Les chiffres de la délinquance en Île-de-France et dans l’Oise
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Vols de véhicules, violences sexuelles, coups et blessures volontaires ou encore vols violents sans arme, les statistiques du ministère de l’Intérieur sur l’évolution de la délinquance entre 2019 et 2022 permettent à chacun de constater la situation sur sa commune. Véritable préoccupation du quotidien, les cambriolages de logement ont également été soigneusement recensés.
Et c’est à Lésigny, ville paisible de 7 500 habitants, que le nombre de fric-frac (19) pour 1 000 logements est le plus élevé du département. Même si la tendance y est à la baisse depuis 2019. Ce qui est loin d’être le cas de Savigny-le-Temple, où la hausse est la plus spectaculaire.
En volume, il y a 148 cambriolages en 2022 contre 53 en 2019, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, soit presque trois fois plus en trois ans. « Mais sur six ans, les chiffres sont stables », réagit simplement la mairie de Savigny. En légère hausse en effet, en 2016 et 2017, les taux de cambriolages pour 1 000 logements étaient de 11,74 et 12,49. Contre 13,72 en 2022.
« Nous sommes très vigilants par rapport à ce phénomène, assure Michel Papin (LR), le maire de Lésigny. Depuis que j’ai été élu en 2014, j’ai mis en place la vidéosurveillance en 2016. Résultat : la délinquance a diminué de moitié par rapport à 2015. Nous avons désormais 33 caméras qui surveillent tous les bâtiments publics et les entrées et sorties de ville. Nous disposons également de six policiers municipaux, qui vont pouvoir s’installer dans de nouveaux locaux en juillet prochain, et qui effectuent aussi des rondes de nuit. »
L’élu estime que des renforts de la police nationale sur la circonscription de Noisiel seraient les bienvenus pour lutter plus efficacement contre cette délinquance. « Nous sommes la ville la plus éloignée de Noisiel, souligne-t-il. Dans sa commune, composée à 90 % de pavillons, Michel Papin n’oublie pas la prévention : « Je rappelle régulièrement aux habitants de se doter d’équipements de sécurité comme des alarmes par exemple. »
« Il y a une vraie solidarité entre voisins »
C’est ce qu’a fait Vanessa (le prénom a été changé)une riveraine de l’allée Joseph-Kessel. Dans ce secteur pavillonnaire du domaine de Villarceau, peuplé de maisons proprettes aux haies bien taillées, la vigilance est de mise. « Il y a une vraie solidarité entre voisins. Si l’un de nous alerte sur quelque chose de suspect, il y a toujours quelqu’un qui sort », commente cette habitante, qui dispose également de caméras à l’intérieur et à l’extérieur de sa maison.
Selon ses dires, les cambriolages seraient plus nombreux de l’autre côté de Lésigny, vers le Parc. « Ce sont des maisons à l’américaine comme celles qu’on voit dans Femmes au foyer désespéréesconfie Vanessa. Il n’y a pas de barrières là-bas. » Veiller les uns sur les autres est donc l’une des pistes pour décourager les malfrats. À l’entrée de ce quartier, un panneau précise d’ailleurs qu’il fait partie du dispositif Voisins vigilants.
La plupart des autres communes qui dépendent du commissariat d’agglomération de Noisiel sont aussi particulièrement touchées par le phénomène. Ozoir-la-Ferrière, en 9e position dans le tableau, mais aussi la ville voisine de Pontault-Combault, qui n’y figure pas. En 2022, il y a eu 180 cambriolages contre 130 en 2019. « Nous ne sommes pas épargnés par ce fléau, confirme Gilles Bord (PS), le maire. Nous avons affaire à une délinquance itinérante, très mobile, qui arrive par le train, la Francilienne, la N 4 ou l’A4… »
« Des bandes qui débarquent depuis Paris ou la banlieue »
Ces derniers patrouillent notamment vers la gare, un lieu stratégique. « C’est souvent par là que débarquent des bandes depuis Paris ou la banlieue, souvent des mineurs non accompagnés (MNA), qui commettent un maximum de cambriolages ou de vols à la roulotte et repartent au petit matin par le premier train, confie un policier. Nous avons eu un pic à la fin de 2022 avec des séries de faits et nous avons eu aussi pas mal de squats qui généraient ce type de délinquance. Dans des villes comme Lésigny, ce sont surtout des équipes organisées qui opèrent. »
La prévention est également très présente. Pas plus tard que jeudi dernier (le 30 mars), une réunion de sensibilisation était organisée, en partenariat avec la police nationale et municipale. Près d’une centaine de personnes, essentiellement des seniors, étaient présents.
Déjouer les vols par ruses, mais aussi connaître les bons réflexes à adopter pour dissuader, les participants ont pu bénéficier de nombreux conseils : équiper sa porte d’un œilleton ou d’un entrebâilleur, mettre une alarme, fermer à double tour, mettre en lieu sûr ses bijoux et autres objets de valeur, mais aussi éviter de poster des photos de soi en vacances loin de chez vous…
Dans la salle, non loin de la table où s’empilaient des prospectus récapitulant les bons gestes à adopter, Bernadette a écouté attentivement les deux policiers distiller leurs bons tuyaux. « Je n’ai pas spécialement peur mais je suis déjà équipée, raconte cette habitante qui vit seule dans un pavillon. J’ai une alarme et je ferme bien mes volets. Maintenant, arrivera ce qui arrivera. Se barricader, c’est bien beau mais c’est à double tranchant : si on a besoin d’aide, comment les secours peuvent rentrer ? »
Les dispositifs spécifiques ont été également mis en avant. « L’opération tranquillité vacances, qui consiste à signaler aux forces de sécurité lorsque l’on s’absente afin que des patrouilles surveillent le domicile, fonctionne toute l’année. Et à Pontault, aucun habitant qui s’est inscrit n’a été cambriolé », se félicite Gilles Bord.
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