Nouvelles Du Monde

Guy Levy-Rueff, directeur des prévisions macroéconomiques de la Banque de France, dresse l’état de l’économie française jusqu’en 2024

Guy Levy-Rueff, directeur des prévisions macroéconomiques de la Banque de France, dresse l’état de l’économie française jusqu’en 2024

La Banque de France de Chartres a organisé, lundi 3 octobre, une conférence-débat autour de la Lettre du gouverneur de la Banque de France au Président de la République, dans les locaux du pôle administratif de Chartres. La soirée a été animée par un des gros cadres du gouverneur François Villeroy de Galhau, Guy Levy-Rueff. Directeur de la conjoncture et des prévisions macroéconomiques de la Banque de France, le spécialiste avait à ses côtés Gilles Bonal, directeur départemental de la Banque de France, et Pierre-Michel Fremann, responsable du pôle Étude régional Centre-Val de Loire.

Trois phases distinctes traversées par la France

La soirée, qui s’est déroulée en présence d’une bonne centaine d’invités et acteurs économiques du territoire, avait pour thème “L’inflation, première préoccupation des Français et au cœur de la mission de stabilité des prix de la Banque de France”.

Pour s’attaquer à cet épineux sujet, le responsable national de la Banque de France a projeté, aux participants, les prévisions macroéconomiques pour la France entre 2022 et 2024 : « L’économie française traverserait d’ici à 2024 trois phases bien distinctes : Actuellement, une meilleure résilience que prévu au cours de la plus grande partie de 2022 (dont une variation estimée à +0,3 % au troisième trimestre suite à l’Enquête mensuelle de conjoncture de début septembre). En 2023, la projection est entourée d’incertitudes très larges liées à l’évolution de la guerre russe en Ukraine et ses répercussions sur les approvisionnements et les prix de l’énergie. C’est pourquoi nous présentons des fourchettes de prévisions de croissance et d’inflation. Ces fourchettes ont été établies autour d’un scénario de référence avec une croissance du PIB de 0,5 % et un taux d’inflation de 4,7 %. Enfin, nous prévoyons une reprise de l’expansion économique en 2024. À travers ces trois années, l’économie française montrerait une résilience de l’emploi, du pouvoir d’achat des ménages et du taux de marge des entreprises : au-delà des variations de court terme, chacune de ces trois variables serait en 2024 meilleure que dans la situation pré-Covid ».

Lire aussi  Tirage au sort de la poule de la Heineken Champions Cup : La Rochelle, tenante du titre, affrontera le quadruple vainqueur du Leinster lors du match revanche de la finale de l'an dernier

Les aléas de l’énergie

Face à une conjoncture de plus en plus instable, marquée par une forte hausse de l’inflation, l’explosion des prix des énergies et la peur de la récession, les cadres de la Banque de France se veulent, raisonnablement, rassurants. Concernant la hausse des taux d’intérêt, la situation n’est pas préoccupante, constatent les financiers, si l’on rappelle que la période des emprunts à taux négatifs ou durablement bas ne pouvait pas durer indéfiniment.

En revanche, Guy Levy-Rueff et Pierre-Michel Fremann remarquent bien que les prix de l’énergie enregistrent des hausses exceptionnelles : « Choc et incertitudes non seulement sur les prix de marchés, mais sur les quantités d’énergie et les répercussions sur les ménages et les entreprises, qui seront aussi fonction des possibilités de substitution ou d’économies d’énergie mais également des mesures européennes et nationales qui seront prises, à l’image du bouclier tarifaire. »

Les cadres de la Banque de France estiment que le choc de la guerre en Ukraine sera différent de celui du Covid-19 sur l’économie nationale. « L’effet sur le PIB sera moins brutal et ne justifie pas un nouveau “quoi qu’il en coûte”. Les marges des marges seraient affectées en 2022-2023 avant de retrouver un niveau proche de celui du pré-Covid en 2024. Quant aux ménages, leur pouvoir d’achat, affecté en 2022, se redresserait d’ici à 2024. Il faut aider les personnes, et notamment les plus touchées, plutôt que la consommation d’énergie. Enfin, le coût des premières mesures gouvernementales est déjà proche de 50 milliards d’euros en 2022. Il faut viser des mesures ciblées et temporaires ».

Lire aussi  La 5 e édition du Pélé VTT se prépare

L’inflation se stabilise dans l’industrie

L’inflation paraît se stabiliser, malgré le choc pétrolier actuel : « Après une progression continue et très forte entre début 2021 et mars 2022, la croissance des prix à la production semble plutôt se stabiliser, certes à un rythme très élevé depuis avril. Attention, leur niveau continue d’augmenter, mais le rythme de progression n’augmente que peu sur quelques mois et pourrait se normaliser graduellement. En revanche, la croissance des prix de production dans l’alimentation continue, elle, de progresser nettement. Les prix de l’énergie constituent évidemment un aléa majeur ».

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT