Le ministère public ouvre une enquête sur le rachat du Credit Suisse
Statut : 02h04 | Temps de lecture : 2 minutes
Après une série de scandales et le rachat par la grande banque UBS, le ministère public veut désormais s’assurer que la place financière suisse est “propre”. Pendant ce temps, des dizaines de milliers d’emplois pourraient bientôt être supprimés dans la maison de l’argent.
De parquet fédéral suisse a ouvert une enquête dans le cadre du rachat de la scandaleuse banque Credit Suisse (CS) par la grande banque UBS. “Le parquet fédéral a pris connaissance de la médiatisation des événements autour du CS ces derniers jours et a fait un état des lieux avec l’ensemble des services internes concernés”, a indiqué dimanche l’autorité.
«De plus, des contacts ont été recherchés avec les autorités nationales et cantonales. Des ordres d’enquête ont également été émis”, a-t-il ajouté. Le Financial Times a d’abord rendu compte de l’enquête. Le procureur fédéral a déclaré qu’ils voulaient assumer leur responsabilité de “contribuer à une place financière propre en Suisse”.
Il s’agit “d’analyser et d’identifier” d’éventuels crimes, a-t-il déclaré. “Dans ce cadre, différentes instances internes et externes ont été mandatées ou contactées dans le but d’éclaircir et de rassembler des informations.”
Le rachat à court terme du Credit Suisse en difficulté par la plus grande banque suisse UBS pour environ trois milliards de francs suisses a été annoncé le 19 mars. Selon le gouvernement suisse, c’était la meilleure solution pour restaurer la confiance perdue.
Des dizaines de milliers d’emplois menacés
La deuxième plus grande banque suisse, comme UBS, est considérée comme systémiquement importante, mais est secouée par des scandales depuis deux ans. Entre autres choses, il aurait permis le blanchiment d’argent et aidé des criminels et des politiciens et fonctionnaires controversés ou corrompus à mener leurs affaires. Des pertes massives ont suivi, une perte de confiance des clients et des investisseurs et enfin des problèmes de financement.
Lorsque la faillite de la Silicon Valley Bank aux États-Unis a ébranlé tout le secteur bancaire et que le principal actionnaire n’a plus voulu investir de capital, Credit Suisse n’a plus pu être détenu malgré une injection de liquidités de la banque centrale.
En Suisse, la prise de contrôle du Credit Suisse est très controversée car elle crée une institution financière encore plus grande. Le régulateur financier suisse Finma étudie si et comment les dirigeants du Credit Suisse peuvent être tenus responsables. Le Parlement veut décider en avril s’il convient de créer une commission d’enquête.
Les économies prévues dans les grandes banques suisses Credit Suisse et UBS pourraient entraîner la perte de 25 000 à 36 000 emplois. Cela a été rapporté par le “Sonntagszeitung” du “Tages-Anzeiger” suisse, citant un cadre supérieur anonyme d’UBS.
Les deux instituts comptent ensemble plus de 120 000 employés. Le Credit Suisse n’a pas souhaité faire de commentaire à ce sujet, UBS était initialement indisponible, comme le rapporte le “Handelsblatt”. UBS avait annoncé vouloir économiser 6 milliards de dollars en frais de personnel. En supposant environ 200 000 $ par employé, cela correspondrait à environ 30 000 emplois.