Des épidémies alarmantes de rougeole augmentent en Europe et en Asie centrale

Petite fille atteinte de rougeole.

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Après avoir fortement augmenté à la fin de l’année dernière, les épidémies de rougeole en Europe et en Asie centrale se sont intensifiées au premier trimestre 2024, avec des taux d’incidence jusqu’à des centaines de fois supérieurs à ceux des États-Unis.

Alors qu’aux États-Unis, l’accent est mis sur l’augmentation du nombre de cas de rougeole au niveau national, c’est en Europe et en Asie centrale que la situation atteint un niveau de crise. Aux États-Unis jusqu’à présent (au 11 avril) 121 cas ont été détectés, selon les données recueillies par les Centers for Disease Control and Prevention. À l’échelle nationale, les cas de rougeole représentent déjà près du double du total de l’année dernière.

Mais la situation aux États-Unis n’est rien en comparaison de ce que connaissent actuellement certaines parties de l’Europe et de l’Asie centrale.

L’Angleterre et le Pays de Galles, par exemple, ont signalé jusqu’à présent environ 4 200 cas de rougeole en 2024, ce qui représente 35 fois le nombre de cas aux États-Unis, avec une population plus de cinq fois inférieure. Cela se traduit par un taux d’incidence de la rougeole près de 200 fois plus élevé qu’aux États-Unis.

En janvier, l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni a déclaré un « incident national » en réponse à l’augmentation du nombre de cas, signalant le risque croissant pour la santé publique. Ce qui est particulièrement troublant, c’est l’augmentation concomitante des exemptions pour les vaccins infantiles, qui a entraîné une baisse du taux de vaccination.

Selon le National Health Service England, le taux de vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole dans l’un des points chauds des épidémies de rougeole, la région de Birmingham, était d’environ 83 % en décembre 2022. Il a peut-être diminué depuis. Pour protéger de manière optimale la population, un taux d’au moins 95 % est essentiel. Et pour illustrer la gravité de la situation, selon UKSHA, seulement environ 50% des enfants ont eu leur série complète de ROR dans certaines parties de l’Est de Londres.

La rougeole ne touche pas seulement les enfants. Les adultes peuvent être gravement touchés par la maladie. En février de cette année, un Irlandais d’une quarantaine d’années est décédé de la rougeole dans un hôpital de Dublin, selon rapports en irlandais médias. Il a probablement contracté le virus lors d’un voyage en janvier à Birmingham au Royaume-Uni.

Alors que l’épidémie de rougeole s’étend à travers l’Angleterre, en particulier dans les régions de Londres et de Birmingham, le NHS a lancé une série de « campagnes de rattrapage » l’hiver dernier, avec des cliniques éphémères dans les écoles, des messages de santé publique diffusés dans tout le pays et des lettres. être envoyé par courrier à des millions de parents et tuteurs dans l’espoir d’augmenter les taux de vaccination.

En Europe de l’Est, une vaste épidémie sévit en Roumanie depuis la mi-février 2023 et le 5 décembre 2023, le ministère de la Santé a déclaré une épidémie nationale de rougeole. À cette époque, la Roumanie avait inscrit 1 755 cas. La crise s’est accélérée au cours du premier trimestre 2024. La Russie a également été durement touchée par la rougeole, avec plus de 9 300 cas. signalé au 12 avril 2024.

En outre, les cas montent en flèche en Asie centrale. Une épidémie massive de rougeole à l’échelle nationale a atteint 7 864 cas au Kirghizistan au 8 avril, soit le double du nombre signalé en décembre dernier. Ce petit pays compte sept millions d’habitants.

Et comme le ministère de la Santé du Kirghizistan noté, bien que la rougeole soit une infection évitable par la vaccination, il existe de nombreux « refus » du vaccin dans le pays. En conséquence, les responsables de la santé publique exhortent les citoyens à ne pas refuser la vaccination, rappelant aux gens les graves complications de la rougeole, notamment l’encéphalite ou l’œdème cérébral.

La rougeole provoque une maladie pseudo-grippale initiale avec des symptômes comprenant une forte fièvre de plus de 103 degrés Fahrenheit (39,4 degrés Celsius), une congestion abondante, des yeux rouges et une éruption cutanée qui se propage sur tout le corps. Les patients développent des otites, de graves troubles gastro-intestinaux, une pneumonie et un gonflement du cerveau. De plus, le virus peut altérer la mémoire immunitaire, anéantissant anticorps préexistants.

Peter Hotez, chercheur et professeur de pédiatrie, de virologie moléculaire et de microbiologie au Baylor College of Medicine, prévient de la gravité d’une infection rougeoleuse qui entraîne dans 20 % des cas une hospitalisation.

Des experts en santé publique aux États-Unis ont été tirer la sonnette d’alarme sur la possibilité que la diminution de l’immunité collective conduise à des épidémies d’une ampleur similaire à celles d’Europe et d’Asie centrale.

La réduction de l’immunité collective est attribuée à une baisse progressive des taux de vaccination, alors qu’un nombre croissant de parents renoncent à vacciner leurs enfants, invoquant des raisons religieuses ou philosophiques. Au cours de l’année scolaire 2022-2023, les exemptions de vaccins non médicaux pour les enfants de maternelle ont augmenté dans 41 États, D’après le CDC.

Le lancement des vaccins contre le Covid-19 – et la grande quantité de désinformation à leur sujet – semble avoir suscité des inquiétudes encore plus injustifiées concernant le ROR et d’autres vaccinations infantiles.

Il n’y a pas si longtemps, dans les années 1960, la rougeole était la principale cause de mortalité chez les jeunes enfants dans le monde. Les campagnes de vaccination ont considérablement réduit la mortalité. Basé sur estimations publiées dans la revue La Lancettele nombre mondial de décès dus à la rougeole en 2020 était de 60 700, soit une diminution de 94 % par rapport aux 1 072 800 décès de 2000 et une baisse de 98 % par rapport aux 2 600 000 décès de 1980.

Cependant, dans les zones où les taux de vaccination sont faibles, la rougeole est restée une menace majeure pour la santé des enfants en 2020. Prenons l’exemple de l’épidémie de 2019-2020 en République démocratique du Congo, qui a coûté la vie à plus de 7 000 enfants.

La Lancette signalé qu’en RDC en 2019, 6 045 décès dus à la rougeole sont survenus, principalement chez les enfants de moins de cinq ans. Les chercheurs ont attribué le taux de mortalité élevé au faible accès aux soins de santé et au risque élevé de malnutrition aiguë due à la maladie. Des complications mortelles pour des milliers d’enfants s’ensuivirent. En outre, des données récentes suggèrent qu’au-delà de la suppression immunitaire, la rougeole réinitialise le système immunitaire, exposant à nouveau les enfants à diverses infections contre lesquelles ils étaient auparavant protégés.

Plus de 1 000 décès supplémentaires se sont produits en 2020 et, le 24 août 2020, l’épidémie s’est déclarée. déclaré terminé le décompte final étant de 380 766 cas et 7 018 décès.

Alors que l’épidémie en RDC a pris fin il y a quatre ans, le nombre de décès dus à la rougeole dans le monde dépasse doublé de 2020 à 2022, atteignant plus de 136 000, ce qui indique la prévalence généralisée de la maladie.

Il est important de se rappeler que ce qui se passe à l’étranger peut également se produire aux États-Unis. Même dans un pays riche et industrialisé, lorsque des groupes de personnes non vaccinées sont exposées au virus de la rougeole, les conséquences peuvent être graves. Il y a plus de trois décennies, un grande épidémie de rougeole impliquant pour la plupart des enfants d’âge préscolaire non vaccinés, s’est produit dans la région de Philadelphie. Entre novembre 1990 et mars 1991, 486 cas et six décès associés à la rougeole ont été enregistrés parmi les membres de deux groupes religieux de Philadelphie qui avaient demandé une exemption de vaccination pour des raisons religieuses.

Plus les parents s’abstiennent de faire vacciner leurs enfants, plus grandes sont les chances que des maladies infectieuses telles que la rougeole fassent leur retour, comme nous le constatons aujourd’hui. Les épidémies en Europe et en Asie centrale, avec des taux d’incidence jusqu’à des centaines de fois supérieurs à ceux des États-Unis, nous rappellent brutalement qu’avec l’hésitation à la vaccination des enfants – ou simplement un refus catégorique – en augmentation aux États-Unis, le problème pourrait s’aggraver ici. .

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Je suis un analyste indépendant des soins de santé avec plus de 25 ans d’expérience dans l’analyse, la publication et la présentation/éducation sur les politiques de santé et les produits pharmaceutiques.

J’ai 114 publications dans des revues à comité de lecture, en plus de plus de 450 articles dans des périodiques et des journaux. J’ai également présenté mes travaux lors de nombreuses conférences.

Actuellement et depuis 7 ans, je travaille en freelance sur une variété de projets d’écriture, de recherche et d’enseignement.

De 1999 à 2017, j’ai été professeur associé de recherche au Tufts Center for the Study of Drug Development. Avant ma nomination à Tufts, j’étais chercheur postdoctoral à l’Université de Pennsylvanie et j’ai obtenu mon doctorat en économie à l’Université d’Amsterdam. Avant de poursuivre mon doctorat, j’étais consultant en gestion chez Accenture à La Haye, aux Pays-Bas.

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2024-04-14 16:13:47
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