ont été coupées court. “A trois heures de l’après-midi, une heure avant la première, le Garde civile avec un télégramme de Luís Mazo Mendo, le gouverneur civil de Gérone, l’interdisant », explique le directeur des Pastorets, Jordi Bassa.

“C’était en catalan et le Secteur catholique de plus à la droite s’y sont opposés en prétendant qu’il était basé sur des évangiles aprocryphes et ils ont fini par convaincre le gouverneur », ajoute-t-il. « Ces gens ils ont été ruinés. Ils ont dû faire des travaux pour payer les robes et les dépenses engagées. De plus, ils ont menacé les gens en leur disant que s’ils osaient faire le travail, ils seraient expulsés d’Action Católica et qu’ils n’avaient aucune envie de le refaire. Et maintenant, au revoir.

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Un groupe de femmes qui ont participé à la Passion bisbale de 1932. Fonds des Archives Régionales du Baix Empordà – ACBE


Les partitions de Josep Canet

L’any 2009 Albert Morcillo, musicologue et ancien directeur du Chœur Carreras Dagas, il préparait sa thèse sur Joan Carreras et Dagas lorsqu’il consulta la collection Canet des Archives Comarcales du Baix Empordà dont il repéra le partitions originales des Pastorets et de la Passion du Bisbal par Josep Canet, le fondateur de La Principal de la Bisbal.

La découverte l’a choqué et il a dit à Bassa, qui est en charge les Bergers. “Avec la chorale nous avons récupéré une partie de la musique des Pastorets, mais le projet de La passion il y est resté », explique Morcillo.

Vingt scènes

La Pâques de ce 2023, cependant, cela fera 80 ans depuis ces événements et dans le but de rendre hommage à ces gens ripostés par le franquisme, il a été décidé de récupérer une partie de la Passion. “Sera minimaliste, nous ferons environ 20 scènes, celles qu’ils ont musique”, explique Bassa. Ils participeront 20 acteurs, 10 musiciens d’orchestre et 40 chanteurs. Le reste des scènes qui ne seront pas jouées seront expliquées. “Nous ne ferons pas la crucifixion, mais nous le feronsscène de tremblement de terre, avec des violons, par exemple », explique Bassa.

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“L’idée est de rendre un hommage, qui s’inscrit dans le banc de sons et dans les archives, cependant ne le fais pas tous les ans“, remarque Bassa. Ce sera le jour 2 avril à sept heures de l’après-midi au World Theatre, le successeur du principal qui a brûlé dans les années 70, et les billets seront au prix de 15€. Il y en aura aussi un petit dans le hall exposition de matériel photographique, d’affiches, de partitions, de textes et d’articles d’époque.

Quant à la musique, la Poignards Cor Racing, assistés de chanteurs d’autres chœurs et solistes, et dirigés par leur chef David Granat, interprétera les chansons chorales et solistes qui seront jouées par un orchestre de dix musiciens. Granato dit que de petits ajustements ont été faits et “adapté” aux musiciens qu’ils ont.

“Il s’agit un peu de récupérer celui-ci émotion que ces gens ont dû avoir quand ils ont décidé de le récupérer, après la guerre, et qu’ensuite on leur dise qu’ils ne pouvaient pas le faire », dit Granato. « C’est un double hommage à patrimoine du Bisbal“, dit Morcillo.

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