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ITV National – Philippe Hinschberger (Niort) : “Je ne me serais pas replongé dans ce championnat si une autre équipe que les Chamois m’avait contacté”

ITV National – Philippe Hinschberger (Niort) : “Je ne me serais pas replongé dans ce championnat si une autre équipe que les Chamois m’avait contacté”

À 4 jours du début de saison en National avec la réception d’Avranches (vendredi, 19h30), l’entraîneur de Niort, Philippe Hinschberger, s’est livré pour We Sport sur ses ambitions dans les Deux-Sèvres, le mercato en cours mais aussi sur son après-carrière.

We Sport : Philippe, on t’avait quitté le 3 avril dernier sur un départ de l’Amiens SC, est-ce que tu peux nous expliquer les raisons qui t’ont amené à relever ce défi des Chamois Niortais pour la troisième fois de ta carrière ?

Philippe Hinschberger : Déjà pour revenir sur mon départ d’Amiens, j’ai senti le besoin et proposé à mes dirigeants de prendre du recul s’ils pensaient que c’était mieux comme ça, sachant que j’étais en fin de contrat au mois de juin donc ce n’était pas dramatique, ni pour moi ni pour eux. Le président Bernard Joannin a choisi cette solution et l’équipe a terminé difficilement sa saison comme on était en situation difficile quand je suis parti (trois victoires sur les dix derniers matchs).

Là-dessus, je suis rentré chez moi à l’Île de Ré pour prendre trois mois de vacances. J’avais vraiment ce besoin pressant de me rapprocher de ma famille, puis la proposition des Chamois Niortais est arrivée. D’abord pas forcément très précise, c’étaient des discussions avec Mikaël Hanouna (directeur général) sur différentes choses autour du club, ensuite il m’a demandé si ça pouvait m’intéresser de reprendre l’équipe parce qu’il voulait trouver quelqu’un d’autonome sportivement afin de lui laisser la liberté de faire autre chose. De fil en aiguille, il y a eu un alignement des planètes entre ma volonté de rester dans l’Ouest et peut-être ce dernier challenge.

As-tu hésité à relever ce challenge avec un avenir pour Niort qui s’annonçait incertain avec son passage devant la DNCG  ?

Je ne pense pas que je me serais replongé dans ce championnat si une autre équipe que les Chamois m’avait contacté. La DNCG ? Mikaël Hanouna m’avait dit qu’il n’y aurait pas de problème à 99%. Cela a été le cas car de ce que j’ai pu comprendre, il ne manquait que des écritures comptables qui nous ont obligés à un deuxième passage devant la DNCG. Globalement, le club n’est pas en péril financièrement contrairement à ce que certaines mauvaises langues peuvent penser. Je n’étais pas forcément inquiet de ce côté-là, mais il a fallu attendre quand même que ce soit validé.

Même avec un effectif chamboulé ?

Pour l’effectif, il restait 17 joueurs sous contrat quand je suis arrivé à Niort. On a recruté six nouveaux éléments, d’autres joueurs vont peut-être partir comme un peu pour tout le monde. Je ne connais aucun club qui a un effectif fixe au moment de la reprise, c’est de la science-fiction.

“Ma seule exigence que j’ai faite à Mikael Hanouna, c’est d’avoir à la fin du mercato, un groupe de 23 joueurs plus des jeunes du centre de formation”

Dernièrement, c’est Guy-Marcellin Kilama qui a quitté le club, peux-tu nous faire un point sur le mercato niortais ?

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En arrivant à Niort, je savais très bien qu’il y avait 4-5 joueurs susceptibles de partir avant la fin du mercato estival. Malgré la saison dernière (20e de Ligue 2, pire attaque et défense du championnat), il y a eu beaucoup de contacts autour de joueurs des Chamois parce que ce sont des joueurs de qualité. On est encore à la recherche d’un défenseur central pour encadrer nos jeunes joueurs et compenser les départs de Guy-Marcelin Kilama (Hatayspor) et Bryan Passi (Hapoël Tel-Aviv), mais on n’est absolument pas dans l’urgence. C’étaient des mouvements qui étaient dans les tuyaux. Il y a deux ou trois noms encore, où ça bouge pas mal donc on verra bien. Ma seule exigence que j’ai faite à Mikaël Hanouna, c’est d’avoir à la fin du mercato, un groupe de 23 joueurs plus des jeunes du centre de formation.

Hormis Paul Delecroix (34 ans), l’âge des autres recrues oscille entre 21 et 23 ans, ce manque d’expérience ne t’inquiète pas ?

Pour moi, ce n’est pas un souci. On a aussi Quentin Bernard qui a la trentaine (34 ans). Un défenseur central d’expérience va arriver, on pense déjà avoir trouvé le garçon. Et puis après, notre effectif est quand même composé de joueurs qui ont déjà derrière eux au moins deux ans de Ligue 2 dans les pattes. Je pense à Junior Olaitan qui a fini l’année dernière à Niort, titulaire en Ligue 2. On n’a pas vraiment besoin d’avoir un effectif composé de 7 à 8 éléments de plus de 30 ans pour avoir une certaine maturité. Il faut aussi accepter quand tu officies dans un club de te coller aux exigences et au fonctionnement du club.

Tu parles de Junior Olaitan, c’est un profil qui est susceptible de rester à Niort cette saison malgré des sollicitations ?

C’est un joueur qui est amené à être courtisé, mais pour l’instant, il est là. Il s’entraîne avec un bon état d’esprit. Ce que j’ai dit aux joueurs susceptibles de partir, c’est que moi je comprends très bien leur situation, mais après pour l’instant, vous êtes là donc vous vous entraînez. On sait que cela peut bouger sur trois joueurs, on estimera au cas par cas si on a besoin de recruter pour compenser ces départs. Tu as aussi des joueurs de Ligue 1-Ligue 2 qui ne jouent pas et qui pourraient pourquoi pas nous rejoindre en fin de mercato estival.

“Mon ambition, c’est de positionner Niort dans les six premières places maintenant est-ce qu’on y arrivera ? Ca, je ne sais pas”

C’est quoi l’ambition des Chamois Niortais à l’entame de cette saison en National ?

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Mikaël Hanouna a fixé l’objectif premier de stopper la chute. Un objectif que j’estime de sagesse parce que tout le monde peut proclamer vouloir monter en Ligue 2, mais à la fin seulement deux clubs réussiront. Quand tu descends, ça fait mal dans toutes les composantes du club. Quand on voit les exemples de Dijon ou encore de Nancy, on se dit qu’il faut faire très très attention.

De plus, avec l’extrême grande idée des présidents et de la Ligue de Football Professionnelle (LFP), on a réduit le nombre de clubs donc aujourd’hui tout le monde à peur avec les six descentes en National 2. Je veux bien qu’on veuille resserrer l’élite à 18 clubs, mais je veux juste qu’on m’explique l’utilité d’appliquer la même chose à la Ligue 2 et au National. Mon ambition, c’est de positionner Niort dans les six premières places maintenant est-ce qu’on y arrivera ? Ça, je ne sais pas.

Ta dernière expérience en National remonte à la saison 2008-2009, tu portes quel regard sur l’évolution de ce championnat ?

Avec l’évolution des conditions d’entraînement et des staffs techniques, fatalement le niveau augmente. En plus, il ne faut pas oublier qu’avec les 2 descentes en plus de Ligue 2, c’est 90 joueurs qui se retrouvent sur le carreau et qui doivent se relancer dans les divisions inférieures. Aujourd’hui, un club de National normalement constitué, il a des très bons staffs techniques et des ressources. Même si pour moi, le championnat devrait être financé autrement en prenant un petit peu plus aux clubs d’en haut ça ne serait pas beaucoup, mais il n’y a pas cette volonté en France. En tout cas, ce n’est plus un championnat de bourrins comme on en avait l’habitude, il y a 10-15 ans.

Tu as connu l’accession en Ligue 2 à trois reprises, c’est quoi la recette pour faire monter un club ?

Il faut un bon gardien et un attaquant qui marque des buts (rires). Si tu n’as pas ça, c’est difficile. Il faut être également solide sur le plan défensif et constant sur les résultats. Cette constance, elle passe par une dynamique de groupe avec un effectif qui n’est pas trop nombreux.

“Je ne suis pas impatient d’arrêter parce que j’aime mon métier”

En début d’entretien, tu as parlé de la possibilité que cette aventure à Niort soit ton dernier challenge, ça change ton management ?

Oui peut-être, je vais avoir 64 ans. À un moment donné, ça devient difficile de retrouver un banc de touche quand t’as aujourd’hui l’émergence de jeunes entraîneurs comme Régis Le Bris mais aussi Franck Haise. Maintenant, quand tu t’engages dans une aventure comme celle-là et que tu n’es pas à 100%, il faut vite arrêter parce que c’est quand même un métier où tu as un peu de bonheur mais surtout beaucoup de soucis.

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Tu t’es fixé une date précise pour mettre un terme à ta carrière ?

Je ne suis pas impatient d’arrêter parce que j’aime mon métier. Je crains même le moment où je n’aurai plus rien à faire de ma journée, même si je sais qu’avec les années qui passent, je me rends bien compte qu’à un moment donné, il faudra raccrocher. Je vais quand même passer d’une hyperactivité à une certaine forme d’oisiveté donc il faudra quand même s’occuper, tout en sachant que j’ai envie de profiter de ma famille.

L’après-carrière pour Philippe Hinschberger, ce sera quoi ?

Avoir un autre rôle dans le football, de toute façon, je ne sais rien faire d’autre (rires). Ça sera peut-être un peu de télé ou même du consulting pour les clubs. Si des gens ont besoin de mes lumières, peut-être qu’il y aura quelque chose à faire. En tout cas, je ne me vois pas cesser toute activité footballistique. Ma seule exigence, ce n’est plus de passer toutes mes journées sur le terrain donc ce sera plutôt une activité à mi-temps. Franchement, je n’ai rien de précis en tête, il y a encore un mois, je ne savais pas ce que j’allais faire. La vie est faite d’opportunités donc on verra.

Pour conclure cette interview, as-tu un regret dans ta carrière, le fait de ne pas avoir joué ou entraîné à l’étranger par exemple ?

Alors en tant que joueur non, j’étais plutôt un Messin au FC Metz. C’était ma ville, mes amis et il ne faut pas oublier que je suis arrivé dans le foot un peu par hasard. J’avais deux qualités dans le football qui m’ont permis de jouer en D1, j’étais rapide et adroit devant le but. Le seul regret que j’ai à la limite en tant que technicien, c’est de ne pas avoir eu ma chance plus tôt dans l’élite parce que quand tu es entraîneur, t’as envie d’évoluer au plus haut niveau.

Je pense que je n’étais pas plus bête qu’un autre mais on vit dans des cases. Moi, je suis estampillé entraîneur de Ligue 2 avec le plus grand nombre de matchs dans cette division. J’ai pu quand même montrer que quand on me donnait un club supérieur en Ligue 2, j’étais capable comme c’était le cas avec le FC Metz de ramener le club dans l’élite et de le maintenir. C’était même la première fois depuis 13 ans que le club se maintenait en L1. Après, je n’ai peut-être pas fait les choses qu’il faillait pour être au plus haut niveau.






2023-08-07 17:00:00
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