Didar Singh Bains, “Peach King” qui a construit la communauté sikhe du nord de la Californie, est décédé

En 1980, Didar Singh Bains a présenté un plan pour ce qu’il espérait être un défilé sikh annuel dans sa ville natale de Yuba City, en Californie.

Mais ses pairs, dans une ville de 19 000 habitants à environ 40 miles au nord de Sacramento, ont repoussé, craignant la violence et les troubles.

“Certains pensaient qu’il était fou”, se souvient Karm Bains, fils de Didar Bain et superviseur du comté de Sutter, dans une interview de 2018 avec NBC News. “Les gens vont jeter des pierres.”

Mais Didar Bains pensait différemment.

“Il a dit qu’il était important pour nous de dire aux gens qui nous sommes”, a déclaré Karm Bains. “Nous sommes des compatriotes américains, des citoyens respectueux des lois, et nous voulons tout ce que vous voulez pour vos enfants.”

La célébration annuelle du premier week-end de novembre attire désormais quelque 100 000 sikhs et d’autres personnes de tout le pays.

Fermier autrefois considéré comme le “roi de la pêche” et l’un des plus éminents dirigeants sikhs américains, Didar Bains est décédé le 13 septembre à Yuba City. Il avait 84 ans.

Né dans un petit village agricole de la région du Pendjab en Inde en 1938, Bains est venu aux États-Unis en 1958 avec 8 dollars à son nom, à la suite de son père parti pour l’Amérique quand Didar avait 10 ans, selon un hommage écrit par sa fille, Diljit Bains, dans les archives numériques pionnières du Punjabis de l’UC Davis.

De la vallée impériale à la ville de Yuba, Didar Bains a gravi les échelons de l’État. Il s’est finalement installé dans le comté de Sutter, dont la topographie et les rivières lui rappellent le Pendjab (le Pendjab se traduit par “Terre des cinq eaux”), a déclaré Karm Bains.

En 1962, tout en envoyant de l’argent à sa famille en Inde, Bains a également économisé suffisamment pour acheter une parcelle de 10 acres dans le sud de la ville. Il s’est rapidement penché sur la culture des pêches.

Les pêches peuvent être notoirement difficiles à cultiver, a déclaré Bains. Seulement deux jours de gel en avril ont anéanti la moitié de la récolte cette année, a-t-il déclaré.

La taille, l’éclaircissage et la récolte des pêches doivent être effectués dans un délai très court, a déclaré Karm Bains. La récolte doit être effectuée dans une fenêtre aussi courte que trois jours.

Mais Didar Bains avait le don de trouver la bonne terre. Combiné avec son éthique de travail et ses compétences en leadership, sa ferme a grandi pour compter des centaines de travailleurs. En 1978, il était devenu le plus grand producteur de pêches indépendant de Californie, et peut-être du monde, ce qui lui a valu le surnom de “Peach King”.

Bains a également agrandi et diversifié sa ferme, cultivant des canneberges, des framboises et d’autres cultures dans 13 comtés de Californie, ainsi qu’à Washington, en Floride, en Colombie-Britannique et en Inde. Sa ferme était le deuxième plus grand producteur de canneberges pour Ocean Spray, a écrit Diljit Bains.

Kash Gill, le neveu de Didar Bains qui est devenu le premier maire sikh de la ville en 2009, se souvient que son oncle a sauté dans un tracteur à 4h30 du matin et est resté dans les vergers jusqu’à 8h30 du soir.

“Il a dit:” C’est une façon pour moi de voir chacun de mes arbres “”, a déclaré Gill. “Il conduirait le tracteur, afin qu’il puisse lui-même voir de visu quel type de récolte il a.”

Au fur et à mesure que l’entreprise de Bains grandissait, il a également assumé le rôle de leader communautaire. Il a toujours mis l’accent sur trois principes du sikhisme : vivre une vie honnête, remercier Dieu et partager avec ceux qui en ont besoin.

Ses fermes employaient des centaines de travailleurs, dont beaucoup d’immigrants sikhs obtenant leur premier emploi aux États-Unis. Beaucoup de ces travailleurs avaient fui l’Inde après 1984, lorsque des milliers de sikhs ont été massacrés en trois jours de violence après l’assassinat du Premier ministre indien Indira Gandhi, qui a été tué par deux gardes du corps sikhs.

Enfant, Gill passait les nuits et les week-ends chez son oncle. Au milieu de la nuit, se souvient Gill, Bains recevait des appels d’immigrants sikhs qui avaient été détenus après être entrés illégalement dans le pays et avaient un appel téléphonique gratuit à passer.

“Quand ils sont arrivés en Amérique”, a déclaré Gill, “il n’y avait que deux choses qu’ils avaient besoin de savoir : Didar Bains et Yuba City.”

Bains a également aidé des centaines de membres de sa propre famille, leur donnant un logement, des emplois et même des terres.

Il est devenu le plus jeune président du temple Stockton Gurdwara Sikh en 1965h. Il a collecté des fonds pour construire un temple sikh à Yuba City dans les années 1960 et a fondé l’Organisation mondiale des sikhs en 1984 pour défendre la communauté. Il a fait don de millions pour aider à construire des temples sikhs dans le monde entier, et des milliers d’autres pour aider un policier du Wisconsin à se remettre d’une fusillade de masse dans un temple sikh en 2012.

Lorsque les sikhs américains ont été ciblés à plusieurs reprises après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 par des personnes qui les considéraient comme musulmans, Bains et d’autres dirigeants sikhs ont organisé une rencontre avec le président George W. Bush.

Quand Gill a perdu sa candidature au conseil municipal en 2004 par une petite marge, Bains lui a dit : “Essayez encore.” Gill a finalement remporté un siège au conseil en 2006 et est devenu maire trois ans plus tard.

“Je pouvais juste voir une grande lueur”, se souvient Gill en regardant Bains lors de la cérémonie d’assermentation de Gill en tant que maire.

En 2014, le gouverneur Jerry Brown a honoré Bains au temple sikh de Sacramento.

“Didar est plus jeune que moi”, a déclaré Brown à la foule, selon le Sacramento Bee. “La raison pour laquelle j’ai l’air plus jeune, c’est parce que je ne travaille pas aussi dur que lui.”

À Yuba City, l’héritage de Bains est partout, même dans les magasins Walmart et Home Depot qu’il a contribué à apporter à la ville. Il a également aidé la ville à se développer, en particulier dans ses extrémités ouest et nord, a déclaré Dave Shaw, l’actuel maire de la ville. Des dizaines de milliers de sikhs américains vivent désormais dans la ville et le comté environnant.

La ville plus tôt cette année a célébré le gpercement d’un parc nommé d’après Didar Bains – dont le prénom se traduit par « visionnaire » en punjabi.

“Il avait une vision et un état d’esprit de l’endroit où il voulait que les gens soient”, a déclaré Karm Bains. “J’espère que ce n’est pas la fin d’une époque. J’espère que ce n’est qu’un passage de flambeau pour la prochaine génération à venir.

Didar Bains laisse dans le deuil son épouse depuis 58 ans, Santi Bains; fils Ajit et Karm; fille Diljit; les frères Dilbag et Jaswant Bains ; et les sœurs Gurmeet Gill, Resham Nagra et Surinder Dale.