Crimes contre l’humanité dans les centres de détention de migrants en Libye : l’Union européenne pointée du doigt

Depuis des siècles, l’esclavage sexuel est une forme de violence et d’exploitation qui affecte des millions de femmes, d’hommes et d’enfants dans le monde entier. Même si cette pratique est interdite par les conventions internationales, elle continue de persister dans de nombreuses régions du monde, souvent de manière clandestine. Les Nations unies ont récemment publié un rapport qui documente des cas d’esclavage sexuel dans différents pays et qui met en lumière la gravité de cette situation. Dans cet article, nous allons examiner de plus près les conclusions de ce rapport et les actions prises pour lutter contre cette forme insidieuse de traite des êtres humains.


Des centres de détention pour migrants en Libye seraient le théâtre de « crimes contre l’humanité », selon un rapport de la mission d’enquête des Nations unies. Les témoignages recueillis par l’ONU font état d’agressions sexuelles et d’esclavage sexuel commis notamment à l’encontre des femmes, mais aussi des hommes et des enfants. L’ONG Human Rights Watch (HRW) documente ces abus depuis plusieurs années. Selon Hanan Salah, chercheuse sur la Libye chez HRW, l’Union européenne (UE) a contribué à la perpétration de ces crimes en soutenant des groupes violents pour contenir les migrants en Libye afin qu’ils ne rejoignent pas l’Europe. L’aide européenne comprend notamment la fourniture de bateaux et de formations, mais également un soutien aérien de l’agence Frontex pour repérer les bateaux en détresse. Salah appelle l’UE à cesser de soutenir les garde-côtes et les milices abusives qui les arrêtent, et de mettre fin à la pression qu’elle exerce sur les migrants et les demandeurs d’asile en Libye.