Apixaban : un meilleur choix pour la prévention des AVC chez les patients âgés avec démence

Boston, États-Unis – L’anticoagulant oral direct (AOD) apixaban se révèle être plus approprié dans la prévention du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez les patients âgés avec une fibrillation atriale (FA) atteints de démence, selon les résultats d’une large étude américaine, qui rapporte des taux d’hémorragie majeure et d’AVC plus faibles avec ce traitement, comparativement aux autres anticoagulants oraux ^[1].

“Le fait que les bénéfices cliniques nets absolus associés à l’apixaban soient plus importants comparativement aux autres anticoagulants oraux chez les personnes atteintes de démence que chez celles qui n’en sont pas atteintes plaide en faveur de l’utilisation de l’apixaban dans le traitement des patients fragiles très vulnérables”, estiment les auteurs de l’étude.

Dans la prévention du risque d’AVC chez les patients atteints de FA, la supériorité des AOD par rapport à la warfarine en termes d’efficacité et de sécurité a été bien démontrée dans plusieurs essais randomisés. Des incertitudes persistent toutefois au moment d’adapter la stratégie thérapeutique aux patients les plus âgés et à ceux atteints démence, généralement exclus des essais cliniques, d’autant plus qu’ils sont plus à risque de chute et de traumatisme, précisent le Dr Kueiyu Joshua Lin (Hôpital Brigham et pour femmesBoston, États-Unis) et coll.

Dans leur étude, les chercheurs ont évalué les bénéfices de la warfarine et de trois AOD (apixaban, dabigatran et rivaroxaban) chez les patients avec une FA âgés de plus de 65 ans à partir des données de trois registres américains : Magasin de données Optum Clinformatics, Base de données de recherche IBM MarketScan et Bases de données des demandes d’assurance-maladie. Au total, ces données concernent plus d’un million de patients présentant une FA. Ils sont âgés en moyenne de 77,4 ans et, parmi eux, 7,9 % souffraient de démence.

Trois cohortes ont été constituées pour comparer les effets des différents anticoagulants pris en prévention de l’AVC : warfarine contre l’apixaban, dabigatran contre apixaban et rivaroxaban contre apixaban. Le critère d’évaluation principal est un critère composite associant AVC ischémique et événements hémorragiques majeurs dans les six mois qui suivent le début du traitement.

Les principaux résultats de l’étude

Selon l’analyse, 95,7 événements pour 1 000 personnes années sont recensés dans le groupe warfarine contre 64,2 événements dans le groupe apixaban, soit un risque accru de 50 % avec la warfarine (HR 1,5, IC 95 % BI : 1,3-1,7). Dans la seconde cohorte, on recense 84,5 événements pour 1 000 personnes-années avec le dabigatran, contre 54,9 événements avec l’apixaban, qui présente alors un avantage similaire. Dans le cas du rivaroxaban, le surrisque est moindre (+30%) avec un taux de 87,4 événements pour 1 000 personnes-années, contre 68,5 événements avec l’apixaban.

En valeur absolue, 29,8 événements en plus sont observés chez les patients avec démence du groupe sous warfarine comparativement à ceux sous apixaban. Chez ceux sans démence, la différence est de 16 événements, l’incidence restant là encore plus importante avec la warfarine. Dans la cohorte dabigatran contre apixaban, les différences d’incidence sont respectivement de 29,8 et 5,8 événements. Dans la cohorte rivaroxaban contre apixaban, elles sont de 20,5 contre 15,9.

Les événements rapportés sont davantage des hémorragies graves que des AVC ischémiques. “Chez les patients atteints de démence, les risques associés avec les autres anticoagulants étaient plus importants en valeur absolue, en particulier dans le cas des événements hémorragiques majeurs.”

“En comparaison avec les autres anticoagulants, l’apixaban a été constamment corrélé à des taux plus faibles d’événements hémorragiques majeurs et d’AVC ischémique”, ont conclu les chercheurs, ce qui confirme le profil de sécurité satisfaisant déjà observé avec cet AOD, qui semble particulièrement approprié dans les le traitement des patients âgés les plus vulnérables.

Cet article a initialement été publié sur Médiqualité.netmembre du réseau Medscape.

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