Coupe du monde féminine 2023 : Aucune ne polarise autant que la capitaine de la Zambie

SAmbia s’est qualifiée pour la première fois pour un match féminin mondial, alors on pourrait penser que ce serait un motif de célébration. Mais avant le match d’ouverture du groupe C face au Japon, deux scandales controversés bouleversent l’équipe. Selon le Guardian, l’entraîneur-chef de l’équipe a été accusé d’inconduite sexuelle. Selon celle-ci, Bruce Mwape, 63 ans, fait l’objet d’enquêtes de l’association nationale. “C’est normal que l’entraîneur couche avec les joueurs de notre équipe”, a déclaré une source anonyme de l’équipe au journal anglais. “S’il veut coucher avec quelqu’un, tu dois dire oui.” Le cas a été signalé à l’Association de football de Zambie (FAZ) à l’automne 2022 – apparemment sans plus d’informations ni de résultats jusqu’à présent.

Mais ce n’est pas tout : il y a aussi des discussions sur la capitaine Barbra Banda. Leur implication est pour le moins controversée. Elle n’a pas été autorisée à jouer à la Coupe d’Afrique des Nations 2022, son droit de participer avait été révoqué peu de temps auparavant. Raison : Banda a apparemment échoué à une procédure de vérification du sexe en raison de niveaux élevés de testostérone. Cependant, le capitaine de 23 ans était présent lors d’un tournoi sud-africain et des Jeux olympiques de 2021 – comme c’est désormais le cas lors de la prochaine Coupe du monde. “Les participants à la Coupe du monde assurent qu’ils mèneront leurs propres enquêtes et qu’ils montrent clairement que leurs joueuses sont des femmes”, a déclaré l’association mondiale Fifa à propos de l’affaire Banda.

L’équipe allemande a récemment découvert à quel point Banda est bon sur le terrain. L’attaquant a marqué deux fois lors de la défaite 3-2 face à la Zambie lors de leur dernier match amical en Coupe du monde. La joueuse d’1m70, qui est sous contrat avec Shanghai Shengli, est également remarquable en dehors du terrain : en 2021, elle a fondé la “Fondation Barbra Banda”, qui se consacre à la réduction de la pauvreté, à la promotion de l’égalité et à l’autonomisation des filles et des femmes par le sport.

Alexandra Pop

L’effet n’était pas voulu de cette façon, mais Alexandra Popp ne semblait pas le détester. La capitaine de la DFB-Elf a voulu mettre ses coéquipières dans l’ambiance du pays hôte – avec une présentation humoristique sur la faune australienne. Au début, il s’agissait des différentes espèces de kangourous et de koalas, mais ensuite Popp a commencé à parler des « animaux les plus venimeux du monde » : les serpents et les araignées. “Ce n’était pas si bien reçu”, a déclaré le joueur de 32 ans en riant. “Peut-être que je t’ai fait plus peur que je ne le voulais.”

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Popp peut certainement inspirer la peur – mais généralement ses adversaires. L’attaquante a gagné plus que le respect au cours des nombreuses années où elle a joué au plus haut niveau. Elle incarne la puissance et la détermination. Popp entre dans chaque duel indépendamment des pertes : l’adversaire a-t-il une jambe trop haute ? Elle monte quand même jusqu’à l’en-tête. C’est surtout son intrépidité qui fait d’elle le facteur décisif quant aux espoirs de titre de l’équipe DFB. Popp est devenue la meneuse incontestée au cours des 13 années où elle a joué pour l’équipe nationale. C’est ainsi que vous la percevez de l’extérieur : bien que la soigneuse d’animaux entraînée n’ait jamais insisté pour cela, elle est depuis longtemps le porte-parole de l’équipe. Qu’il s’agisse d’un différend sur la diffusion télévisée de la Coupe du monde féminine, de la question de l’égalité salariale ou de l’engagement de porter le brassard de capitaine arc-en-ciel, Popp a des opinions bien arrêtées.

La Coupe du monde peut être à la fois un moment fort et une confrontation pour eux. “Je veux décrocher le titre”, déclare celle qui a tout gagné. Pour son dernier grand objectif, elle est prête à tout mettre en œuvre. Elle se prépare méticuleusement pour les matchs, sachant très bien qu’il n’y a pas d’alternative en raison de sa longue histoire de blessures. Et elle a également récemment fait savoir qu’elle attend également beaucoup de ses collègues, pour la plupart beaucoup plus jeunes. Si besoin est, elle peut aussi parfois semer la peur.

Trinité Rodman

C’est une femme de records. Il y a deux ans et demi, Trinity Rodman a été repêchée comme la plus jeune joueuse de l’histoire de la Ligue nationale de soccer féminin. Rodman a ensuite marqué cinq minutes seulement après avoir été remplacée lors de ses débuts professionnels pour Washington Spirit dans la US Women’s League. En attendant, l’attaquante a prolongé son contrat avec le club de la capitale : elle touchera 1,1 million d’euros par saison jusqu’en 2024 au moins ; encore une somme énorme dans le football féminin, faisant de Rodman la joueuse la mieux rémunérée de l’histoire de la ligue.

Rodman, dont le prénom se traduit par Trinity, est la fille d’une ancienne star du sport dont les cheveux sont plus connus pour son tricolore, Dennis Rodman. Le basketteur extraverti, qui a couru aux côtés de Michael Jordan pour les Chicago Bulls en NBA, est toujours considéré comme un enfant terrible. Selon sa fille Trinity, cependant, la relation avec son père est difficile. “Mon père ne joue pas un grand rôle dans ma vie”, a partagé la jeune femme de 21 ans sur Instagram. Sa mère Michelle Moyer est son modèle, a expliqué Rodman dans une interview en 2019.

La renommée de son père était plutôt un obstacle dans son enfance. Rodman a joué au football pour la première fois à l’âge de quatre ans, ce qui, selon elle, lui a permis de “se sentir chez elle”. Elle a remporté plusieurs championnats d’État avec le sud de la Californie dans sa jeunesse. En coopération avec son sponsor Adidas, Rodman a publié le livre pour enfants “Wake Up and Kick It”, qui raconte l’histoire de son parcours en tant que jeune footballeuse.

L’ailier de 1,78 mètre est désormais considéré comme la prochaine superstar de la scène et a marqué quatre buts lors de ses 18 matches internationaux. Elle a de grands projets pour sa première participation à la Coupe du monde avec l’équipe américaine. “Je m’attends à ce que nous soyons l’équipe la plus impitoyable, que nous n’abandonnerons jamais et que nous remporterons le titre”, a déclaré Rodman avant de partir.

Marta

Son nom complet est Marta Vieira da Silva, mais quand on parle d’elle, c’est simplement Marta. Lorsqu’elle a marqué son premier des 108 buts internationaux il y a 20 ans, certains des joueurs de l’équipe brésilienne actuelle de la Coupe du monde n’étaient même pas encore nés.

Marta, attaquante de 37 ans, est une star du football féminin. En plus du portugais, elle parle couramment l’anglais et le suédois, qu’elle a appris en jouant à Umea, en Suède, de 2004 à 2008. La Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande est la sixième à laquelle elle participe. Seul le Japonais Homare Sawa, 44 ans, a également disputé six Coupes du monde. “Je dois être reconnaissant pour toutes ces années dans l’équipe nationale. Avoir l’opportunité de disputer une Coupe du monde pour la sixième fois est quelque chose d’incroyable”, a-t-elle déclaré récemment. Mais le sextuple Joueur mondial de l’année n’a jamais remporté de Coupe du monde. En 1999, les Brésiliens ont terminé troisièmes, en 2007, ils n’ont perdu qu’en finale contre l’Allemagne, et lors des deux dernières Coupes du monde en 2015 et 2019, ils ont terminé neuvième et dixième.

Mais le rêve du titre perdure. Dans l’équipe brésilienne – et surtout avec Marta. Pour le grand objectif ces jours-ci, la vue va même dans la direction de l’Argentine rivale. “Ce que vous avez fait pour Lionel Messi, nous voulons le faire pour Marta”, a récemment déclaré la coéquipière de Marta, Kerolin : “Elle le mérite. Pour ce qu’elle est.” Lors de sa cinquième et dernière Coupe du monde, Messi, 36 ans, a réussi à couronner sa belle carrière avec le titre tant attendu de la Coupe du monde au Qatar fin 2022. L’équipe s’était mise au service de la superstar.

En ce qui concerne les Brésiliennes, Marta devra probablement s’asseoir sur le banc au début de la Coupe du monde. L’attaquante populaire, qui joue pour Orlando Pride aux États-Unis depuis 2017 et qui gagnerait environ 350 000 euros par saison, a subi une rupture des ligaments croisés l’année dernière et n’a fait son retour qu’en février après une pause de onze mois.

Megan Rapinoé

Il est fort possible que Megan Rapinoe soit bientôt un peu plus calme. Elle quitte la grande scène, a-t-elle annoncé il y a quelques jours. Après la saison où elle met fin à sa carrière, ce sera la dernière Coupe du monde pour la joueuse de 38 ans. Ça ne deviendra pas plus calme, c’est certain. Time Magazine l’a qualifiée de “derviche tourneur de la résistance” dans son dernier numéro, où elle a fait la couverture peu de temps après le roi Charles. C’est une femme bruyante avec une mission et de nombreux messages, que ce soit dans un justaucorps ou dans les chemises larges pour hommes qu’elle aime porter.

Bref, le bruit, Rapinoe adore ça. C’est son élixir. La plupart des athlètes essaient de tout bloquer – les acclamations, les huées de la foule du stade. Mais l’attaquant l’absorbe : en entrant sur le terrain, en corner, avec tout. “J’entends tout,” dit-elle, “la foule, les fans.” Tous les pour et les contre, les acclamations pour leurs actions, les huées contre eux personnellement. C’est comme si elle ne voulait jamais exclure toute l’agitation autour d’elle ne serait-ce qu’une seconde.

Rapinoe est l’une des athlètes américaines dont on parle le plus, du moins dans son pays natal. Elle a commencé de nombreux combats, en particulier sociaux, et a remporté la plupart d’entre eux. Il y a plus de dix ans, elle s’est révélée homosexuelle, ouvrant grand la porte à de nombreuses femmes. Elle s’est agenouillée en solidarité avec le footballeur noir Colin Kaepernick alors que beaucoup n’osaient pas. Et elle s’est battue résolument pour l’égalité salariale entre hommes et femmes dans sa propre association de football. Il a cédé l’année dernière.

C’est sa quatrième Coupe du monde. Lorsqu’elle a remporté le titre en France pour la deuxième fois consécutive en 2019 et a été honorée en tant que meilleure joueuse et meilleure buteuse, elle a annoncé qu’elle ne voulait pas se rendre à la “putain de Maison Blanche” pour honorer le président américain Donald Trump à l’époque. L’année dernière, elle l’a fait après tout, parce que le propriétaire était quelqu’un d’autre. Joe Biden lui a décerné la médaille présidentielle de la liberté. Rapinoe est la première footballeuse à en être honorée. Elle ne mérite plus.

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