« Grâce au test en laboratoire sans ordonnance, on peut dépister le VIH sans se compliquer la vie. » C’est l’un des messages qui seront bientôt placardés dans le métro, mais aussi dans les rues de la capitale et des différentes communes de Seine-Saint-Denis. À compter du 29 novembre, l’association Paris sans sida, la Ville de Paris, le département de Seine-Saint-Denis et les Assurances maladie 75 et 93 lancent une campagne de sensibilisation de trois semaines dans les deux départements les plus touchés en France par le virus.
« Le message est clair : c’est zéro infection, zéro décès et zéro discrimination », martèle Anne-Claire Boux, adjointe (EELV) à la maire de Paris en charge de la santé. Avec en ligne de mire un objectif chiffré : « atteindre zéro contamination d’ici à 2030 ».
La PrEP, un traitement encore trop méconnu
En 2020 ainsi qu’en 2021, environ 5 000 personnes ont été diagnostiquées séropositives, dont 40 % en Île-de-France. Mais Christophe Martet, président de Paris sans sida, en est convaincu : « La fin de l’épidémie est possible. Depuis l’identification du VIH il y a quarante ans, il y a eu énormément de progrès en matière de prévention et de traitement. » Et « les moyens d’exterminer le VIH existent », enchérit France Lert, épidémiologiste et présidente d’honneur de l’association.
À commencer par la PrEP, un médicament oral prescrit depuis 2016 en France qui permet d’empêcher la contamination au VIH en cas de rapports sexuels à risques. « Avant il n’y avait que le préservatif, contextualise France Lert. La PrEP est une révolution. » Cette nouvelle arme pourrait s’avérer particulièrement précieuse pour les femmes. « 30 % des nouvelles infections les concernent, abonde Victoria Manda, infectiologue à l’hôpital Saint-Louis (Paris, Xe). Ce sont des contaminations qui ont souvent lieu dans des contextes de violences sexuelles et/ou de relations tarifées où le préservatif ne peut pas être imposé. Or, depuis 2016, seulement 4 % des prescriptions de PrEP ont été faites à des femmes. »
L’existence de ce traitement préventif reste d’ailleurs encore largement méconnue du grand public. Dans un sondage Ifop commandé par Paris sans sida, 69 % des Franciliens interrogés déclarent de pas savoir ce qu’est ce médicament. « Malgré les avancées notables dans la lutte contre le VIH, le public conserve une image assez obsolète », confirme Élodie Aïna, la directrice de cette association.
Lever des préjugés et mieux s’informer
Autre exemple : les tests de dépistage anonymes, gratuits et sans ordonnance qu’il est possible de réaliser dans tous les laboratoires d’analyses médicales depuis 2022. Pourtant, 49 % des habitants d’Île-de-France sondés ne savent pas que c’est possible.
La campagne déployée dans les prochains jours visera donc à faire progresser les connaissances mais aussi à lever les préjugés. « Grâce aux traitements, on peut partager la vie de quelqu’un mais pas son VIH », rappelle par exemple l’une des affiches, en précisant juste en dessous que « les traitements permettent à une personne séropositive de pas transmettre le VIH à ses partenaires sexuel.les ». Un suivi médical qui permet également « de donner la vie sans donner le VIH », comme l’indique une autre affiche.
Des messages à destination des populations les plus touchées seront aussi diffusés chez les coiffeurs afros, par exemple, ou sur les applications de rencontres homosexuelles. À cela s’ajoutera un guide qui sera distribué aux médecins généralistes de Paris et de Seine-Saint-Denis afin de les sensibiliser à la prescription de la PrEP. « Il faut qu’elle puisse être proposée à toutes les femmes, répète Victoria Manda. Non pas comme une injonction supplémentaire, mais pour qu’elles puissent prendre en main leur santé sexuelle. »
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2023-11-21 22:05:00