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Des années d’attente pour l’immigration de son mari : je me sens trahie par mon Québec que j’aime tant

Des années d’attente pour l’immigration de son mari : je me sens trahie par mon Québec que j’aime tant

Une femme québécoise attend depuis plus d’un an l’arrivée de son mari au Canada grâce à un programme de parrainage et envisage maintenant de quitter le Québec après avoir décidé d’avorter plutôt que d’élever leur enfant seule pendant que les délais de traitement de leur dossier s’allongent constamment.

Laurianne Lachapelle explique dans une interview avec TVA Nouvelles qu’après s’être mariée en janvier 2022 avec un Guatémaltèque, elle a soumis une demande en août de la même année dans le cadre du programme de parrainage d’un époux ou conjoint de fait vivant à l’étranger.

Le délai, initialement estimé à 13 mois, a été prolongé d’un an pour atteindre au moins 24 mois.

Selon des données publiées par le Journal de Montréal en juillet, près de 37 000 dossiers de parrainage déjà approuvés par le Québec sont en attente de traitement, alors que l’objectif d’admission est d’environ 10 600 par an.

« Nous sommes déchirés », déclare-t-elle. « Ce n’est pas juste une question de chiffres, il y a des êtres humains derrière et c’est déchirant. Nous ne pouvons pas vivre ensemble ces moments de la vie. Il y a des mères qui ne peuvent pas vivre l’enfance de leurs enfants et je trouve cela inacceptable. »

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Récemment tombée enceinte et confrontée aux longs délais annoncés, Mme Lachapelle a pris la difficile décision d’avorter, ne voulant pas élever son enfant seule.

« Ce n’était pas mon choix parce que si mon mari avait eu l’opportunité de venir au Québec, notre famille aurait commencé maintenant », dit-elle. « Je ne pouvais pas imaginer vivre ma grossesse seule. C’est quelque chose que nous voulons vivre ensemble. J’y pense encore tous les jours et cela me peine. C’était deux choix horribles que j’avais. »

Interrogée sur les délais d’immigration lors de la période de questions du 20 septembre par le député de Saint-Henri-Sainte-Anne, Guillaume Cliche-Rivard, la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, répond qu’une commission parlementaire est en cours concernant notamment cette question.

« Du 1er janvier 2020 au 30 juin 2023, le regroupement familial a représenté plus de 24 % des personnes immigrantes admises au Québec. Au 30 juin 2023, dans la catégorie du regroupement familial, le nombre d’admissions a été de 6 853 personnes, soit 66 % de la fourchette planifiée », explique-t-elle.

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« Je ne commenterai pas de cas particuliers », ajoute-t-elle. « Au gouvernement, nous examinons également l’ensemble des problématiques et des situations, c’est pourquoi les chiffres sont importants. »

La réponse de la ministre a choqué Mme Lachapelle.

« J’ai trouvé que cela manquait d’humanité », partage-t-elle. « Pour moi, je suis une femme de chiffres. Je pense simplement que les chiffres du gouvernement sont médiocres. Sur 6 500 demandes acceptées, seulement 15 % de toutes les demandes au Québec ont obtenu la résidence permanente. »

« Le reste, ce sont des familles déchirées », poursuit-elle. « Ce sont 85 % d’êtres humains et 85 % d’échecs. »

Si rien ne change, Laurianne Lachapelle envisage de quitter le Québec et pourrait éventuellement déménager en Ontario.

« Je veux tellement rester au Québec », affirme-t-elle. « Je veux tellement vivre ma vie au Québec, je veux tellement y vivre de tout mon cœur. Si les choses ne changent pas, je devrai vivre un déchirement et je le ferai parce que ma famille est la chose la plus importante pour moi. »

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En juillet, le bureau de la ministre a déclaré au Journal de Montréal qu’elle travaillait « en étroite collaboration » avec le gouvernement fédéral pour trouver des solutions permettant de réduire ces délais rapidement.

Le bureau de la ministre n’a pas répondu à nos questions sur l’avancement de ces discussions et l’état de la situation concernant les délais.

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