Tout l’été, les Restos du Cœur continuent d’aider les plus démunis. Si leur activité est moins intense qu’en hiver, le nombre de familles dans le besoin augmente.
“On compte sur vous”. La phrase de Coluche qui sert de slogan au Restos du Cœur s’applique aussi l’été. À l’antenne des Restos de Montauban, rue de Copenhague, Monique, bénévole fait un constat : “on voit moins de monde que l’hiver mais l’été, les demandeurs sont dans une plus grande précarité et certaines personnes éligibles ne viennent pas, c’est dire.” Les Restos du Cœurs de Montauban est l’une des associations avec le plus de bénévoles du département. Il y en a 450 à 500 en fonction des années mais avec l’été et les départs en vacances, le nombre de bénévoles diminue. “Ce sont avant tout retraités et étudiants mais avec les vacances universitaires et les départs en vacances, le nombre de bénévoles baisse de 20 %, surtout dans les postes à responsabilité, il nous manque par exemple un trésorier”, énonce Jean-Loïc Ray, le président des Restos du Cœur de Tarn-et-Garonne.
Un barème différent l’été
Une baisse du nombre de bénévoles qui se combine avec une baisse de dons par rapport aux mois les plus froids de l’année. “En été, l’essentiel des dons provient des grandes surfaces. En hiver, des bénévoles demandes aux clients de ces magasins de donner quelque chose, mais très peu de gens le font l’été”, poursuit Jean-Loïc. Cette baisse des dons, qu’ils soient financiers, alimentaires ou non alimentaires comme des vêtements, à conduit les Restos du Cœur a créé deux barèmes pour permettre aux bénéficiaires les plus nécessiteux. “Ces deux barèmes sont la triste réalité que nous n’avons pas assez de ressources”, explique le président. En été, le seuil pour bénéficier de l’aide alimentaire diminue donc, provoquant de fait une baisse des personnes aidées par l’association. Les personnes se présentant pour avoir quelques denrées à se mettre sous la dent sont donc les plus précaires. Le revenu moyen des bénéficiaires est de 600 € par mois, la moitié du seuil de pauvreté.
Une aide diversifiée
Dans le Tarn-et-Garonne, les Restos du Cœur proposent aussi des logements temporaires pour la réinsertion. Là aussi, par rapport au mois d’hiver, la demande y est moins forte l’été. “On a quatorze logements sur le département, tous sont occupés mais la liste est déjà longue. L’hiver dernier, il y avait deux fois plus de demandes,” explique Jean-Loïc Ray. De manière globale, d’un été sur l’autre mais encore plus depuis le milieu de l’hiver dernier, on voit de plus en plus de personnes qui viennent demander l’aide des Restos du Cœur. “Que ce soit des familles ukrainiennes, des familles touchées par la hausse des prix ou des retraités aux petites pensions, le nombre global de nos bénéficiaires a augmenté”, termine Jean-Loïc. Si l’association ne peut pas comptabiliser exactement le nombre de personnes aidées, elle estime une augmentation de 70 % du nombre de bénéficiaires depuis le début de l’année. L’hiver prochain s’annonce rude pour l’association.
