Et si 2023 était l’année du documentaire ? Alors que la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, en a fait l’une de ses priorités en janvier, le Festival de Cannes a choisi de sélectionner deux documentaires parmi les 21 films en compétition cette année. L’un, intitulé Jeunesse (Le Printemps), du réalisateur chinois Wang Bing, nous emmène pendant trois heures et demie dans les petits ateliers textiles de la région de Shanghaï, où de jeunes villageois viennent se faire embaucher pour la saison. L’autre, Les Filles d’Olfa de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, adopte une forme hybride pour nous raconter l’histoire de cette mère de quatre filles, dont deux ont rejoint Daech.
Il n’est pas rare que des documentaires soient en compétition au Festival de Cannes, mais cela n’était plus arrivé depuis 2004. Depuis la Palme d’or controversée décernée à Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, qui était la deuxième Palme d’or attribuée à un documentaire après Le Monde du Silence de Louis Malle en 1956, les documentaires sélectionnés étaient cantonnés à des séances spéciales, hors compétition.
Cependant, la sélection de ces deux documentaires cette année est considérée comme un geste audacieux de la part de Thierry Frémaux, le délégué général du festival. Les documentaires ont été reconnus ces dernières années grâce à des prix prestigieux, tels que les Lions d’Or de la Mostra de Venise et les Ours d’Or de la Berlinale.
Le documentaire est un genre cinématographique important qui connaît une vitalité artistique depuis une vingtaine d’années. Les outils techniques, comme les caméras numériques plus légères, ont permis à de nombreux réalisateurs de se lancer dans ce genre. Les chaînes publiques, comme Arte et France Télévisions en France, ont investi dans ce domaine et les festivals consacrés au documentaire se multiplient.
Le documentaire est un moyen de montrer le monde autrement, en racontant des histoires incroyables qui dépassent souvent la fiction. Les documentaires sont souvent politiques, refusant d’entrer dans les cases, et mettent en lumière des lieux ou des communautés qui ne sont pas forcément montrées.
Mais malgré cet engouement pour le genre, les documentaires souffrent souvent d’un manque de financements. Ils sont souvent portés par la conviction passionnée et militante de leur chaîne, producteur ou exploitant. Cependant, les films qui rencontrent du succès peuvent rassembler un public de plus en plus large.
#festival #renoue #avec #documentaire
publish_date]