La Banque d’Espagne met en garde contre le danger des paiements différés sur les achats

La possibilité d’acheter quelque chose en un seul clic et de pouvoir aussi le payer plus tard, en plusieurs fois “confortables”, est une trop grande tentation pour de nombreux internautes. C’est ce qui se passe avec le ‘Buy Now, Pay Later’ (‘acheter maintenant, payer plus tard’, BNPL, pour son sigle en anglais), l’une des dernières manifestations de la révolution numérique des habitudes d’achat.

Il y a de plus en plus d’établissements commerciaux – qu’ils soient physiques ou sur le web – qui offrent ce service par le biais d’entités financières de toutes sortes. Le consommateur peut choisir, au moment de l’achat, s’il souhaite différer le paiement par le biais d’un crédit accordé presque automatiquement -sans évaluation de son profil financier-, et l’allongement des délais dans lesquels il doit restituer cet argent.

Ces prêts peuvent entraîner des intérêts et des frais d’entrée. Mais souvent non, ce qui sert de crochet pour attirer plus de clients. Cependant, la Banque d’Espagne (BdE) alerte sur la face plus ou moins cachée de ce mode d’achat et de paiement.

Les dangers de la BNPL

Par exemple, même si le crédit ne comprend pas d’intérêts, il faut garder à l’esprit que si l’argent n’est pas restitué dans les délais convenus ou si l’un des versements n’est pas payé, “l’entité pourrait facturer des intérêts de retard et des commissions pour non-paiement, ce qui augmenterait considérablement le coût du crédit reçu.

Les autres risques sur lesquels le superviseur bancaire met en garde sont :

– « Buy Now, Pay Later » peut provoquer « un faux sentiment immédiat d’épargne », qui se traduit souvent par « un risque réel de surendettement ». C’est ce qui se passe lorsque, par exemple, plusieurs achats sont financés par cette formule, augmentant « considérablement » les dépenses dans les mois à venir.

– Comme il n’est pas perçu comme un crédit – même s’il l’est – “le même niveau d’attention n’est pas accordé à l’information reçue” dans le processus de commercialisation et de contractualisation. Les « petits caractères » sont pour ainsi dire négligés. “De cette manière, des surprises peuvent survenir à l’avenir, comme par exemple la perception des commissions et des intérêts”, souligne la Banque d’Espagne dans son portail client bancaire.

Bref, la BNPL est “très tentante”, mais il y a un risque évident d’encourager l’achat compulsif. “Pour cette raison, le bon sens doit prévaloir dans les décisions d’achat pour éviter le surendettement et mettre en péril les finances personnelles à moyen ou long terme”, conseille le superviseur bancaire.