Nouvelles Du Monde

Certaines femmes en France utilisent la PrEP, mais seules les femmes transgenres ont tendance à y rester

Certaines femmes en France utilisent la PrEP, mais seules les femmes transgenres ont tendance à y rester

Le nombre d’hommes gays et bisexuels en France présentant un risque suffisant d’être infectés par le VIH pour bénéficier de la PrEP est d’environ 142 000, a déclaré samedi dernier le professeur Jean-Michel Molina, principal chercheur en PrEP du pays, lors de la 19e Conférence européenne sur le sida (EACS 2023) à Varsovie. Même si cela ne représente que 0,6 % de la population masculine adulte, cela reste bien plus que les 42 000 hommes qui prennent réellement la PrEP, soit 29,5 % de ceux qui en ont besoin.

Cependant, ce nombre éclipse le pourcentage de personnes issues d’autres populations clés touchées, telles que les femmes transgenres et les consommateurs de drogues injectables. Molina a déclaré que moins de 1 % des autres groupes de personnes à risque de contracter le VIH prenaient la PrEP.

Néanmoins, certains le font. Une affiche de la conférence détaillait l’utilisation de la PrEP par 161 femmes fréquentant une clinique à Paris entre avril 2017 et avril 2023. Elle révélait que la majorité des utilisatrices de la PrEP étaient transgenres (60 % du total) et originaires d’Amérique du Sud (78 % des femmes). le total). Comme dans de nombreuses autres études sur la PrEP, les femmes cisgenres étaient moins susceptibles que les femmes transgenres de poursuivre la PrEP pendant plus de quelques mois.

Lire aussi  Pédiatre - Austin Health Partners

Glossaire

transgenres

Terme générique désignant les personnes dont l’identité de genre et/ou l’expression de genre diffère du sexe qui leur a été attribué à la naissance.

cisgenre (cis)

Personne dont l’identité et l’expression de genre correspondent au sexe biologique qui lui a été attribué à sa naissance. Une personne cisgenre n’est pas transgenre.

analyse multivariée

Extension de l’analyse multivariée utilisée pour modéliser deux ou plusieurs résultats en même temps.

sans préservatif

Avoir des relations sexuelles sans préservatif, autrefois appelées relations sexuelles « non protégées » ou « dangereuses ». Cependant, il est désormais reconnu que la PrEP et U=U sont des outils efficaces de prévention du VIH, sans que le préservatif ne soit nécessaire. Néanmoins, la PrEP et U=U ne protègent pas contre les autres IST.

Au total, 175 femmes ont été évaluées pour la PrEP au cours de la période d’étude et 161 l’ont effectivement commencée. Quatre-vingt-dix-sept femmes étaient transgenres, 64 cisgenres. Cent vingt-cinq venaient d’Amérique du Sud, 28 de France ou d’ailleurs en Europe et huit d’Afrique subsaharienne. Leur âge moyen était de 32 ans. Onze des femmes ont choisi de prendre la PrEP à la demande plutôt que quotidiennement, vraisemblablement des femmes transgenres ayant des relations sexuelles anales, car seule la PrEP quotidienne est recommandée pour les relations sexuelles vaginales.

Au 23 avril, 90 des 161 femmes avaient arrêté la PrEP. En analyse multivariée, les femmes transgenres étaient 64 % moins susceptibles d’arrêter la PrEP que les femmes cisgenres (en d’autres termes, les femmes cisgenres étaient 2,78 fois plus susceptibles d’arrêter la PrEP) et les femmes d’Afrique subsaharienne 40 % plus susceptibles de le faire.

La moitié des femmes cisgenres qui ont commencé la PrEP l’avaient arrêtée cinq mois après l’avoir commencée alors qu’il a fallu 20 mois à la moitié des femmes transgenres pour arrêter la PrEP. À cette époque, seulement 16 % des femmes cisgenres restaient sous PrEP.

Lire aussi  Dépression et risque de suicide : le test sanguin révolutionnaire qui éclaire les voies cachées de la santé mentale

En analyse univariée, les femmes qui ont déclaré avoir recours au chemsex, à des relations sexuelles sans préservatif ou qui ont eu une IST au cours de l’année précédant le début de la PrEP étaient moins susceptibles d’arrêter la PrEP, tandis que les femmes européennes étaient plus susceptibles d’arrêter. Mais ces facteurs ont perdu de leur importance en analyse multivariée, montrant que l’identité cisgenre était le seul facteur principalement lié à l’arrêt de la PrEP.

L’étude suggère que certaines femmes transgenres, notamment d’Amérique latine, considèrent la PrEP comme une option de prévention du VIH qui mérite d’être adoptée en France, mais que très peu de femmes cisgenres le font jusqu’à présent.

Les références

Melnyk T et coll. Facteurs influençant l’arrêt des soins des femmes recherchant une prophylaxie pré-exposition (PrEP). 19e Conférence européenne sur le sida, Varsovie, affiche MeP.T4.05, 2023.

2023-10-25 16:20:00
1698241095


#Certaines #femmes #France #utilisent #PrEP #mais #seules #les #femmes #transgenres #ont #tendance #rester

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT