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Carence de médecins : est-ce un problème grave, docteur ?

La pénurie de médecins est un sujet qui suscite de plus en plus d’inquiétudes en France. Les difficultés pour trouver un médecin traitant, les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous ou encore la fermeture de certains services d’urgences sont autant de symptômes de ce malaise qui touche de nombreux territoires. Mais quelle est la réalité de cette pénurie de médecins ? Est-ce une situation alarmante ? Que peut-on faire pour y remédier ? C’est ce que nous allons tenter de comprendre dans cet article intitulé “Pénurie de médecins : c’est grave docteur ?”


Le Maroc souffre depuis plusieurs années d’un déficit important de médecins, ce qui fragilise son système de santé et comporte plusieurs risques pour la population. Pour limiter les départs à l’étranger, le gouvernement doit agir sur plusieurs fronts, notamment en améliorant les conditions de travail et les salaires des professionnels de santé marocains. Selon une étude réalisée en 2021, plus de 90% des étudiants de dernière année de médecine estiment que les principaux motifs de départ à l’étranger sont le faible niveau des salaires, les conditions de travail médiocres, la baisse de la qualité de la formation médicale et des perspectives de carrière floues.

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Le manque de médecins est particulièrement préoccupant dans un contexte de vieillissement de la population, qui souffre de plus en plus de maladies chroniques et dégénératives. Selon une étude de la Cour des comptes, la couverture de la population est affectée par le déficit enregistré dans les nombres de médecins, d’infirmiers et de techniciens spécialisés, estimant que ce déficit devrait continuer à croître.

Le gouvernement marocain prend la situation au sérieux et cherche des moyens de réduire la pénurie actuelle de ressources humaines dans le secteur de la santé. Un programme d’augmentation du nombre d’emplois dans le secteur de la santé a été lancé, mobilisant une enveloppe budgétaire de plus de 3 milliards de dirhams. L’objectif est de faire passer le nombre de professionnels de santé de 17,4 pour 10.000 habitants en 2021 à 24 en 2025, puis à 45 d’ici 2030. Il vise également à augmenter le nombre total de travailleurs dans le secteur de la santé, actuellement de 68.000 personnes, à plus de 90.000 d’ici 2025.

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Pour contrer la fuite des médecins, le Dr Tayeb Hamdi, chercheur en systèmes et politiques de santé et vice-président de la Fédération nationale de la santé (FNS), a formulé plusieurs recommandations. Il préconise notamment de former plus de médecins en construisant davantage de facultés et de centres hospitaliers universitaires, de revoir la formation médicale pour l’adapter aux missions confiées aux médecins et aux objectifs stratégiques de la politique de santé à long terme, d’optimiser le travail des ressources humaines médicales en généralisant et améliorant l’assurance maladie et de faciliter l’installation définitive ou partielle au Maroc des médecins marocains installés à l’étranger.

Enfin, pour soulager la pression sur les médecins, le Dr Tayeb Hamdi suggère également d’assigner de nouvelles tâches aux assistants médicaux et pharmaciens, avec des formations adaptées. Le Maroc doit donc agir de manière concertée pour atténuer la fuite des médecins et améliorer la qualité de son système de santé. Un enjeu crucial pour la santé de la population marocaine.

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