Au cœur de la cité des Aygalades, le 9 juin, la prévention rimait avec convivialité. Neuf stands d’information ont pris place sur le plateau de cette cité du 15e arrondissement, sous l’égide du Centre de santé de l’AP-HM. Associatifs, médecins et soignants étaient à pied d’œuvre pour sensibiliser une population souvent éloignée du système de santé. Les thèmes abordés incluaient la vaccination, les dépistages, la prévention des cancers et des maladies chroniques, l’alimentation, la vie affective et la santé sexuelle, ainsi que le soutien psychologique.
« Cette journée a du sens car elle participe à tisser le lien avec la population », a souligné Olivier Gauché, coordinateur du centre de santé établi depuis 2021. « Dans le 15e comme dans le reste des quartiers Nord, la densité médicale est très faible, ce qui entraîne une incidence plus importante des cancers et des maladies chroniques telles que l’asthme, les maladies respiratoires ou le diabète », observe-t-il. Cette grande journée inédite avait pour vocation de rendre toujours plus visible cette prolongation de l’hôpital dans les quartiers défavorisés.
L’initiative porte déjà ses fruits. Une quinzaine de dépistages VIH et de l’hépatite C ont été pratiqués dès le milieu de la matinée. « On a aussi programmé vingt consultations pour des bilans respiratoires », a déclaré Marion Gouitaa, pneumologue à l’hôpital Nord. Les quartiers Nord font face à une inégalité territoriale flagrante, à une désertification médicale, à la précarité, à l’insécurité alimentaire, à la barrière linguistique ou à la faible littératie en santé. Ces obstacles empêchent les populations les plus vulnérables d’accéder aux soins.
Dans les quartiers Nord, les indices de surmortalité sont supérieurs à la moyenne nationale, notamment pour l’asthme, le Sida, le diabète et le cancer du poumon. Face à ces difficultés, les habitants de ces quartiers font comme ils peuvent. Kris, habitante du Canet (14e) est venue accompagnée par le centre social de son quartier. Quand elle a besoin de consulter un médecin, la plupart du temps, elle se voit répondre qu’il ne peut plus prendre de nouveau patient. C’est pourquoi elle vient désormais aux Aygalades, car elle y trouve tout ce dont elle a besoin.
Grâce à l’aide d’Ahmed de l’association Arborescence, Kris a pu créer sur son téléphone son dossier médical partagé, un carnet de santé informatique qui conserve les informations de santé. Un service essentiel à l’heure du tout numérique, car de nombreuses personnes sont isolées et démunies face à ces problématiques. Cet exercice coordonné des démarches de santé dans les quartiers est l’avenir, a conclu Olivier Gauché.
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