Dans le Piémont 63 points, cette fois 28 (1/6 de trois), quelqu’un en fait père mort. Puisque les mathématiques ne sont pas une opinion, la différence est (aussi) ici. Aussi mais pas seulement, car alors les motifs de discussion de cette défaite sont multiples.
Tout d’abord les débuts des deux nouveaux joueurs : Ellis, peut-être encore un peu timide, est celui qui sait pourtant bien bouger et a de la prestance, sur Invernizzi disons que les vrais débuts seront samedi. Tout n’a pas mal tourné, bien sûr. Faggian est désormais un sapeur qui conquiert de plus en plus d’espace, Sorokas arrache le titre de leader à Banks et la volonté du groupe de ne jamais baisser les bras est une prérogative précieuse qui lui sera utile à l’avenir. En attendant l’insertion du couple nouvellement arrivé pour produire des fruits un peu plus juteux.
Au début c’est un festival de trois points, presque tous cadrés : le ballon va vite des deux côtés, les bons coups naissent. Ellis, qui contrairement à Cooke, acclamant en marge, sait jouer dos au panier, marque son premier panier à la 4e minute, Tortona tire sans problème dès qu’il a un peu d’espace, Macura et Daum marquent déjà : 14-14 à 6′. Et peu de temps après, le moment d’Invernizzi est venu. Ici, Tortona donne le premier signal de danger en inscrivant un 6-0, Nicola abandonnant les deux jumeaux du panier.
Faggian n’a peur de rien et prend deux rebonds en attaque : 22-23. Mais Bertram commande toujours, ce qui se déplace avec un synchronisme enviable, ce que les nôtres sont maintenant moins capables de faire. Ike & Agent 0 sont donc de retour sur le terrain, ce qui n’était certainement pas celui de Casale hier soir : le -1 est un triple de Zanelli. Et de l’autre côté il y a toujours quelqu’un prêt à faire des dégâts : d’abord Harper puis Filloy l’ont mis de loin, 27-33 à la 15e minute. Et c’est un autre anneau à prendre en considération : vous n’êtes pas troisième au classement par hasard. Les difficultés de TvB sont alors accentuées en souffrant de rebond, d’attaque ou de défense ça ne change rien. Et sans eux, comme vous le savez, vous ne pouvez pas courir : après ça ira mieux, bien sûr, mais à moins de 19 ans, c’est dur de récupérer.
Sorokas invente deux bombes qui maintiennent en quelque sorte son équipe à flot mais les ailiers sont toujours absents car même Invernizzi, espérant que ce n’est que parce qu’il a encore perdu (premiers points, de la ligne, après 29 minutes), ne voit jamais vraiment le panier. Et puis c’est déjà tellement que, vu la tendance, on va se reposer sur -4. Puis il arrive qu’en début de seconde mi-temps Banks, qui fait plus de dégâts qu’autre chose (perd le ballon sur une remise en jeu), et Jurkatamm ratent deux appuis plutôt faciles. Donc Tortona (avouons-le : plutôt protégé par le trio arbitral, mais c’est le sort des petits contre les gros) se remet en cavale, et cette fois c’est le bon car il atteint le double des chiffres : 43-60 à la 27e minute avec un double triplé de Daum.
Le troisième et dernier indice en apporte la preuve : le jeu est désormais marqué, avec une avance qui pourtant, compte tenu des prémisses, n’était pas prévue. Le Nutribullet percute systématiquement un mur noir et blanc qui occulte son panier, dans un troisième quart-temps où, comme il arrive parfois, elle marque au compte-goutte. Sorokas, extraordinaire par son abnégation mais aussi par l’apport qu’il apporte, signe le -12, puis aussi un -10 (35′) puis de trois à -7, Faggian (temps de jeu record, 15′, mérité) continue d’agacer à chaque adversaire mais c’est encore trop peu face à un Betram granitique, au calme olympique et, surtout, au carquois très riche en ardillons. Sorokas rate même le -4 à la 37e minute, Ike met le -6 à la dernière minute puis Christon le ferme (évitons de rapporter les blagues entendues sur le patronyme).
Et bref, ça se termine par la classique défaite honorable avant l’un des matches fondamentaux, celui de Vérone. Il y aura certainement deux points beaucoup plus lourds à gagner.