Des femmes accouchent et se font enlever les ovaires en même temps : une double opération innovation

C’est une première : quatre femmes qui ont accouché par césarienne à Londres, au Royaume-Uni, ont choisi de subir en même temps une ablation des ovaires. Une opération deux-en-un qui n’est toutefois pas à prendre à la légère.

Claire avait 41 ans lorsqu’elle a donné naissance à son deuxième enfant, rapporte la BBC. Au moment d’accoucher, en 2019, elle a choisi de subir une chirurgie supplémentaire et de se faire retirer les trompes de Fallope et les ovaires. Comme le rapporte la chaîne britannique, elle était éveillée, mais sous anesthésie péridurale et n’a donc rien senti. Après que son fils soit né, elle a pu avoir un contact avec lui, avant que ne commence la procédure suivante. “J’ai pu lui faire un câlin, puis je l’ai confié à mon mari et ils ont commencé la deuxième partie” raconte cette mère de famille qui ne souhaitait plus avoir d’enfant et en même temps prévenir le risque génétique de cancer qui préexistait dans sa famille.

Perte de sang

Selon les auteurs de l’étude qui rapporte ces quatre cas de chirurgie, publiée dans la revue Obstétrique et de gynécologie procéder ainsi permet à des patientes qui avaient déjà prévu de se faire ligaturer les trompes et les ovaires de ne pas être angoissée à l’arrivée de cette procédure, qui normalement est réalisée de manière tout à fait à part. Cependant, en raison du grossissement des vaisseaux sanguins pendant la grossesse, les médecins doivent faire très attention aux saignements abondants qui pourraient survenir. “Nous les ligaturons ou les cautérisons très soigneusement” explique à la BBC le professeur Adam Rosenthal, qui a réalisé la procédure à l’University College London Hospital.

Cette double opération est réservée aux cas particuliers : Claire possède un gène appelé BRCA2 ce qui veut dire qu’elle est aussi à risque de développer un cancer du sein, ce pour quoi elle a déjà pratiqué une double mastectomie (ablation des seins). Elle a dû tout de même y réfléchir, car enlever les ovaires provoque une ménopause avancée. Mais elle ne regrette pas de prévenir ses risques de développer une pathologie grave, car l’opération s’est bien déroulée, et elle s’est rétablie rapidement.

Sur 100 femmes porteuses d’une variante du gène BRCA2, 11 à 25 auront un cancer de l’ovaire avant l’âge de 80 ans, contre 2 dans la population générale.

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