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Cette résidence à Draguignan décroche un label pour ces équipements durables

Cette résidence à Draguignan décroche un label pour ces équipements durables

Architectes, maîtres d’ouvrage, ingénieurs… Six professionnels expérimentés dans le secteur du bâtiment étaient présents au complexe Saint-Exupéry, à Draguignan, en tant que jury bénévole.

Un événement qui s’inscrit dans le cadre de la commission “ démarche BDM“, initié par l’association marseillaise “bâtiments durables méditerranéens “. Le but? “Juger l’aspect écologique et social des projets d’habitats, et émettre des avis et des critiques pour la suite de leur construction, commente Jean-Marie Haquette, architecte, qui précise. La démarche est bienveillante, l’objectif est d’orienter les équipes de projet vers la bonne direction, en fournissant de précieux conseils. C’est un échange avant tout.”

Pendant une journée entière donc, la commission a passé au crible douze projets d’habitat présentés à différents stades de leur développement: conception, réalisation et usage.

L’association BDM organise chaque année plusieurs de ces conventions avec l’objectif de décerner, à terme, un label bronze, argent ou or. Un gage de qualité et de sérieux sur l’engagement des équipes pour un habitat plus respectueux de l’environnement et de ses usagers.

“Le BTP va devoir s’adapter”

“Au vu des spécificités du climat méditerranéen et le dérèglement climatique qui va avec, il est certain que le secteur du BTP va devoir s’adapter”anticipe Jean-Michel Cohen, directeur de la Saiem de construction. BDM est justement un organisme qui prend à cœur l’accompagnement dans cette adaptation. “On suit de nombreux projets pendant six à sept ansprécise Vincent Bottelin, salarié de l’association. Le label est une preuve qu’il y a eu un véritable suivi, ce n’est pas simplement une bonne note pour faire joli.

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Concrètement, le jury prête une grande attention à la gestion de l’énergie, l’eau et la place laissée à la biodiversité. “Nous avons privilégié les couloirs traversants pour permettre à l’air de circuler naturellementsouligne Dominique Seni, architecte de la résidence Etienne-Garcin, construite sur un ancien terrain désaffecté à Draguignan, qui a remporté la médaille d’argent BDM. Les deux chaudières installées sont collectives, et nous avons réservé de nombreux endroits pour l’épanouissement des végétaux. L’aspect social est aussi pris en compte. “Les 20 logements de la résidence sont considérés comme sociaux, leur prix est donc plus accessible “.

“Rien n’est jamais parfait”

Sans langue de bois, Dominique Seni soulève la complexité sous-jacente à de tels projets atypiques “. “ Chaque décision prise entraîne toujours une cascade de conséquences par la suite. Aucune action n’est neutre, explique-t-il. Par exemple, on se dit: chouette, on va faire des jardins sur le toit! Mais c’est oublier qu’il faut tout un réseau de tuyaux pour gérer l’eau, penser le type de matériaux qui conviendra avec le terreau des plantes, etc.

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“Rien n’est jamais parfaitconcède Sophie Gentil, accompagnatrice du projet pour le compte de BDM. Mais la résidence tient globalement ses promesses en termes d’écologie et de confort des usagers, malgré les compromis qui ont été faits sur certains matériaux non biosourcés, faute d’un budget plus conséquent.

Car, en réalité, rares sont les projets BDM qui aboutissent jusqu’à la phase d’usage, révèle l’accompagnatrice. “Sur le papier, le projet peut paraître très prometteur, mais une fois dans le vif du sujet, la pratique rattrape cruellement la théorie “.

“Il y a un gros travail de pédagogie à faire sur les comportements individuels”

Bien que le secteur du bâtiment représente encore 43 % des consommations énergétiques annuelles françaises et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays, selon une note du ministère de la transition écologique et de la transition énergétique en octobre dernier, l’usager pèse aussi dans la balance. Notamment en ce qui concerne les habitats labellisés BDM.

“On peut fournir tous les efforts du monde pour obtenir un habitat durable et écologique, si les habitants ne suivent pas la démarche dans leur comportement, cela ne sert à rien”lance Sophie Gentil, salariée de l’association bâtiments durables méditerranéens.

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“Certains mettent le chauffage trop fort”

Avec l’autorisation des habitants, des relevés de température et de consommation d’eau ont pu être effectués sur une année quasi complète. Et les résultats parlent d’eux-mêmes. “On a observé que plusieurs appartements avaient une température relativement élevée, au-dessus des 25-30 degrés”, pointe Dominique Seni, architecte.

La cause? “Même si l’isolement thermique est bon, certains mettent le chauffage trop fort en hiver, ou laissent la fenêtre ouverte en journée l’été, et la ferment la nuit. Or, il faudrait faire le contraire, sinon la chaleur rentre“, détaille Sophie Gentil.

“Il y a un gros travail de pédagogie à faire sur les comportements individuels, il faut s’emparer de ce sujet, ajoute-t-elle, déçue de ne pas voir les usagers se saisir “pleinement” du potentiel de leur logement.

“En ouvrant des deux côtés de leur appartement, l’air sera renouvelé très rapidement grâce aux couloirs traversants, faisant baisser la température. Mais par soucis d’intimité ou par peur de l’effraction, la plupart n’ouvre jamais côté couloir”.

Toutefois, BDM a eu la bonne surprise de voir des habitants installer des brasseurs d’air, très utiles en cas de grosses chaleurs. “On avait pensé à en mettre, puis finalement on pensait que la circulation optimisée de l’air serait suffisante. La prochaine fois, on en mettra”.

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