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Avancées dans la recherche sur le diabète de type 2 inflammatoire

Avancées dans la recherche sur le diabète de type 2 inflammatoire

Description du diabète de type 2 inflammatoire

Depuis quelques années, on commence à phénotyper le diabète de type 2. Cependant, les marqueurs inflammatoires et immunitaires ne sont pas encore pris en compte dans cette catégorisation. Or, la littérature montre que l’évolution de la maladie métabolique peut être influencée par certains biomarqueurs, notamment inflammatoires. L’un des participants majeurs serait l’inflammasome NLRP3, un complexe protéique intracellulaire composé notamment de la protéine NLRP3 (NOD-like receptor family pyrin domain-containing protein 3) et d’une protéase, la caspase-1. Ce complexe est activé par des signaux de stress cellulaire, notamment d’origine métabolique. Il conduit à la production de cytokines pro-inflammatoires comme l’interleukine IL-1 bêta. Dans l’obésité, par exemple, les taux d’acides gras libres, de glycémie, de cholestérol, peuvent activer l’inflammasome dans différents compartiments comme les monocytes circulants, le tissu adipeux ou les îlots de Langerhans. L’ensemble favorise le développement du diabète de type 2 et ses complications.

Le projet européen INTERCEPT-T2D vise à mieux caractériser ce diabète de type 2 dit ‘inflammatoire’. « Nous souhaitons évaluer si des biomarqueurs permettent de prédire le risque de complications précoces chez les patientsa expliqué la docteure Nathalie Esser (Diabétologue, CHU Liège, Belgique). Nous voulons aussi déterminer si un traitement anti-inflammatoire pourrait prévenir l’évolution du diabète de type 2 et ses complications organiques ». Sur ce point, des preuves de concept existent dans la littérature : des médicaments ciblant IL-1 bêta ont été évalués dans ce cadre et les données décrivent notamment un bénéfice pour l’équilibre glycémique, le risque cardiovasculaire ou de complications micro et macrovasculaires. Dans le projet européen, l’idée est d’évaluer un inhibiteur sélectif de l’inflammasome NLRP3, le dapansutrile oral via une étude de phase 2 randomisée en double aveugle (Dapan Dia Tria).

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SFDT1 : mieux décrire les spécificités des diabétiques de type 1

Le projet SFDT1 est une étude épidémiologique de cohorte initiée en 2016 afin de « disposer d’une base de données épidémiologiques permettant des échanges d’expertise et qui donneraient du poids à la recherche francophone au niveau international », comme l’a précisé le professeur Jean-Pierre Riveline (hôpital Lariboisière, Paris). Derrière ce souhait, « le fait que les diabétiques de type 1 ont un risque cardiovasculaire supérieur à celui de la population générale malgré l’absence de facteurs de risque propres ». SFDT1 aidera donc à identifier de nouveaux facteurs associés à ces événements.

L’étude qui a démarré les inclusions en 2020, vise un chiffre de 10 000 patients adultes et enfants, qui seront activement suivis pendant 10 ans, puis bénéficiant d’un suivi passif sur 30 ans. « La base de données permettra d’exploiter des données médicales, les prélèvements biologiques, les données des capteurs de glycémie, les données issues du Système national des données de santé (SNDS) » ainsi que des données issues de questionnaires patients sur différents paramètres psychosociaux (sommeil, activité physique, sexualité, etc.). Actuellement, 3 252 personnes âgées de 41 ans en moyenne, parmi lesquelles 191 enfants, sont déjà incluses. Une cohorte témoin non diabétique, appariée sur l’âge, le sexe et la localisation, va aussi être constituée à partir des données du SNDS, afin de comparer l’état de santé et l’évolution parallèle de ces deux populations.

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Certaines données vont être prochainement publiées : et notamment concernant les phénotypes de la population diabétique, l’ampleur des troubles musculosquelettiques chez plus d’un tiers des sujets, ou encore l’importance du risque cardiovasculaire en cas de surpoids ou d’obésité. De nombreuses autres études sont en cours, afin, par exemple, de décrire les spécificités de certaines comorbidités associées, comme la pathologie migraineuse ou les troubles du comportement alimentaire. Enfin, des travaux permettront de comprendre les déterminants de la détresse liée à la maladie qui concerne un diabétique sur deux : anxiété, dépression… mais aussi recherche de marqueurs biologiques incarnant cette détresse, comme des marqueurs inflammatoires. Enfin, SFDT1 a intégré le consortium européen Icare 4CVD pour aider à déterminer les signes précoces du risque cardiovasculaire dans cette population.

Vers une boucle fermée européenne innovante ?

Quasiment toutes les boucles fermées utilisées en Europe sont fabriquées aux États-Unis. Aussi, l’Europe souhaite développer ses propres technologies. Pour cela, elle souhaitait évaluer « s’il est possible d’y intégrer tous les aspects invasifs qui ne permettent pas au patient d’oublier leur maladie » a expliqué le professeur Eric Renard du CHU Montpellier. Car les boucles fermées actuelles ont des limites : interventions externes (information sur la consommation de glucides ou l’activité physique), administration sous-cutanée de l’insuline potentiellement athérogène, capteurs spécifiques de la glycémie, dispositifs externes stigmatisants, impact écologique.

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Le projet européen MusiC4DIABETES vise à développer une micropompe à insuline implantable miniaturisée, fonctionnant de façon immédiate, automatisée et sécurisée. Il est conduit par de multiples équipes européennes, notamment celle d’Éric Renard. Elle utilisera la voie intrapéritonéale « plus physiologique » et permettant notamment « de retrouver la réponse du glucagon lors d’une hypoglycémie ». Le capteur utilisé ne sera pas un capteur enzymatique classique mais un microspectromètre permettant de mesurer la glycémie mais aussi les taux de lactate et d’hydroxybutyrate. Le premier permet de prédire le mouvement glycémique à la hausse ou à la baisse et permet donc à la pompe d’intervenir précocement. La libération de l’hydroxybutyrate est, elle, un marqueur de sous-délivrance d’insuline et permettra à la pompe de s’adapter. L’ensemble miniaturisé sera invisible après implantation au niveau de l’abdomen. Il devrait avoir une durée de vie de 8 ans.

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2024-04-15 18:34:37

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